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Le barrage syrien de Tabqa, un enjeu stratégique

Ce barrage hydroélectrique, appelé barrage de l'Euphrate ou "Al-Thawra" (révolution), est pour la Syrie aussi important que celui d'Assouan pour l'Egypte.

Le barrage stratégique de Tabqa, que des combattants arabes et kurdes cherchent à reprendre au groupe Etat islamique (EI), est le plus grand de Syrie. AFP / DELIL SOULEIMAN

Le barrage stratégique de Tabqa, que des combattants arabes et kurdes cherchent à reprendre au groupe Etat islamique (EI), est le plus grand de Syrie. Situé dans la province de Raqqa (nord), le barrage est édifié sur le fleuve Euphrate, qui s'étend sur 2.800 km et prend sa source en Turquie avant de traverser la Syrie et l'Irak. Le barrage est long de 4,5 km, haut de 60 mètres et large de 512 mètres à sa base. Sa retenue, le lac Assad, s'étend sur 50 km de long et couvre une superficie de 630 km2, ce qui en fait la plus importante réserve d'eau en Syrie avec 12 milliards de m3 d'eau.

Enjeu stratégique majeur
Le barrage est tombé en février 2013 aux mains des insurgés. Début 2014, l'EI a pris le contrôle de la ville de Raqqa, avant de s'emparer entièrement de la province du même nom.
Une reprise du barrage et de la ville, située à 55 km au sud-ouest de Raqqa, permettrait aux Forces démocratiques syriennes (FDS) d'avancer vers Raqqa à partir du sud pour renforcer l'encerclement du fief de l'EI. Elles sont appuyées dans les airs par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis et au sol par des conseillers militaires américains.

 

 


Craintes d'un désastre

Depuis dimanche, le barrage ne fonctionne plus après la mise hors service par des bombardements de la centrale qui l'alimente en électricité. Selon un responsable technique, la retenue d'eau n'a pas encore atteint un niveau alarmant, mais celui-ci risque de monter si le barrage reste hors service. L'ONU a mis en garde contre les "implications humanitaires catastrophiques" que pourraient causer toute nouvelle hausse du niveau de l'eau ou tout dommage causé au barrage. "Des inondations à grande échelle sur Raqqa et dans (la province de) Deir ez-Zor" pourraient alors se produire, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha).
Des paysans ont fait état de leurs craintes de voir l'EI inonder leurs villages en faisant exploser le barrage.

Aide soviétique
Le barrage hydroélectrique de Tabqa, appelé barrage de l'Euphrate ou "Al-Thawra" (révolution), est pour la Syrie aussi important que celui d'Assouan pour l'Egypte. Comme ce dernier, il a été construit avec le concours de l'ex-Union soviétique, alliée de longue date du régime en Syrie. Cette infrastructure, dont la construction a commencé à partir de 1968, a été inauguré en juillet 1973 sous le mandat du président Hafez el-Assad, père de l'actuel chef de l'Etat Bachar el-Assad.
L'Euphrate est la principale source d'eau potable dans la région, et une nécessité vitale pour l'agriculture et les animaux. La construction du barrage au niveau de la ville al-Thawra a permis à Raqqa de jouer un rôle important dans l'économie.
Le barrage devait générer 880 mégawatts d'électricité et permettre l'irrigation de plus de 600.000 hectares. Mais de nombreux problèmes, dont la forte salinité des terres, n'auraient permis d'irriguer que moins du tiers.

 

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