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Culture - Le grand entretien du mois

Paul Mattar : Un soir de spectacle, je me retrouve à poil, juché sur une colonne... 

Directeur du théâtre Monnot, metteur en scène, compositeur, scénariste, acteur, vidéaste, enseignant, publiciste et musicologue, il est la preuve que les études ne sont pas indispensables à la culture. Autodidacte, il embrasse le monde de l'art et se construit à l'abri de l'apprentissage encadré. Le Nil l'a vu naître et grandir, la Seine l'a abreuvé de ses secrets et Beyrouth l'a récupéré. Paul Mattar est un homme détaché de la matière, sauf quand elle chante, danse ou récite des vers. Pour accéder à son bureau, il faut grimper quelques marches et rejoindre sa petite tour de contrôle vitrée de laquelle il tient les commandes d'un théâtre qu'il a vu naître. Pour l'écouter, il faut se démunir de tout ce que la vie nous a appris sur le monde de la scène, le chant des peuples, le combat pour les enfants, et faire silence. Alors sa voix souriante qui fait écho à ses yeux clairs vous emporte dans les méandres d'un passé que lui-même a du mal à reconnaître si riche, le passé d'un homme qu'on a réveillé un matin pour le traîner sur les planches et qui depuis ne dort plus que la tête pleine de musiques, de scénarios et de mise en scène. Alors chaque ridule qui se dessine au coin de ses paupières tresse mille récits anecdotes et connaissance du monde. Il déroule son histoire au détour d'une blague, avoue n'avoir pas plus de respect pour son talent que pour celui de tant d'autres, et face à tant d'humilité, on sourit... À la mauvaise orthographe de son nom, il réplique : « Nous sommes les Mattar avec deux "T". » Et l'on ne peut s'empêcher de penser : un T pour le théâtre et un autre pour la transmission de la culture.

Paul Mattar : « Le public libanais est provisoire, passager, il va au théâtre pour mille raisons autres que la culture, motivé par un phénomène social et mondain. » Photo Michel Sayegh

Vous êtes bien connu du public mais discret sur vos racines. Où et dans quel milieu avez-vous grandi ? En quoi cela a-t-il nourri vos goûts et quel enfant étiez-vous ?
J'ai grandi en Égypte où je suis né d'une mère alépine et d'un père libanais. Je suis ce qu'on appelle un Syro-Libanais. Mon grand-père ayant fui pour l'Égypte, mon père y a grandi. Je ne sais pas si on doit prendre cela avec humour ou avec sérieux, mais je considère que j'étais un enfant simplet. Je n'étais pas brillant à l'école, paresseux et désintéressé de tout, j'étais panthéiste, j'aimais somnoler à l'ombre d'un chêne, me promener dans la nature et rêvasser.

Où avez-vous fait vos études ? Pourriez-vous nous décrire votre parcours d'étudiant ?
Je fais d'abord mes études du complémentaire chez les Frères de l'école chrétienne au Caire. Après mon certificat, je rejoins les jésuites, et en 1962, mon père décide de rentrer au pays. Je termine mes études du secondaire au Collège Notre-Dame de Jamhour. En 1966, j'obtiens mon bac, non sans difficultés (et nous avons du mal à le croire...). Je décide de faire des études d'économie à l'Université Saint-Joseph. J'allais très peu en classe, mais je décroche quand même mon diplôme. À cette époque, je ne m'intéressais à rien, la poésie m'ennuyait, le théâtre me laissait indifférent, j'écoutais des émissions à la radio. Je n'avais aucune ambition mais j'étais un jeune homme heureux. L'ambition fera son petit chemin sans que le bonheur de vivre ne soit jamais altéré.

Quelle a été votre première expérience théâtrale, et fut-elle déterminante pour suivre la voie que vous avez choisie ?
À l'école, en classe de secondaire, je participe à un ou deux exercices théâtraux, le rôle des filles était joué par des garçons et le rôle des garçons par des garçons. Le bonheur viendra un peu plus tard, quand, à 16 ans, on montera une pièce mixte avec les élèves du Collège Notre-Dame de Nazareth et, comme dirait Cyrano, pour la première fois une jupe était entrée dans nos vies. Sauf que les robes étaient très longues (Molière l'exigeait) et les jambes des filles inaccessibles. C'était une dame de la société, Mme Janice, qui était chargée de monter la pièce. Les filles qui jouaient dans ce spectacle sont devenues d'excellentes comédiennes, Aline Tabet et Mireille Safa. C'étaient les années 70, et moi je jouais un rôle idiot. Ça m'allait très bien, le théâtre était encore pour moi une blague d'étudiant et toujours pas de déclic. Celui-ci viendra un peu plus tard, mais il a fallu me forcer la main et perturber une de mes innombrables siestes.

