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Culture - Rencontre

« À l’école, je rendais des dessins à la place des dictées »

Diane Ayoub, une artiste au savoir-faire singulier, présente ses peintures abstraites sous l'intitulé « Instant Fear ».

Diane Ayoub.

S'il y a une chose que Diane Ayoub aime évoquer, c'est son coup de foudre pour l'art. « Cette passion m'a habitée très tôt. À l'école, je rendais des dessins à mes professeurs à la place des dictées », se souvient-elle. À 14 ans, Diane Ayoub quitte Beyrouth pour la France et intègre une école de mode parisienne. « Il m'aura fallu un an et demi pour réaliser que je ne trouvais pas mon épanouissement dans ce domaine. »

De retour au Liban, elle suit une formation en arts plastiques et se consacre au live painting, une prestation originale qui consiste à peindre en direct, en public. « Ce phénomène vient des États-Unis et reste très peu répandu au Liban, explique t-elle. J'ai réussi à me faire connaître en peignant sept DJ différents, pendant leurs performances en live. Leurs portraits devaient être achevés en quatre heures, le temps qu'il terminent leurs sets. » Loin d'être évidentes, ces conditions lui ont appris à travailler très rapidement. « Je suis capable de terminer une toile en moins de dix heures », se félicite la jeune femme.

Faire de l'art avec tout

Les œuvres de Diane Ayoub, aux couleurs chaudes et aux textures particulières, retranscrivent son humeur du moment. « Je jette mes sentiments sur la toile. L'art, pour moi, est comme une thérapie », s'amuse-t-elle. En 2011, son exposition Speaking Hands s'intéressait aux mains, qu'elle considère comme un vecteur d'émotion. « C'est une partie du corps qui est au cœur de notre quotidien. J'ai mis en scène une empreinte, des mains qui comptent de l'argent ou encore des mains derrière les barreaux d'une prison. » Six ans après cette exposition figurative, Diane Ayoub se tourne vers l'abstrait avec Instant Fear. « Cette exposition sonne comme un nouveau challenge. Je travaille avec tous les types de matériaux. Je ne sais pas comment le public va réagir. »

En plus de son travail sur verre, sur bois et sur toile, l'artiste s'adonne au recyclage et s'amuse à transformer toutes sortes d'objets. « J'ai peint des bouteilles de bière pour en faire des bougeoirs comme décoration de Noël », raconte Diane Ayoub. Au détour de son exposition, on croise également la route d'un bonzaï, dont les feuilles ont été recouvertes d'or. « À son retour de vacances, un ami a retrouvé sa plante morte. Alors, j'ai souhaité lui redonner vie. »

Une vie décalée

Tout comme ses œuvres, le rythme de vie de l'artiste est tout aussi personnel. « J'ai d'abord travaillé en galerie, mais c'était trop conventionnel. Je suis incapable d'avoir une vie cadrée par des horaires. Je m'éloignais de ma peinture et j'avais besoin de plus de liberté. » Désormais indépendante, Diane Ayoub adopte un rythme de vie singulier, puisqu'elle dort la journée et travaille la nuit : « Je suis coupée du monde. J'éteins mon téléphone, lance ma musique du moment et me retrouve dans ma bulle », explique t-elle. Par ailleurs, elle admet ne pas être très structurée : « Il m'arrive de peindre avec mes mains, je ne suis pas propre et mes murs sont souvent recouverts de peinture. »

Minutieuse sur d'autres points, la jeune femme insiste pour visiter les lieux qui reçoivent ses créations : « C'est important pour moi de voir à quoi ressemble le salon, la chambre des personnes à qui se destinent mes œuvres. » Une manière également de découvrir plus nettement la personnalité et donc les envies de ses clients...

*Instant Fear de Diane Ayoub, jusqu'au 25 mars 2017, à la galerie Rochane, à Saïfi.


Pour mémoire

« Les mains parlantes » de Diane Ayoub chez Rochane

S'il y a une chose que Diane Ayoub aime évoquer, c'est son coup de foudre pour l'art. « Cette passion m'a habitée très tôt. À l'école, je rendais des dessins à mes professeurs à la place des dictées », se souvient-elle. À 14 ans, Diane Ayoub quitte Beyrouth pour la France et intègre une école de mode parisienne. « Il m'aura fallu un an et demi pour réaliser que je ne trouvais...

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