Rechercher
Rechercher

Liban - Émigration

Bassil aux Libanais d’Australie : « N’oubliez pas votre identité ! »

Le ministre des Affaires étrangères a entamé un long périple qui le mènera jusqu'en Nouvelle-Zélande.

Abandonnant sa casquette de ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil a porté celle du ministre des Émigrés pour un long périple australien qui le mènera jusqu'en Nouvelle-Zélande. Son principal souci est de pousser les émigrés d'origine libanaise à ne pas oublier leur identité initiale, et même à porter le Liban partout où ils vont, pas seulement dans leur cœur, mais aussi dans leurs actions et leurs projets.

À quelques mois (en principe) des prochaines élections législatives, M. Bassil fait ce voyage d'abord pour pousser les émigrés d'origine libanaise à faire les formalités nécessaires pour participer au scrutin et, ensuite, parce qu'il considère qu'ils sont l'autre visage du Liban et qu'ils peuvent donc avoir une contribution positive dans sa vie politique, économique et culturelle.

Première escale du ministre Bassil, Perth, une ville calme où la communauté libanaise n'avait jamais reçu encore un visiteur officiel. Éloignée des grandes cités australiennes comme Sydney et Melbourne, séparée d'elles par trois heures de décalage, Perth est une sorte de colonie oubliée, qui vit d'ailleurs paisiblement de ses industries florissantes. Ayant bénéficié d'un certain essor économique au cours des dernières années, elle est en train de devenir une destination pour les vacanciers avides de rivages calmes au bord de l'océan.

La vie culturelle et mondaine de Perth se concentre autour d'un complexe hôtelier construit par les Japonais. C'est là que s'est tenue la réception donnée par le chargé d'affaires du Liban en Australie Giscard Khoury (il n'y a pas d'ambassadeur actuellement). À partir de 18h30 jeudi soir, les habitants d'origine libanaise de la province ont commencé à affluer dans l'une des salles de bal de l'hôtel. Ils étaient pratiquement divisés en deux groupes, ceux dont les grands-parents avaient émigré et ceux qui sont venus pendant la guerre libanaise. Selon l'un d'eux, Nabil, les premiers parlent l'arabe avec l'accent australien et les autres l'anglais avec l'accent libanais !

Beaucoup ne se connaissaient pas, et l'événement rare que fut la réception leur a donné l'occasion de se rencontrer. En général, la communauté libanaise de Perth n'est pas trop politisée, chacun préférant ici s'occuper de ses affaires. Cela n'a pas empêché l'un d'eux de préciser qu'à la place de ce complexe hôtelier, il y avait il y a quelques années... un dépotoir. Mobilisés par le discours du ministre, et flattés de faire l'objet de son attention, jeunes et vieux, hommes et femmes ont voulu se prendre des selfies en sa compagnie. La réception terminée, certains ont préféré continuer la soirée dans le casino tout proche, alors que d'autres sont rentrés chez eux décidés à montrer à leur entourage les photos prises sur leurs portables.

 

(Lire aussi : Les Libanais très actifs à travers le monde en 2017)

 

Un quartier libanais à Melbourne
Après la rapide escale de Perth, M. Bassil s'est rendu à Melbourne où la communauté libanaise est plus importante et, en général, assez aisée. Il y a même pratiquement un quartier libanais dans la ville où l'on voit, écrit en arabe, un café Sahsah, ainsi que des échoppes proposant des falafels et d'autres produits libanais.

À Melbourne, la communauté libanaise continue de se structurer autour des lieux de culte, qu'il s'agisse de l'église ou de la mosquée. Du reste, au déjeuner offert en l'honneur du ministre des AE dans un grand restaurant de la ville par le consul du Liban Ghassan al-Khatib, les chefs des différentes communautés religieuses occupaient les places d'honneur.

Dans ce restaurant huppé, et un peu figé, les voix des Libanais ont créé l'événement, sans la moindre critique, car les Libanais sont généralement appréciés en Australie. Le curé de la paroisse maronite a ainsi raconté que son père fait partie des disparus de la guerre et qu'il traînera cette blessure jusqu'à sa mort. C'est d'ailleurs à la suite de sa disparition que sa mère a décidé de partir s'installer en Australie. Il avait alors 11 ans... Chaque invité a ainsi une histoire à raconter, une histoire de réussite sociale et financière, mais aussi de nostalgie et de tristesse. Le Liban manque à tous et c'est par cette brèche affective que le ministre Bassil, rejoint par le ministre Pierre Raffoul, a décidé de se glisser pour les pousser à renouer les liens avec le Liban, même si, dans plusieurs cas, les souvenirs qu'ils en gardent sont empreints de tristesse.

En fait, les émigrés de Melbourne suivent dans les détails la situation politique libanaise et ils ont tous des abonnements aux chaînes libanaises. C'est donc une image du Liban qu'ils offrent, dans un cadre toutefois bien différent, Melbourne étant l'une des plus belles villes d'Australie, moitié New York, moitié Londres...
Parmi les invités figurait Peter Brax, ancien Premier ministre de la province qui travaille aujourd'hui avec le gouvernement australien sur des projets de développement et de coopération.

