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L'assaillant de Paris-Orly était sous l'emprise de l'alcool et de stupéfiants

"Mon fils n'a jamais été un terroriste. Jamais il a fait la prière et il boit. Et sous l'effet de l'alcool et du cannabis, voilà où on arrive", témoigne le père de Ziyed Ben Belgacem, un Français d'origine tunisienne de 39 ans.

Des policiers de l'unité d'élite RAID arrivent à l’aéroport d'Orly, au sud de Paris, le 18 mars 2017. Photo AFP / Benjamin CREMEL

Les enquêteurs français cherchaient lundi à percer les motivations de Ziyed Ben Belgacem, deux jours après l'attaque au nom d'Allah d'une patrouille de soldats à l'aéroport parisien d'Orly, par ce délinquant multirécidiviste alors sous l'emprise de l'alcool et de stupéfiants.

Les analyses toxicologiques réalisées dimanche à l'issue de l'autopsie de l'assaillant, abattu par un militaire juste après son agression, "ont mis en évidence un taux d'alcoolémie de 0,93 gramme par litre de sang et la présence de cannabis et de cocaïne", a-t-on appris de source judiciaire.

Ziyed Ben Belgacem, un Français d'origine tunisienne de 39 ans condamné à plusieurs reprises pour des vols et trafic de stupéfiants et signalé comme radicalisé en prison, s'était attaqué samedi à une militaire membre d'une patrouille déployée à l'aéroport d'Orly, dans la banlieue sud de Paris.
Lors de cette agression, au terme d'une équipée violente et solitaire à travers la banlieue parisienne, l'homme s'était déclaré prêt à "mourir" au nom d'Allah.

Aucune complicité éventuelle n'a encore été établie à ce stade: les gardes à vue de ses proches, dont son père, qui s'étaient présentés d'eux-mêmes à la police, ont été rapidement levées.
"Mon fils n'a jamais été un terroriste. Jamais il a fait la prière et il boit. Et sous l'effet de l'alcool et du cannabis, voilà où on arrive", a témoigné son père, à l'antenne de la radio privée Europe 1.
Pour lui, son fils a été pris dans un engrenage et a payé ses "fréquentations" et une dérive dans la drogue.

L'assaillant se trouvait dans "une sorte de fuite en avant", avait commenté samedi soir le procureur de Paris François Molins. "Je suis là pour mourir par Allah. De toute façon, il va y avoir des morts", aurait déclaré l'homme, avant d'être abattu, selon ses propos rapportés par le magistrat.
Juste avant l'attaque, Ziyed Ben Belgacem avait jeté au sol un sac contenant un bidon d'hydrocarbures. Ont été retrouvés sur lui un exemplaire du coran, un paquet de cigarettes et un briquet et, à son domicile, dans la banlieue parisienne, quelques grammes de cocaïne ainsi qu'une machette.

 

(Lire aussi : Les motivations de l'assaillant d'Orly passés au crible)

 

"Coloration islamiste"
Pour le parquet, qui a ouvert une enquête notamment pour tentative d'homicide et d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste, cette agression d'Orly est le terme d'un "parcours violent et destructeur" entamé à 06h55 à Garges-lès-Gonesse, dans la banlieue nord de Paris.

Arrêté à un contrôle routier, alors qu'il roulait à vive allure, tous feux éteints, Ziyed Ben Belgacem, fortement alcoolisé et sous l'emprise de stupéfiants, a-t-il eu peur de voir son contrôle judiciaire révoqué et de retourner en prison ? Il tire en tout cas au revolver à grenailles sur les policiers, en blessant légèrement un à la tête, avant de prendre la fuite.

L'homme réapparaît ensuite à une trentaine de kilomètres de là, à Vitry-sur-Seine, dans la banlieue sud de Paris, où il vole une voiture, avant de gagner l'aéroport d'Orly. Entretemps, il a appelé son père pour lui avouer avoir "fait une connerie", a raconté ce dernier, et lui a demandé son "pardon", ce que le père lui refuse, car "il a touché à un gendarme".

Pour le procureur, plusieurs éléments désignent Ziyed Ben Belgacem comme un homme dangereux, déterminé à "aller au bout de ce processus" mortifère.
Le choix de la cible et le mode opératoire utilisé sont régulièrement exposés dans les revues de propagande jihadiste. Mais l'attaque n'avait toujours pas été revendiquée lundi, alors que la plupart des attentats similaires l'ont été dans les 24 heures par des groupes comme l'Etat islamique. A ce stade, l'enquête s'oriente sur un acte isolé.
"On est plutôt sur la dérive d'un délinquant de droit commun mais teinté d'une coloration islamiste", analyse ainsi une source proche de l'enquête.

Cette attaque avait contraint les autorités à évacuer les passagers et à dérouter voire annuler plusieurs vols samedi.

A un mois de la présidentielle française, cette attaque a une nouvelle fois frappé un pays confronté depuis deux ans à une vague d'attentats jihadistes qui a fait 238 morts au total.

 

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Les enquêteurs français cherchaient lundi à percer les motivations de Ziyed Ben Belgacem, deux jours après l'attaque au nom d'Allah d'une patrouille de soldats à l'aéroport parisien d'Orly, par ce délinquant multirécidiviste alors sous l'emprise de l'alcool et de stupéfiants.
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