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Économie - Commerce

Les USA veulent remettre en cause le libre-échange et l’accord de Paris

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble et le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin. John Macdougal/AFP

Washington a commencé à remettre en cause la doctrine mondiale en faveur du libre-échange et du multilatéralisme, ainsi que la lutte contre le changement climatique, lors d'une réunion du G20 finances qui s'est achevée samedi en Allemagne. Cette réunion de Baden-Baden était la première pour l'administration du nouveau président américain Donald Trump, et première sortie importante de son nouveau secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin.
Les États-Unis sont parvenus à faire retirer du communiqué final le mot « protectionnisme » et évoquer une renégociation de l'OMC. Depuis des années, le G20 – ce groupe des pays les plus puissants du monde, résolument libre-échangiste – reprenait comme une antienne une phrase condamnant le protectionnisme. Steven Mnuchin a bloqué cette référence, et les membres ont finalement choisi une phrase sans grande signification : « Nous travaillons à renforcer la contribution du commerce à nos économies. » Mais, au-delà de la querelle sémantique, cette réunion de Baden-Baden signale aussi une volonté américaine de remise en cause du multilatéralisme dans la marche de l'économie mondiale, ce multilatéralisme n'était pas jugé efficace pour protéger les citoyens américains des effets néfastes de la mondialisation.
M. Mnuchin a ainsi déclaré que les États-Unis n'excluaient pas de renégocier les accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), socle de la libéralisation des échanges depuis 1995, qui se voit concurrencée par de plus en plus d'accords commerciaux régionaux (que l'administration Trump entend aussi remettre en cause). « Nous pensons que certaines parties de l'OMC ne sont pas appliquées, et nous allons tenter avec pugnacité de les faire appliquer dans l'intérêt des travailleurs américains », a affirmé M. Mnuchin lors d'une conférence de presse, ajoutant que ces « accords sont de vieux accords, et s'ils ont besoin d'être renégociés, nous envisagerons cela également ».
Pour autant, plusieurs ministres, dont l'Allemand Wolfgang Schäuble, ont insisté sur certaines avancées validées par le G20, que ce soit sur les questions de taux de change, de fiscalité, de lutte contre le financement du terrorisme, où ce fut un G20 de continuité par rapport aux précédents. « Les Américains n'ont pas été isolés. C'est le rôle de la présidence (du G20) de réunir, pas d'isoler », a déclaré lors de la conférence de presse finale M. Schäuble, alors que l'Allemagne a tout fait pour éviter un esclandre en place publique. Son homologue français, Michel Sapin, a lui parlé d'un « désaccord entre un pays et tous les autres », faisant part de ses « regrets », tandis que la directrice générale du Fonds monétaire internationale Christine Lagarde estimait que l'administration américaine était encore en phase « d'adaptation ».
Sur le climat également, le G20 a fait une impasse, en ne mentionnant pas l'accord de Paris de 2015 qui figurait dans les précédents communiqués. Les impasses des ministres des Finances sur le commerce et le climat impliquent que ce sera aux chefs d'État et de gouvernement de trancher en juillet à Hambourg lors du sommet des chefs d'État et de gouvernement du G20, auquel participera Donald Trump.
(Source : AFP)

Washington a commencé à remettre en cause la doctrine mondiale en faveur du libre-échange et du multilatéralisme, ainsi que la lutte contre le changement climatique, lors d'une réunion du G20 finances qui s'est achevée samedi en Allemagne. Cette réunion de Baden-Baden était la première pour l'administration du nouveau président américain Donald Trump, et première sortie importante de...

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