"Le milliardaire libanais qui embarrasse Fillon". Dans un article publié hier, mardi, Mediapart révèle "qu'un homme d'affaires libanais figure parmi les clients de François Fillon". Le candidat de la droite à la présidentielle française aurait signé, début 2016, à quelques mois de la primaire et alors qu'il était déjà candidat des Républicains, un contrat avec le milliardaire Fouad Makhzoumi, via sa société 2F Conseil. Une information confirmée par Myriam Lévy, la conseillère en communication de François Fillon, précise Le Monde, qui rapporte également l'information.
Nouvelles révélations de @mediapart dans l'affaire Fillon : son client milliardaire proche de l'Arabie saoudite https://t.co/wolboM6bkR
— Edwy Plenel (@edwyplenel) 14 mars 2017
Fouad Makhzoumi doit sa fortune à la vente de pipelines aux monarchies du Golfe, à travers son entreprise, FPI (Future Pipe Industries), l'un des "leaders mondiaux de la fourniture de pipelines". Cet industriel et philanthrope né à Beyrouth en 1952, a rencontré M. Fillon à plusieurs reprises au Liban et en France ces trois dernières années. Fondateur en 2004 du Parti du dialogue national, il est devenu l'un des interlocuteurs privilégiés de celui qui allait devenir candidat de la droite à l'élection présidentielle. Il l'avait notamment invité au Liban en 2014.
Médiapart s'interroge sur la nature du contrat signé entre les deux hommes: François Fillon "a-t-il empoché des fonds de la part de FPI sur la base du contrat signé au début de l'année 2016 ? Et à quelle hauteur ?" se demande le média d'information en ligne. Un consultant de FPI en France, Régis Lefebvre, reconnaît des versements, mais limités : "s'il a gagné 10 000 ou 20 000 euros, ça s'arrête là." Le contrat prévoyait, d'après Médiapart, une "grosse prime de résultat", qui n'aurait pas été touchée. Et celui-ci "est clos puisque 2F Conseil n'a plus d'activité depuis le 31 décembre 2016", a déclaré Mme Lévy au journal en ligne.
"Médiapart écrit que que François Fillon a travaillé à travers sa société de conseil avec M. Makhzoumi. Mais Fouad Makhzoumi n'est pas un trafiquant de drogue ni un bandit, et il a le droit d'être milliardaire", réagit le député français Elie Aboud, joint par téléphone par L'Orient-Le Jour. De plus François Fillon n'a jamais caché sa société de conseil," poursuit le député de l'Hérault proche de M. Fillon, qui affirme attendre le verdict du "tribunal populaire" alors que le candidat de la droite vient d'être mis en examen dans l'affaire des emplois présumés fictifs de ses proches.
Le Monde s'interroge sur la possibilité d'un éventuel conflit d'intérêts.
Cette question des conflits d'intérêts s'est déjà posée au début de la campagne, alors que la société de conseils de M. Fillon, créée en juin 2012, a compté parmi ses clients l'assureur Axa, de 2012 à 2016, pour un montant de 200 000 euros. Saisi par des députés de la majorité (gauche), le déontologue de l'Assemblée, Ferdinand Mélin-Soucramanien, a néanmoins estimé en février dernier que les activités de François Fillon au sein de 2F Conseil n'avaient rien d'illégal : "sur le plan juridique, les activités de M. François Fillon au sein de la société 2F Conseil sont en conformité avec l'article [...] du Code pénal" dans la mesure où elles ont été entamées avant le début de son mandat.
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commentaires (6)
Quand on a une société quelle quelle soit, il est normal d'avoir des clients, non?
Yves Prevost
07 h 32, le 16 mars 2017