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À La Une - Diplomatie

Merkel prône l'apaisement mais renouvelle les critiques envers Ankara

"Ça ne peut être dans notre intérêt géopolitique, en matière de politique étrangère et de sécurité, de laisser la Turquie, une partenaire au sein de l'Otan, s'éloigner plus encore", a déclaré la chancelière allemande.

La chancelière Angela Merkel a promis jeudi d’œuvrer au rapprochement avec la Turquie, en pleine crise diplomatique, tout en insistant sur le respect des valeurs démocratiques et en dénonçant les accusations turques de nazisme contre l'Allemagne. Photo AFP / Tobias SCHWARZ

La chancelière Angela Merkel a promis jeudi d’œuvrer au rapprochement avec la Turquie, en pleine crise diplomatique, tout en insistant sur le respect des valeurs démocratiques et en dénonçant les accusations turques de nazisme contre l'Allemagne.

"Ça ne peut être dans notre intérêt géopolitique, en matière de politique étrangère et de sécurité, de laisser la Turquie, une partenaire au sein de l'Otan, s'éloigner plus encore", a-t-elle dit devant les députés allemands.

La veille, son chef de la diplomatie Sigmar Gabriel avait lui invoqué "l'amitié" entre les deux pays - la diaspora turque en Allemagne comptant trois millions de personnes - pour résoudre leurs différends, un appel accueilli fraîchement par Ankara qui juge Berlin responsable des frictions actuelles.

Mais après une semaine d'escalade autour de l'annulation de meetings électoraux pro-Erdogan en Allemagne, la partie turque a annoncé jeudi son intention d'en organiser toujours plus.
Quelque 1,4 million d'électeurs turcs vivant en Allemagne sont appelés à voter lors d'un référendum pour étendre les pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan.

(Pour mémoire : Colère allemande après les accusations de "nazisme" d'Erdogan)

 

"30 rassemblements"
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, cité par la chaîne CNN-Türk, a avancé le chiffre de "30 rassemblements" et assuré que les autorités allemandes en étaient "informées".
Mme Merkel a, elle, assuré que les dirigeants turcs pouvaient venir faire campagne pour le "oui" dans la mesure où ces manifestations sont annoncées "de manière appropriée, dans les délais, de manière transparente".
La Turquie a accusé Berlin de s'ingérer dans ses affaires intérieures et d’œuvrer pour le "non" en interdisant quatre meetings avec des ministres turcs.

A l'inverse, les autorités allemandes ont souligné que les municipalités, compétentes en la matière, ont refusé les autorisations en raison de difficultés logistiques, de problème de sécurité ou parce que les organisateurs n'avaient pas signalé en temps et en heure la nature politique de ces manifestations.

Le gouvernement allemand craint pour sa part qu'Ankara n'attise encore plus en Allemagne les tensions entre opposants et partisans de M. Erdogan d'une part, et entre Turcs et Kurdes d'autre part, alors que ces conflits déchirent déjà la Turquie.
Selon des analystes, les responsables turcs cherchent eux, à travers cette dispute, à jouer sur la fibre nationaliste pour marquer des points, le résultat du scrutin étant incertain.


(Lire aussi : Les Turcs d'Allemagne, une manne électorale pour Erdogan)

 

Dérive autocratique
Mme Merkel a aussi critiqué la volonté de M. Erdogan d'élargir ses prérogatives en citant des conclusions d'une commission du Conseil de l'Europe qualifiant ce projet de "plus que problématique".
De son côté, le président de la chambre basse du Parlement allemand, Norbert Lammert est allé jusqu'à parler de dérive "autocratique".

Ailleurs en Europe, l'ambition d'Ankara de faire campagne pour le oui est également mal vue. L'Autriche a même prôné d'interdire aux responsables turcs de faire campagne dans l'UE.
La mairie de Rotterdam a annulé un rassemblement avec le chef de la diplomatie turque prévu ce week-end. Mais M. Cavusoglu a réagi en affirmant que "personne" ne pourrait l'empêcher de se rendre aux Pays-Bas.

