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À La Une - Repère

Qui sont les acteurs de la guerre au Yémen ?

Le président Hadi, soutenu notamment par l'Arabie, et les rebelles houthis, soutenus par l'Iran, se disputent le pays, où el-Qaëda et l'EI sont fortement présents.

Un combattant houthi près d'un drapeau du Yémen à Sanaa, le 21 septembre 2015. AFP / MOHAMMED HUWAIS

La guerre au Yémen oppose les forces progouvernementales, soutenues notamment par l'Arabie saoudite, à des rebelles chiites houthis, maîtres de la capitale Sanaa et accusés de liens avec l'Iran et le Hezbollah.

 

Les rebelles et leurs alliés

- Les houthis sont d'obédience zaïdite, branche minoritaire du chiisme qui se concentre dans le nord et réunit environ un tiers de la population yéménite. Ils se réclament d'Ansarullah ("Les partisans de Dieu"), un mouvement dirigé par un jeune chef, Abdel Malek al-Houthi.

S'estimant marginalisés après l'insurrection de 2011 contre l'ex-président Ali Abdallah Saleh, les houthis -des combattants aguerris- ont lancé en 2014 une offensive fulgurante depuis leur fief de Saada et ont conquis la capitale Sanaa avec la complicité de M. Saleh et d'unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président.

Forts de leur succès, ils ont avancé dans l'ouest, l'est et le centre avant de progresser vers le sud où ils ont pris la ville portuaire d'Aden fin mars 2015, poussant le président Abd Rabbo Mansour Hadi à s'exiler en Arabie saoudite.

Des pays du Golfe accusent régulièrement l'Iran et le Hezbollah de conseiller et d'armer les houthis, mais des experts estiment que ce soutien est "limité". Washington a cependant fait état de plusieurs transferts d'armes iraniennes vers le Yémen.

- Le Congrès populaire général (CPG), parti qui dirigeait le Yémen jusqu'au départ de l'ex-président Saleh en février 2012 sous la pression de la rue, reste très influent.

Paradoxalement, M. Saleh s'est allié aux houthis après les avoir longuement combattus quand il était au pouvoir.

 

(Lire aussi : Téhéran intensifie son soutien aux houthis au Yémen)

 

 

Le président Hadi et ses soutiens

Impuissant au début face à la rébellion, le président Hadi n'a pu reprendre l'initiative qu'à l'été 2015 grâce à l'intervention arabe.

L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont fourni aux partisans de M. Hadi des équipements ultra-modernes et déployé des forces spéciales. La contre-offensive a alors permis la reconquête de cinq provinces du sud, puis du détroit stratégique de Bab Al-Mandeb.

En janvier, les forces progouvernementales ont lancé une vaste opération dans le sud-ouest avec l'objectif de reconquérir toutes les zones côtières sur la mer Rouge et de se rapprocher de Sanaa.

- Le Mouvement sudiste, qui milite pour la renaissance du Yémen du sud, pays indépendant avant 1990, est engagé dans le camp anti-rebelles.

Il est traversé par plusieurs courants, dont des indépendantistes purs et durs qui réclament la sécession, et des modérés qui veulent une plus grande autonomie. Cependant, le Mouvement sudiste n'est pas un allié inconditionnel de M. Hadi.

- Le parti islamiste Al-Islah, l'un des piliers du pouvoir sous l'ex-président Saleh, recrute dans les tribus sunnites, fortement armées, mais il a perdu de son influence depuis deux ans.

 

 

 

Les groupes jihadistes

- El-Qaëda dans la Péninsule arabique (Aqpa), né de la fusion en 2009 des branches saoudienne et yéménite du réseau jihadiste sunnite, a profité de l'affaiblissement du pouvoir central en 2011 pour renforcer son emprise dans le sud et le sud-est.

Dirigé depuis juin 2015 par le Yéménite Qassem al-Rimi, qui a succédé à Nasser al-Wahishi, tué dans une attaque de drone américain, Aqpa mène des opérations à la fois contre les houthis et contre les forces de sécurité. Il organise ponctuellement des attaques à l'étranger, comme celle qu'il a revendiquée contre le journal satirique français Charlie Hebdo en janvier 2015.

El-Qaëda au Yémen reste la cible des Etats-Unis et de la nouvelle administration Trump qui a lancé le 29 janvier une opération commando terrestre contre un site de l'organisation jihadiste, puis des dizaines de frappes aériennes. En dépit de revers, el-Qaëda reste "plus fort que jamais" au Yémen, a affirmé le 2 février l'International Crisis Group.


- Le groupe Etat islamique (EI), né de la défection en novembre 2014 de membres d'el-Qaëda au Yémen, a signé ses premiers attentats en mars 2015 contre des mosquées chiites à Sanaa (142 morts).

Il a ensuite élargi ses opérations dans le sud, s'en prenant aux symboles de l'Etat, notamment à Aden. Au cours de l'année écoulée, des attentats suicide, particulièrement meurtriers, ont visé les forces de sécurité.

 

 

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