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Liban - Conférence

Un dialogue entre art et technologie met à l’honneur la francophonie

Pour célébrer la Journée de la francophonie 2017, une table ronde était animée par Gilles Khoury, journaliste à « L'Orient-Le Jour », qui a remis en cause la traditionnelle rupture entre art et science.

Emmanuel Bonne se prêtant au questionnaire vidéo de « L’Orient-Le Jour ».

La créativité : voilà le mot d'ordre commun aux artistes et aux scientifiques qui ont collaboré pour participer à la Journée de la francophonie, lundi soir, à Station Beyrouth. Partageant la langue française comme héritage, les inventeurs en tout genre ont animé stands, expositions ou conférences lors de cet événement organisé par la direction régionale Moyen-Orient de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) avec l'Institut français du Liban, en partenariat avec L'Orient-Le Jour et qui s'est déroulé en présence du ministre de la Culture, Ghattas Khoury, du secrétaire d'État français chargé du Développement et de la Francophonie, Jean-Marie Le Guen, et de l'ambassadeur de France, Emmanuel Bonne. Des invités prestigieux qui sont également passés au stand vidéo organisé par L'OLJ, les invitant à répondre en 10 secondes à la question suivante : « Réalité virtuelle : et vous, dans quel monde rêvez-vous de plonger ? » La réalité virtuelle était au cœur d'un hackaton organisé dans le cadre de cet événement.

Lors d'une rencontre modérée par Gilles Khoury, intitulée « Art et technologie: laboratoire d'expériences », les artistes Éric Minh Cuong Castaing, chorégraphe français de la compagnie Shonen, ainsi que Ghada Waked, directrice du festival d'arts numériques Albedo Creative Platform, ont partagé leurs expériences, mêlant nouvelles technologies et pratique artistique.
Les intervenant ont notamment tenté de dépasser le clivage contemporain entre les deux sphères, de plus en plus remis en cause par des initiatives telle « Génération Orient » qui a renouvelé le « mariage entre art et technologie » grâce au numérique, a présenté Gilles Khoury.

 

(Lire aussi : Mois de la francophonie : Le numérique et les nouveaux modes d'expression à l'honneur)

 

 

Alliance naturelle
L'exemple emblématique qui confirme la possibilité de ce « mariage », c'est celui de Léonard de Vinci ainsi que le rappelle le modérateur de la conférence. Une alchimie qui a toujours été d'actualité pour les deux intervenants. Éric Minh Cuong Castaing, qui a présenté au cours de la soirée son projet dansant « Phoenix », considère surtout la technologie comme « une nouvelle perception sur le monde, un nouveau dialogue des corps ».

Ces nouveaux mouvements corporels ont fasciné les deux artistes, en particulier Ghada Waked qui a expliqué que l'approche de sa plateforme « Albedo » s'est basée sur une « théorie de Paul Virilio estimant que les nouvelles technologies permettent aux gens de n'utiliser qu'une partie de leur corps ». L'équipe qui a participé à la réflexion au sein de sa plateforme est composée d'artistes, mais également de scientifiques ou encore d'architectes.

Malgré l'ambivalence de certaines technologies, les deux intervenants ont rejeté l'idée d'une « technologie qui dévore l'art »: « On projette la technologie comme quelque chose d'envahissant », acquiesce Éric Minh Cuong Castaing, qui rétorque néanmoins que « ce sont les préceptes consuméristes, non liés à la technologie elle-même », qui sont à l'origine de cette peur.

Parfois, face à la nouveauté, les artistes ont même tendance à vouloir mettre le médium au « service de l'art ». Une formule qui dérange Ghada Waked, qui rappelle le célèbre débat concernant l'apparition de la photographie au XIXe siècle. À cette époque, les photographes avaient tout fait pour montrer qu'ils étaient également des artistes et non pas seulement des techniciens, alors que le poète Charles Baudelaire affirmait que la photographie n'était qu'une « humble servante des arts ». Un débat sans issue, qui n'a pas empêché le 8e art de connaître un essor fulgurant jusqu'au processus de démocratisation (d'aucuns parlent de « vulgarisation », rappelle M. Minh Cuong Castaing) connu de nos jours grâce aux réseaux sociaux. Au contraire, les deux intervenants ont conclu d'une même voix que la perception artistique des nouvelles technologies doit être inclusive, permettant de nouvelles formes de créativité.

 

 

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