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Liban - Mégacimenterie

Satisfaite de l’initiative de Aoun, Aïn Dara maintient le recours auprès du Conseil d’État

Nouveau rebondissement dans l'affaire de la mégacimenterie de Aïn Dara : à l'heure où le Conseil d'État étudie le recours présenté par la municipalité de la localité, ses habitants et sa société civile contre le projet de Pierre Fattouche, le président de la République, Michel Aoun, a dépêché son conseiller en ingénierie, Antoine Souaid, auprès de la municipalité de Aïn Dara afin de prendre connaissance de la situation légale du projet. Une décision applaudie par le Comité d'initiative civile de Aïn Dara. L'association a publié hier un communiqué dans ce sens, remerciant le président « pour son initiative qui se penche sur les effets sanitaires de la mégacimenterie ». Elle assure en revanche que « les habitants de la localité poursuivent leur recours auprès du Conseil d'État ».

« Nous considérons que l'intervention envisagée par le président Aoun dans le but de vérifier la conformité du processus aux lois en vigueur démontre un changement et un désir d'ouverture envers Aïn Dara », souligne à L'Orient-Le Jour Abdallah Haddad, coordinateur du Comité d'initiative civile. Cela signifie que seront révélés « la façon dont les autorisations ont été données au projet de mégacimenterie » mais aussi « le degré de couverture de l'étude d'impact sur l'environnement, réalisée par le ministère de l'Environnement ». Car le militant craint que « les résultats de l'étude ne soient défavorables aux revendications de Aïn Dara », sans compter que « la municipalité de Aïn Dara n'a toujours pas eu accès aux résultats de l'étude d'impact sur l'environnement ». « Cette étude est interdite d'accès à la municipalité, aux habitants et à la société civile de Aïn Dara », déplore M. Haddad. Des propos confirmés par le nouveau ministre de l'Environnement Tarek el-Khatib, qui s'exprimait il y a quelques jours à La Voix du Liban : « Le service du contentieux au sein du ministère de la Justice nous a intimé l'ordre de ne pas révéler les données de l'étude », a-t-il dit, en réponse aux questions du journaliste Walid Choucair. Il a toutefois ajouté que l'étude en question « a montré que le projet de mégacimenterie n'a pas de retombées négatives sur l'environnement ». Or selon les informations de la société civile de Aïn Dara, « cette étude se limite aux spécifications du four à ciment de la mégacimenterie ».

Des infractions à la pelle
Le dossier présenté par Aïn Dara à l'émissaire de Michel Aoun et au Conseil d'État va bien au-delà des spécifications d'un four à ciment. « La mégacimenterie que l'on veut nous imposer va à l'encontre de plusieurs lois », martèle Abdallah Haddad. Elle va aussi « à l'encontre du projet de l'État d'inscrire la réserve du Chouf sur la liste des réserves naturelles de l'Unesco ». Et d'expliquer, inlassablement : « Le projet de mégacimenterie de Pierre Fattouche s'étale sur un million deux cent mille mètres carrés au sein même de la zone de protection de la réserve des cèdres du Chouf, définie par le ministère de l'Environnement le Comité des cèdres du Chouf et la loi sur la réserve naturelle du Chouf. » « Selon le plan d'occupation des sols de Aïn Dara, ses terrains sont classés en zones d'habitations, en terrains agricoles et en zones d'écotourisme », ajoute-t-il. Enfin, « la société de Pierre Fattouche est en infraction par rapport à la loi sur les carrières, car elle a déjà commis des infractions et des crimes contre l'environnement. Elle n'a donc pas l'autorisation de demander une nouvelle autorisation », soutient le militant. Assurément, ces questions n'ont pas été analysées par le ministère de l'Environnement. Elles ne figurent pas dans l'étude réalisée par ses services. La réponse du ministre Tarek el-Khatib ne laisse aucun doute, à ce propos. « Ces aspects n'ont pas été étudiés », a-t-il reconnu.

Dans l'attente que la justice se prononce, la tension est à son paroxysme entre les habitants de la localité, soutenus par leur municipalité, et Pierre Fattouche et ses hommes.

 

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commentaires (2)

LE PEUPLE DE AIN DARA SORTIRA VAINQUEUR !

MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

10 h 26, le 28 mars 2017

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Commentaires (2)

  • LE PEUPLE DE AIN DARA SORTIRA VAINQUEUR !

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    10 h 26, le 28 mars 2017

  • "La tension est à son paroxysme entre les habitants de la localité, soutenus par leur municipalité, et.... Pierre Fattouche et ses hommes." ! "Pierre Fattouche et ses hommes" ! C'est qui lui, le nouveau Al Capone indigène et local ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 16, le 28 mars 2017

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