Trois gagnants pour le Trophée « La Plume de Pierre »

C'est en présence d'un parrain de marque, Jean Plantureux (dit Plantu) qu'a été lancée au Musée Sursock la première édition du Trophée « La Plume de Pierre ». Organisé par la Fondation Pierre Sadek, en partenariat avec l'Académie libanaise des beaux- arts-Université de Balamand et l'École Estienne-Paris, ce concours, qui se tiendra dorénavant chaque année, se propose de récompenser des dessins de presse réalisés par des étudiants en art.
La soirée animée par Bassam Abou Zeid, présentateur du journal télévisé de la LBC, a commencé par des hommages rendus à Pierre Sadek par plusieurs personnalités politiques qui l'ont connu et apprécié, à l'instar des anciens ministres Ziyad Baroud et Tarek Mitri. Lesquels ont évoqué, à tour de rôle, le talent, la liberté, le courage et l'intelligence de ce grand caricaturiste, disparu en 2013, l'un des pionniers de la caricature politique au Liban. « Son œuvre a accompagné l'histoire du pays et de la région depuis 1958 jusqu'à 2013 », a aussi rappelé sa fille Ghada Sadek Abela. Il a publié dans de nombreux quotidiens nationaux et étrangers. Depuis an-Nahar jusqu'au Washington Post ou France Soir, en passant par as-Siyassa, ad-Diyar ou encore an-Nahar al-Arabi wal Douali. Il a aussi et surtout été l'un des précurseurs en 1986 de la caricature animée en fin de journal télévisé. Officiant à la LBC d'abord, puis à la Future TV, il a laissé un patrimoine artistique d'environ 30 000 caricatures, dont une cinquantaine réalisées entre 1967 et 1974, qui ont été rassemblées dans un album publié lors du lancement de la fondation portant son nom.

Voyage à Paris
Quelques mots ont été dits sur les missions de la Fondation Pierre Sadek. En effet, à côté de l'organisation du prix « La Plume de Pierre », elle a pour ambition de promouvoir le dessin intelligent auprès des étudiants se spécialisant en art dans les différentes universités libanaises. Mais aussi de continuer à insuffler les principes et valeurs chers au caricaturiste : la responsabilité sociale, la démocratie, la participation et le développement.
Puis, Plantu, Ghada Sadek Abela, les ministres de la Culture et de l'Information Ghattas Khoury et Melhem Riachi, sont montés sur scène pour remettre les prix. Le troisième prix a été décerné à Jennifer Labban, étudiante à l'American University of Science and Technology, le deuxième est revenu à Anas el-Lakkis, étudiant à l'Université libanaise et le premier prix est allé à Priscilla Bassil, étudiante à l'Université Saint-Esprit de Kaslik.
« Mon dessin représentait le Liban cerné par des requins », explique Priscilla Bassil. « Sur chaque aileron étaient inscrites les différentes religions présentes au Liban qui contrôlent notre pays et qui se le disputent. Ce n'est donc pas seulement à propos d'un évènement de l'année écoulée (thème du concours de cette année 2016), mais plutôt la protestation d'un certain quotidien », ajoute-t-elle. Grâce à ce premier prix, la jeune étudiante aura l'occasion d'aller à Paris pour participer à l'exposition de son dessin de presse, lors du concours Presse Citron. « Je suis abasourdie. C'est la première fois que je gagne quelque chose. Je ne m'y attendais pas du tout. Ce voyage à Paris sera ma première expérience en dehors du Liban. »