Bachar el-Assad bosse dur. Non content d'avoir transformé en six ans la Syrie en ragoût lunaire, par les bons soins de ses chauffe-bains volants qui alternent bombes et barils d'explosifs, voilà que le Génie des Carpates syriennes remet ça en déversant des sucreries chimiques sur ses opposants. Les scrupules de crimes de guerre ou contre l'humanité ne sont visiblement pas le genre de la maison. Mieux encore, ce sont les popofs à Poutine qui volent à son secours en essayant de convaincre l'ONU que les émanations mortelles provenaient sûrement d'un stock de déodorants périmés.
En tout cas, on ne peut pas dire que Moscou ait tiré le gros lot en s'alliant avec la Syrie, qui vit sous la brique et la trique d'un parti calcifié et moustachu. Naguère, papa Hafez claquait des doigts, et il ramassait tout ce que le barnum local pouvait produire comme brutes biberonnées au Baas. C'était un pays arabe ordinaire, où la seule liberté était celle de fermer sa gueule. Tout cela au milieu d'une véritable salade panachée confessionnelle à côté de laquelle les bouffons libanais sont un modèle d'harmonie et de convivialité.
Et ne voilà-t-il pas que le fiston qui lui succède se révèle plus zélé que nature, qui plus est affublé d'une courte vue politique. Un comble pour un ophtalmo ! Il a suivi le cursus habituel de ses collègues du voisinage et gouverne comme on lui a toujours appris : une caserne, une police politique, un chef. Mais les temps sont durs et les dictateurs amateurs de viande fraîche de plus en plus rares. Y a qu'à regarder la carte : un Sissi Empereur au poitrail bardé de colifichets à l'ombre des pyramides, des princes-sans-rire aux doigts de pieds baignant dans les eaux du Golfe, un demeuré hirsute et joufflu à l'autre bout de la péninsule coréenne, et quelques vestiges archéologiques éparpillés entre le Caucase et l'Afrique. Les derniers des Mohicans face à la peste démocratique...
Quant aux attaques chimiques, les Libanais n'ont aucune inquiétude à avoir, tant ils sont solidement immunisés. Merci qui ? Les ordures ménagères et sacs poubelles bien sûr, entassés à l'air libre et parmi lesquels dansent des rats gros comme des autobus, au milieu des fumerolles joyeuses.
commentaires (7)
magnifique !!
Bery tus
17 h 56, le 07 avril 2017