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À La Une - Sécurité

Tensions en Corée du Sud après la destitution de la présidente

Un troisième manifestant décède dans l'attente de la réaction de l'ex-présidente Park Geun-Hye.

Une manifestante Sud-Coréenne, opposée à l'ex-présidente Park Geun-Hye, manifeste à Séoul, le 11 mars 2017.Photo REUTERS/Kim Kyung-Hoon

La tension persistait samedi en Corée du Sud, où un troisième manifestant est décédé, dans l'attente de la réaction de l'ex-présidente Park Geun-Hye à sa destitution.

Le président de la Commission électorale nationale Kim Yong-Deok a fait part d'une "inquiétude croissante" face à cette tension avant l'élection d'un nouveau président, qui devrait avoir lieu le 9 mai.
"Le scrutin doit fournir l'occasion de dépasser les divisions et les conflits et d'aboutir à l'unité nationale et l'harmonie", a-t-il déclaré dans un discours télévisé en direct.

Dans ses éditoriaux, la presse sud-coréenne appelait à mettre fin aux manifestations de rue.
Un troisième manifestant, âgé de 74 ans selon l'agence Yonhap, est décédé samedi à l'hôpital après avoir perdu connaissance la veille lors d'échauffourées à Séoul entre la police anti-émeutes et des partisans de Mme Park dans lesquelles deux autres manifestants avaient été tués. La police a procédé à plusieurs arrestations.

 

 

 

Opposants comme partisans de Mme Park s'étaient rassemblés à Séoul pour entendre la décision de la Cour constitutionnelle qui a entériné vendredi la destitution de la présidente.
Samedi, la police a averti qu'elle poursuivrait les fauteurs de troubles alors que les partisans de Mme Park organisaient de nouvelles manifestations à Séoul.

Le Parti démocratique, principale formation de l'opposition, a appelé la présidente à accepter la décision prise unanimement par les huit juges de la Cour et l'a accusée de se comporter comme si elle la refusait.
Le propre parti de Mme Park, Liberté Corée, avait présenté vendredi ses excuses, son président par intérim estimant avoir "échoué à protéger la dignité et la fierté de la Corée du Sud".

 

(Pour mémoire : Corée du Sud : la présidente accusée de collusion avec Samsung)

 

Seule dans sa chambre
Selon les médias sud-coréens, Mme Park a regardé en direct à la télévision, seule dans sa chambre, la Cour annoncer sa décision. Incrédule, elle a immédiatement téléphoné à ses conseillers pour avoir confirmation, selon le quotidien Chosun Ilbo. Selon ces conseillers, cités par le quotidien, elle n'a pas de projet immédiat pour publier un communiqué à propos de la décision de la Cour ou de ses propres intentions.

"La présidente semblait étonnée de la décision. Elle avait l'air abattu", a confié l'un de ces conseillers qui n'était pas identifié par le journal, ajoutant: "elle souhaite demeurer seule un moment".

Mme Park doit quitter la Maison bleue, la présidence sud-coréenne où elle est confinée depuis le vote de l'Assemblée nationale qui l'avait destituée le 9 décembre 2016. Mais elle attend que sa résidence privée soit prête, avait indiqué vendredi un porte-parole.

La confirmation de sa destitution la prive de tous ses pouvoirs et privilèges, sauf en matière de sécurité. La perte de son immunité l'expose à d'éventuelles poursuites judiciaires.

Des images télévisées ont montré des équipements en train d'être déchargés depuis un petit camion garé devant cette résidence, une maison à deux étages dans un quartier huppé du sud de la capitale. Deux cents policiers sont déployés aux alentours, selon la police.

La Cour a estimé que Mme Park avait enfreint la loi en permettant à sa confidente secrète, Choi Soon-Sil, de se mêler des affaires de l'Etat et qu'elle avait contrevenu aux règles de la fonction publique. Mme Choi est elle-même jugée pour avoir soutiré des millions de dollars à de grands groupes industriels.

Ce scandale à tiroirs empoisonne depuis des mois le pays, alors même que la Corée du Nord multiplie les tirs de missiles et les menaces, suscitant l'inquiétude de la communauté internationale.
Si Mme Park s'est excusée à de multiples reprises, elle a démenti toute malversation. "Je n'ai jamais recherché de profits personnels ou abusé de mon pouvoir de présidente".

Mme Park, 65 ans, fille du dictateur militaire Park Chung-Hee, était devenue en 2012 la première femme à présider son pays. Elle devient le premier chef de l'Etat de Corée du Sud à être limogé de la sorte.
Après le vote des députés en décembre, des millions de Sud-Coréens étaient descendus dans la rue pour réclamer son départ.

 

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