Fusillade et tension à Aïn Dara

Le bras de fer qui oppose la municipalité de Aïn Dara (caza de Aley), soutenue par nombre d'habitants, au propriétaire du projet de mégacimenterie dans le village, l'homme d'affaires Pierre Fattouche, s'est encore envenimé hier. Vers la mi-journée, des habitants de la localité, soutenus par la municipalité, ont fermé la route qui mène au site où est prévue l'usine, afin de bloquer la route à des camions qui transportaient des équipements. Des tirs ont été signalés sur place. Des versions différentes ont été données au sujet des circonstances de cette fusillade.
La municipalité, rappelons-le, refuse d'octroyer un permis de construire à cette usine qu'elle considère comme « une usine de la mort » du fait de son potentiel polluant et sa proximité avec la réserve des cèdres du Chouf. M. Fattouche se prévaut d'un permis accordé par le ministère de l'Industrie.
La municipalité a assuré à la LBCI qu'il était normal d'empêcher le transport d'équipements vers le site, étant donné que M. Fattouche n'a pas le droit de lancer un chantier, puisqu'il ne dispose pas d'un permis de construire. Selon les responsables municipaux sur place, les coups de feu venaient du côté du terrain de M. Fattouche.
Celui-ci a accusé la municipalité, également à la LBCI, d'être à l'origine des coups de feu, soutenant qu'elle est « secondée par des hommes armés druzes appartenant au Parti socialiste progressiste (PSP, présidé par Walid Joumblatt) qui ont agressé (ses) hommes à un barrage ». Le président de la municipalité de Aïn Dara a catégoriquement nié l'implication de quelque parti que ce soit, assurant que les habitants de Aïn Dara sont motivés par leur propre refus du projet.
Et le bras de fer se poursuit...