 

(Pour mémoire : Bassil, depuis Johannesburg : « Pardon » et coexistence, piliers du modèle libanais)

 

L'enseignement de l'arabe
Pour que ces moments d'émotion ne soient pas vains et éphémères, Gebran Bassil a prévu d'encourager la communauté libanaise à enseigner l'arabe dans les écoles, ayant constaté dans de précédents voyages auprès de la diaspora que les jeunes émigrés parlent de moins en moins l'arabe. Il avait même conclu un accord dans ce sens entre le ministère des Affaires étrangères et celui de l'Éducation alors qu'il était pris en charge par Élias Bou Saab. Le but de cet accord était de trouver une formule d'échanges d'instituteurs entre le Liban et l'Australie.

C'est donc dans ce contexte que MM. Bassil et Raffoul ont visité deux écoles libanaises à Melbourne, celle des sœurs antonines et celle d'une association islamique. Pour les enfants âgés entre sept et dix ans, c'était jour de fête. Ils ont entonné des chansons d'amour pour le Liban en l'honneur de la délégation libanaise, arrachant des sourires émus au ministre Bassil par leurs jeunes voix mêlées d'accent arabe. Les écoliers ont ensuite mitraillé Gebran Bassil de questions sur ses aspirations, ses rêves et ses défis. Un moment d'émotion et de vérité pour le ministre, les émigrés et leurs enfants. Mais aussi un nouveau maillon dans la chaîne qui continue de lier le Liban à ceux qui l'ont quitté à la recherche d'un avenir...

 

 

Pour mémoire

Bassil aux Libanais de Curaçao : « Je suis venu vous aider à récupérer la nationalité libanaise »

Bassil : « Sans votre nationalité, le Liban perdra son identité »

Abandonnant sa casquette de ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil a porté celle du ministre des Émigrés pour un long périple australien qui le mènera jusqu'en Nouvelle-Zélande. Son principal souci est de pousser les émigrés d'origine libanaise à ne pas oublier leur identité initiale, et même à porter le Liban partout où ils vont, pas seulement dans leur cœur, mais aussi...

commentaires (2)

Le pays est à l'arrêt économiquement et politiquement...il est devenu une jungle incontrôlable à cause de nos "responsables" de tous bords...et Mini-Blanc-Bec, avec une indécence incroyable...se paye le luxe d'un voyage en Australie et en Nouvelle-Zélande...et de conseiller aux Libanais expatriés de "ne pas oublier leur identité !" Quelle identité ??? Le Liban, en tant que nation indépendante...existe-t-il encore ??? Au fait, pourquoi ces Libanais ont-ils quitté leur patrie, le Liban, et sont allés s'installer à l'autre bout du monde ? Parce qu'ici l'avenir s'annonçait prometteur pour eux et leurs familles ? Mis à part l'identité libanaise...que peut leur proposer Mini-Blanc-Bec d'autre ? Eh bien...une corruption généraliséé, un pays couvert du Sud au Nord de saletés et de déchets, des bord de mer pollués, des paysages rongés par le béton, des milliers de réfugiés syriens partout, la misère qui augmente pour une grande partie de la population...mais aussi des "responsables" qui s'enfoutent de tout cela et vont faire de beaux discours à la diaspora libanaise... Irène Saïd

Irene Said

15 h 51, le 01 avril 2017

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Le pays est à l'arrêt économiquement et politiquement...il est devenu une jungle incontrôlable à cause de nos "responsables" de tous bords...et Mini-Blanc-Bec, avec une indécence incroyable...se paye le luxe d'un voyage en Australie et en Nouvelle-Zélande...et de conseiller aux Libanais expatriés de "ne pas oublier leur identité !" Quelle identité ??? Le Liban, en tant que nation indépendante...existe-t-il encore ??? Au fait, pourquoi ces Libanais ont-ils quitté leur patrie, le Liban, et sont allés s'installer à l'autre bout du monde ? Parce qu'ici l'avenir s'annonçait prometteur pour eux et leurs familles ? Mis à part l'identité libanaise...que peut leur proposer Mini-Blanc-Bec d'autre ? Eh bien...une corruption généraliséé, un pays couvert du Sud au Nord de saletés et de déchets, des bord de mer pollués, des paysages rongés par le béton, des milliers de réfugiés syriens partout, la misère qui augmente pour une grande partie de la population...mais aussi des "responsables" qui s'enfoutent de tout cela et vont faire de beaux discours à la diaspora libanaise... Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 51, le 01 avril 2017

  • BON ARTICLE... MAIS... DEVIEZ UN PEU DES CONTINUELS ELOGES ET PARTIS PRIS DE LA FAMILLE ET DU HEZB...

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 37, le 01 avril 2017

Retour en haut