La campagne référendaire est loin d'être la seule source de tension germano-turque, la Turquie ayant été ulcérée par les critiques sur les purges visant l'opposition et la presse depuis le putsch raté de juillet.
Une fois encore, la chancelière a assuré qu'elle ne cèderait pas sur la défense des valeurs démocratiques, "c'est-à-dire la liberté d'opinion, la liberté de la presse, la liberté d'expression et la liberté de réunion".
Elle a en particulier promis "d'utiliser tous les moyens" pour obtenir la libération du correspondant germano-turc du quotidien Die Welt, Deniz Yücel, incarcéré pour propagande "terroriste".

Mme Merkel est aussi revenue à la charge en qualifiant de "triste, déprimants (...) déplacés" les propos de M. Erdogan accusant Berlin de recourir à des "pratiques nazies" en n'autorisant pas certains meetings.
Le chef de la diplomatie turque a immédiatement répliqué en maintenant la comparaison: "Nous ne disons pas que le gouvernement actuel est nazi. Mais, qu'on le veuille ou non, ses pratiques nous rappellent les pratiques de cette époque-là".

 

 

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La chancelière Angela Merkel a promis jeudi d’œuvrer au rapprochement avec la Turquie, en pleine crise diplomatique, tout en insistant sur le respect des valeurs démocratiques et en dénonçant les accusations turques de nazisme contre l'Allemagne.
"Ça ne peut être dans notre intérêt géopolitique, en matière de politique étrangère et de sécurité, de laisser la Turquie, une...

commentaires (3)

Voilà le serpent que l'Europe a nourrit en son sein . Pitoyable Allemagne obligée de s'écraser devant des migrants qui leurs imposent un calendrier , lamentable merkel obligée de faire le jeu des turcs , tout ça parce que ces derniers , les turcs , ONT ACCEPTE DE JOUER LE JEU DE L'OCCIDENT EN SYRIE AGRESSEE PAR UN COMPLOT COUPABLE ET COMPLICE D'AVOIR FAIT CROIRE AU PEUPLE SYRIEN QU'AVEC LEURS ACOLYTES BENSAOUDS ON POUVAIT DELOGER UNE RESISTANCE HEROIQUE ... LE VERITE SORTIRA TOUJOURS DU VENTRE DE L'INJUSTE POUR EXPLOSER AU VISAGE DES COMPLOTEURS . RAPPELONS NOUS EN 82 OU LE LIBAN EN ETAIT ET LE SPECTACLE QU4IL REGARDE DEVANT LUI , EN 2017 ENTRE ALLIES DE L'otan .

FRIK-A-FRAK

16 h 52, le 09 mars 2017

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Commentaires (3)

  • Voilà le serpent que l'Europe a nourrit en son sein . Pitoyable Allemagne obligée de s'écraser devant des migrants qui leurs imposent un calendrier , lamentable merkel obligée de faire le jeu des turcs , tout ça parce que ces derniers , les turcs , ONT ACCEPTE DE JOUER LE JEU DE L'OCCIDENT EN SYRIE AGRESSEE PAR UN COMPLOT COUPABLE ET COMPLICE D'AVOIR FAIT CROIRE AU PEUPLE SYRIEN QU'AVEC LEURS ACOLYTES BENSAOUDS ON POUVAIT DELOGER UNE RESISTANCE HEROIQUE ... LE VERITE SORTIRA TOUJOURS DU VENTRE DE L'INJUSTE POUR EXPLOSER AU VISAGE DES COMPLOTEURS . RAPPELONS NOUS EN 82 OU LE LIBAN EN ETAIT ET LE SPECTACLE QU4IL REGARDE DEVANT LUI , EN 2017 ENTRE ALLIES DE L'otan .

    FRIK-A-FRAK

    16 h 52, le 09 mars 2017

  • CEUX QUI MELENT POLITIQUE ET SENTIMENTS Y REVENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 29, le 09 mars 2017

  • LA POLITIQUE EST LA POLITIQUE... IL N,Y A PAS DE PLACE POUR LES SENTIMENTS... LES INTERETS Y DECIDENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 19, le 09 mars 2017

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