En visite en France avant de se rendre à Berlin puis à Bruxelles, le Premier ministre Saad Hariri a été reçu hier en fin d'après-midi par le président de la République française, François Hollande, qui lui a remis, lors d'une cérémonie à l'Élysée, les insignes de commandeur de la Légion d'honneur.
Les mots de circonstance prononcés par le président François Hollande et son hôte après la remise des insignes de commandeur de la Légion d'honneur ont résonné très fort.
Le chef de l'État français a commencé par exprimer la joie d'accueillir Saad Hariri, les membres de sa famille (sa tante, la députée Bahia Hariri, et Mme Nazek Hariri, ainsi que des invités représentant trois générations) et la délégation qui l'accompagnait, comprenant notamment le vice-président de la Chambre, Farid Makari, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, le ministre de la Culture, Ghattas Khoury.
Le président Hollande a rappelé ensuite les liens d'amitié qui unissent la France au Liban, liens renforcés, a-t-il dit, par la profonde amitié qui unissait le président Jacques Chirac et le Premier ministre Rafic Hariri qu'il a qualifié de « martyr tombé pour la liberté du Liban et dont l'assassinat a débouché sur la libération du pays de l'occupation syrienne ».
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Rappelant la ligne modérée établie par Rafic Hariri et suivie par son fils, François Hollande a rappelé sa visite au Liban et les contacts qu'il avait eus avec les responsables du pays encore en pleine crise politique.
« Il y a une continuité. Il y a 11 ans, le président Jacques Chirac vous avait décoré. Nous espérons que vous continuerez à porter le flambeau de ce que vous défendez depuis 2005, a déclaré M. Hollande. Vous pouvez compter sur le soutien de la France et nous nous tiendrons toujours à vos côtés, car la France est un ami éternel du Liban », a-t-il indiqué.
Il a souligné l'attitude du Premier ministre à l'égard du régime syrien et a loué son initiative de rapprochement avec Michel Aoun, qui a permis l'élection de ce dernier à la présidence de la République, mettant fin au vide constitutionnel.
François Hollande a invité son hôte à poursuivre ses efforts en vue d'un dialogue au niveau régional et aussi afin de parvenir à une nouvelle loi électorale pour que les législatives se déroulent dans les meilleures conditions.
Il a rappelé que le Liban supporte le poids de la présence d'un million et demi de réfugiés syriens, tout en résistant à la pression de Daech à ses frontières, grâce à son armée.
À cet égard, le président Hollande a rappelé le récent voyage à Beyrouth du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui a réaffirmé et concrétisé une aide militaire au pays alors que le contingent français de la Finul poursuit sa mission au Liban-Sud.
Saad Hariri a répondu par une brève allocution pour remercier la France et son président de cette haute distinction honorifique qu'il a dédiée à « sa petite famille » et à sa grande famille qui est, a-t-il dit, le peuple libanais.
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Moment de grande émotion aussi lorsque Saad Hariri a dit que si son père était là en ce moment, il aurait été très fier de cette nouvelle manifestation de la profonde amitié entre la France et le Liban.
« Tout au long de votre présidence, j'ai senti chez vous un grand et précieux soutien envers le Liban », a également affirmé M. Hariri lors de la cérémonie, s'adressant à M. Hollande.
Dans la matinée, Saad Hariri avait rencontré à l'hôtel Matignon son homologue français, M. Bernard Cazeneuve, pour un échange de vues sur la situation dans la région et les relations franco-libanaises au double plan politique et humanitaire.
« Le Liban ne peut supporter à lui seul le poids des réfugiés, la communauté internationale doit étudier ce dossier de manière différente et investir au Liban afin de réduire l'impact des réfugiés », a déclaré M. Hariri à l'issue de la rencontre.
« La présence des réfugiés au Liban doit être temporaire, a-t-il ajouté, car à la fin de la crise en Syrie, les réfugiés devront rentrer dans leur pays. » « En tant que Premier ministre du Liban, je dois protéger les Libanais d'abord et faire en sorte que le problème des réfugiés syriens ne grandisse pas pour le Liban et pour la communauté internationale », a-t-il ajouté.
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NORMALEMENT ON DISTRIBUE DES LÉGIONS D'HONNEUR POUR DES HÉROS OU POUR DES GENS QUI ONT APPORTÉ QUELQUES CHOSES DE TRÈS IMPORTANT POUR LEUR PAYS, MAIS POUR DES RATÉS ! C'EST ÉTONNANT NON ? LE PAYS EST DÉTRUIT ET CONFISQUÉ ET HUMILIÉ.....OU EST L'HONNEUR À ÊTRE FIER DANS CETTE AFFAIRE ?
12 h 09, le 04 avril 2017