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À La Une - Conflit

Exode de civils syriens fuyant les combats dans la province d'Alep

Les forces gouvernementales ont pris samedi 15 villages et villes dans le nord-ouest de la Syrie.

Une famille syrienne fuyant les combats entre l'armée et les combattants du groupe radical État islamique dans la province d'Alep. DELIL SOULEIMAN/AFP

Des dizaines de milliers de civils, avec leur maigres bagages, fuient les violents combats accompagnant l'avancée de l'armée syrienne soutenue par l'allié russe face aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans la province d'Alep.

Depuis une semaine, "plus de 30.000 civils, en majorité des femmes et des enfants, ont fui l'avancée de l'armée" dans l'est de la province d'Alep, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
En voiture, en moto ou dans des pick-up, de nombreux civils, en majorité des femmes et des enfants, se dirigeaient samedi vers Manbij, aux mains des Forces démocratiques syriennes (FDS, alliance de combattants kurdes et arabes), selon un journaliste de l'AFP.
Le visage fatigué, ils attendaient dans de longues files l'autorisation de pouvoir entrer dans la ville, les FDS procédant aux vérifications nécessaires pour s'assurer qu'aucun jihadiste ne se trouvait parmi ces civils.

"Le nombre de déplacés a atteint plus de 40.000 et ne cesse de croître à cause des combats entre le régime et Daech", un acronyme en arabe de l'EI, a affirmé à l'AFP Ibrahim al-Qouftane, co-président de l'administration civile de Manbij. "Leur situation est très difficile", a-t-il ajouté.

(Lire aussi : Syrie : les enjeux de la bataille de Manbij)


Combats très violents

Les jihadistes de l'EI occupent une grande partie du sud-est de la province d'Alep. En janvier, les troupes du régime de Bachar el-Assad soutenues par les aviations syrienne et russe ont lancé une offensive pour les chasser de la province. Elles ont fait la jonction avec les FDS, au sud de Manbij, située dans l'est de la province d'Alep.

Les combats étaient samedi d'une très grande violence, a indiqué l'OSDH, sans fournir de bilan.
Les forces gouvernementales ont pris samedi 15 villages et villes dans la province, selon l'agence officielle Sana.
L'objectif de l'armée est d'atteindre la localité d'al-Khafsa, à une vingtaine de km au sud de Manbij, où se trouve une station de pompage d'eau alimentant la capitale provinciale d'Alep, mise hors service par l'EI depuis un mois et demi. Selon l'OSDH, elle se trouvait samedi à 13 ou 14 km d'al-Khafsa.

A Manbij, la situation risque de se détériorer selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane: "la ville accueille déjà des dizaines de milliers de déplacés, qui ont fui les affrontements précédents". "Cela va être difficile d'accueillir cette nouvelle vague de déplacés", a-t-il ajouté.

A l'ouest de Manbij, d'autres protagonistes se font la guerre depuis mercredi: des rebelles syriens aidés par l'armée turque livrent des combats aux FDS, appuyées par la coalition internationale dirigée par Washington.

(Lire aussi : Un avion militaire syrien s'écrase à la frontière turque)

Civils tués

Les soldats turcs et leurs alliés voudraient s'emparer de Manbij, un point central pour affaiblir les forces kurdes, avant de faire mouvement vers Raqa, principal fief de l'EI en Syrie, pour participer à la bataille et s'assurer ainsi une large zone sous son autorité dans le nord syrien. La Turquie veut empêcher notamment la création d'une bande frontalière tenue par des combattants kurdes qu'elle considère comme des "terroristes".

Sur un autre front, dans la ville antique de Palmyre (centre), reprise jeudi par l'armée après en avoir chassé une nouvelle fois l'EI, les forces du régime ont totalement pris le contrôle de l'aéroport après avoir fini le travail de déminage, selon l'OSDH. Les aviations syrienne et russe menaient samedi des raids au nord et à l'est de Palmyre contre des positions jihadistes, a indiqué la même source.
Onze civils ont ainsi été tués et 45 blessés dans des raids sur un marché d'Ouqayribat, un village tenu par l'EI dans le sud de la province voisine de Hama, a indiqué l'OSDH, évoquant "probablement" des raids de l'armée russe.

La coalition internationale a par ailleurs reconnu samedi avoir tué "au moins 220" civils depuis le début des opérations militaires contre les jihadistes à l'été 2014.


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