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À La Une - Conflit

Les forces pro-Haftar reprennent le contrôle de sites pétroliers en Libye

L'Onu s'est déclarée "profondément inquiète" par les combats dans le Croissant pétrolier, où les deux parties se sont apparemment livrés à des exécutions sommaires, des tortures et d'autres violations.

De la fumée s'échappe du site pétrolier d'Al-Sedra en Libye, le 8 janvier 2016. Photo d'archives AFP / STRINGER

Les troupes loyales au maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort des autorités de l'est de la Libye, ont annoncé la reprise de deux importants sites pétroliers qui étaient tombés aux mains de groupes armés rivaux.

"Les forces armées ont libéré la totalité du Croissant pétrolier", une région du nord-est du pays, a déclaré Khalifa al-Abidi, un porte-parole des forces pro-Haftar.
Le chef des Gardes des installations pétrolières loyaux à Haftar, le général Meftah al-Megaryef, a confirmé la reprise des sites de Ras Lanouf et d'Al-Sedra, deux des quatre principaux sites du Croissant pétrolier libyen.

L'Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par le maréchal Haftar, avait annoncé dans la matinée avoir lancé une large offensive pour reprendre ces deux sites dont s'étaient emparées le 3 mars les Brigades de Défense de Benghazi (BDB).
Les forces loyales au maréchal, personnalité controversée en Libye, qualifient de "terroristes" les BDB dont un des dirigeants, Basset al-Chairi a confirmé à l'AFP la perte de Ras Lanouf sans préciser s'ils contrôlaient toujours le port d'Al-Sedra ou non.
Il n'était pas possible dans l'immédiat de vérifier les déclarations des deux camps de source indépendante.

 

(Pour mémoire : Les troupes de Haftar perdent un site pétrolier en Libye)


Déchirée par des luttes de pouvoir et en proie à une insécurité chronique depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par deux autorités rivales: le gouvernement d'union nationale (GNA) à Tripoli, reconnu par la communauté internationale, et un gouvernement basé dans l'est du pays lié au maréchal Haftar.

Le GNA a nié tout lien avec l'escalade militaire dans le Croissant pétrolier mais le centre de réflexion International Crisis Group estimait la semaine dernière dans un rapport qu'il entretenait des liens "complexes et ambigus" avec les BDB et ajoutait que "le ministre de la défense du GNA et certains membres (de ce gouvernement) soutenaient" cette alliance hétéroclite de milices.

L'ONU "inquiète"
Les BDB ont été formées en 2016 par des combattants, notamment des islamistes, chassés durant les deux dernières années de la ville de Benghazi (est) par l'autoproclamée Armée nationale libyenne d'Haftar.
Elles affirment que leur objectif n'est pas de s'emparer des sites pétroliers mais de retourner à Benghazi, plus à l'est, où l'ANL continue de faire face à des poches de résistance de groupes islamistes.

 

(Pour mémoire: La Libye dans l'impasse six ans après sa révolte populaire)

 

Les forces pro-Haftar avaient pris le contrôle en septembre des quatre principaux sites pétroliers de Libye -Zoueitina, Brega, Ras Lanouf et Al-Sedra- qui assuraient l'essentiel des exportations libyennes d'or noir.
Mais la perte de Ras Lanouf et Al-Sedra avait semé le doute sur les capacités militaires de l'ANL, qui doit sa supériorité notamment à ses forces aériennes et à l'appui qui lui est fourni par des pays comme l'Egypte et les Emirats arabes unis.

"Les forces de Haftar ont été surestimées. Car afin de maintenir leurs positions en dehors de leur fief (...), elles auraient besoin de trois facteurs: le soutien des tribus, un appui aérien des Egyptiens et des Emiratis et des mercenaires étrangers", estime Mattia Toaldo, spécialiste de la Libye au groupe de réflexion Conseil européen des relations internationales. "Tous ou quelques-uns de ces facteurs étaient absents (...) lorsque les BDB ont lancé leur offensive", a-t-il ajouté.

Le maréchal Haftar, qui s'est rapproché également de la Russie, accuse ses rivaux d'être des "terroristes" et de recevoir le soutien de pays comme la Turquie, le Qatar et le Soudan.

L'Onu s'est déclarée mardi "profondément inquiète" par les combats dans le Croissant pétrolier, où les deux parties se sont apparemment livrés à des exécutions sommaires, des tortures et d'autres violations, d'après les Nations unies.

Depuis son entrée en fonction en mars 2016, le GNA peine à asseoir son autorité dans le pays, y compris à Tripoli où des affrontements opposaient mardi des groupes armés.
Des tirs et des explosions sont entendus depuis lundi soir et des témoins ont fait état de "combats de rues" et de chars déployés dans des quartiers résidentiels de l'ouest de la capitale.
Plusieurs axes routiers étaient bloqués et la plupart des habitants n'étaient pas en mesure de se rendre sur leur lieu de travail ou à l'école.

 

 

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