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À La Une - Interview

La Verticale AME, ou comment faire descendre les Yvelines en Afrique

En préambule de la conférence sur « Les grands défis des pays de la Méditerranée: Mise en perspective depuis le Liban » à l'ESA Business School mardi dernier, Jean-Louis Guigou, Président de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen, a défendu son projet de coopération renforcée entre l'Afrique, la Méditerranée et l'Europe.

Jean-Louis Guigou, Président de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen, lors d'une conférence à l'Esa.

En quoi consiste votre projet de verticale Afrique/Méditerranée/Europe ?
Ces trois espaces ont une proximité culturelle, audiovisuelle et une homogénéité linguistique. Il est désormais nécessaire de mettre en évidence leur complémentarité, comme le font l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, l'Asie du Nord et l'Asie du Sud.
Le point de départ de la verticale AME doit être une fondation. Il faut que les économistes de plusieurs laboratoires en Europe, dans les pays arabes et dans les pays africains se réunissent pour réfléchir ensemble. Et répondre à la question suivante : comment peut-on faire l'arrimage sur le plan financier, travailler sur l'eau, l'électricité, l'énergie, la santé ? Ces économistes proposeront à tous les chefs d’État des solutions.
La deuxième étape doit incontestablement passer par la création d'une banque intercontinentale. Il y a la Banque européenne d'investissement pour les Européens, la Banque africaine de développement pour les Africains. Il faut maintenant une banque qui fasse une articulation pour que les capitaux et les investissements soient sécurisés.


Quels sont les bénéfices auxquels peuvent prétendre les différents acteurs à travers la Verticale AME ?
L'intérêt de l'Europe est de voir sa propre croissance, qui végète, tirée par les pays du Sud. Elle va vendre ses brevets, par exemple. Cela va créer des revenus en Europe. Les pays africains et méditerranéens vont quant à eux bénéficier de la technologie européenne et du savoir-faire de leurs partenaires. Le capital va se redistribuer. Les Yvelines vont descendre en Afrique. Les Renault, Peugeot, Siemens, Veolia, tout le monde va se balader partout pour produire au plus près des citoyens. Cela va créer des emplois au Sud, des revenus au Nord et donc de la croissance partagée.


Faut-il craindre une hégémonie de l'Europe sur l'Afrique et la Méditerranée ?
Non, je crois que cette époque est révolue. Les Africains sont maintenant vaccinés. Il faut que les Européens se calment. Pour paraphraser un ami africain : « Il faut que les Européens passent d'un esprit de conquête à un esprit de partage ». Les Africains sentent que l'Afrique, y compris l'Afrique du Nord, est le dernier continent à aller vers le développement. Ils sentent qu'ils ont le vent en poupe. Et cela oblige leurs partenaires à les traiter sur un pied d'égalité.

 

 

En quoi consiste votre projet de verticale Afrique/Méditerranée/Europe ?Ces trois espaces ont une proximité culturelle, audiovisuelle et une homogénéité linguistique. Il est désormais nécessaire de mettre en évidence leur complémentarité, comme le font l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, l'Asie du Nord et l'Asie du Sud.Le point de départ de la verticale AME doit être une...

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