La présidentielle française aura au moins permis de révéler la définition universelle du politicien centriste. Pour ce dernier, la meilleure position se situe un tout petit peu à gauche de la droite, un tout petit peu à droite de la gauche, mais toujours en face des caméras. Ce qui, au final, en fait un ectoplasme qui ne se fixe ni à droite ni à gauche mais là où on le pose. Quand la soupe est bonne, on ne regarde pas trop ce que fait le cuisinier...
Prototype parfait du moyen-moyeu : Jean-Christophe Lagarde. Ce patron de l'UDI a bouffé du François Fillon pendant des semaines et à tous les repas, avant de rendre les armes dimanche dernier. Lagarde se rend... et ne meurt pas. Pareil pour certains ténors Républicains : les Pécresse, Bertrand, Solère, Fenech... autant de cailloux dans la chaussure du miraculé recueilli du Trocadéro.
Mais le recentrage n'est pas une marque déposée de la droite. Benoît Hamon, qui a perdu un bon mois à négocier le retrait puis le ralliement de l'écolo Yannick Jadot, un candidat qui aurait fait moins de 1 % des voix, s'acharne maintenant à retenir les élus socialos qui courent à la gamelle chez Emmanuel Macron. À tel point que ce dernier, submergé par les vallsistes, les hollandais, les bayrouistes, les jupéistes et les chiraquiens, ne se retrouve plus dans ce patchwork vermoulu de IVe République que vomissait le général de Gaulle.
Bien évidemment, toutes ces manœuvres farfelues se font dans le dos des électeurs, dont les élus-girouettes feraient mieux d'écouter les voix avant de les compter. « Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis », dit-on. Les affamés de centrisme de gauche ou de droite doivent donc être supérieurement intelligents.
Pour les uns comme pour les autres, tous attendent que la girouette soit bien calée dans le sens du vent.
commentaires (4)
je me poêle !
M.V.
15 h 38, le 10 mars 2017