Alors, ce déclic, il s'est fait quand ?
Mon frère aîné – qui avait fait du théâtre de façon un peu plus sérieuse au CEUD (Centre universitaire d'études dramatiques) qui se produisait à l'actuelle salle Montaigne – est sollicité par une dame pour jouer dans la deuxième pièce de Gabriel Boustany. L'histoire de la salle Montaigne avait commencé en 1945. Elle incarnait pour beaucoup d'intellectuels libanais un espoir, celui d'un monde nouveau. Elle deviendra un lieu de rencontres entre les professeurs de l'École des lettres, leurs étudiants et des savants venus du monde entier. Dans les années 1960, elle est l'un des centres de la nahda du théâtre libanais, on l'appellera donc « Montaigne », comme le grand humaniste. Moi, j'ignorais jusqu'à son existence. La pièce que devait jouer mon frère devait être mise en scène par Roger Assaf qui avait abandonné sa carrière de médecin pour le théâtre. Mon frère refuse l'offre par manque de disponibilité. « Est-ce que tu connaîtrais quelqu'un qui pourrait remplir le rôle ? » (une phrase jetée au hasard), et mon frère de répondre: « Il y a mon frère qui fait la sieste au fond de la pièce, il aime bien le théâtre, sans plus. » Et c'est ainsi que ma sieste fut interrompue. « Vous parlez français ? »
« Oui. » « Vous grasseyez ? » « Non. » « Vous savez jouer ? »
« Cela dépend. » « Bon, on vous prend quand même. »

Comment s'opère votre première intégration dans le monde du théâtre ?
Je rencontre Roger Assaf et Gabriel Boustany qui était un peu plus âgé que moi (un petit sourire). En fait, il ne m'a jamais avoué son âge. Ma partenaire était Aline Tabet, l'une des porteuses de jupe de mes 16 ans. L'essai consistait à monter sur scène en courant, et, tenant la main d'Aline, je devais balbutier quelques mots. À ma grande surprise, je fus engagé. La dame qui était venue à la maison solliciter mon frère est devenue mon épouse des années plus tard. La vie est un théâtre ! Je joue durant trois semaines et je gagne 275 livres libanaises. C'était un cachet équivalent à un mois de salaire. Les recettes étaient partagées à parts égales. Roger Assaf était un homme généreux et juste.

À quel âge exactement commencez-vous à prendre le théâtre au sérieux, si, connaissant votre caractère, on peut parler de sérieux ?
J'ai 21 ans quand le démon du théâtre s'installe en moi. La vie théâtrale évolue et les productions se multiplient. J'accepte des rôles pour des spectacles professionnels, Les vacances de Philippine sera jouée 42 fois devant une salle comble à chaque fois. C'était la première fois qu'une pièce de théâtre faisait un tel fracas. Je m'attache à mon metteur en scène, Roger Assaf, auprès duquel je trouve une école, un enseignement et un exemple à suivre tant par son talent que par son humanisme. Cette aventure durera quatre années, durant lesquelles je joue dans une trentaine de pièces. Les spectacles se suivent et le succès avec. À Deir el-Qamar avec le CEUD, en 1967, on joue une pièce de Lope de Vega. J'apprenais, j'évoluais et j'étais heureux.

Est-ce que le théâtre vous suffisait pour gagner votre vie ?
Comme je m'étais inscrit pour un cursus en sciences économiques, je décroche mon diplôme et décide de faire de petits boulots. Pigiste au journal Magazine et journaliste à temps perdu, je gagnais 50 livres par article, j'avais un petit talent. J'abordais des sujets de variétés et cela me permettait de voyager. Un soir, à Beyrouth, après avoir croisé des hippies infestés de poux et les poches pleines de haschisch, en route pour Katmandou, je raconte leur voyage initiatique. En 68, j'assiste à l'extradition du Living Théâtre d'Avignon. Je côtoie Jean Vilar et Maurice Béjart. Je suis engagé dans les entreprises de Georges Abou Adal pour des enquêtes sociales et 275 livres le mois. Et puis un jour, j'ignore pourquoi, je suis tout à coup désenchanté du monde du théâtre.

Cette déception va de pair avec une collaboration à trois avec Gérard Avédissian et Marie-Claude Eddé...
Nous sommes en 1969 quand je suis déçu par le milieu professionnel contre lequel j'avais certains griefs: c'était devenu un vivier de jalousies et de conflits d'intérêts. Ce milieu qui, par ailleurs, avait étendu son réseau, avait débordé des salles de théâtre qui, à ce jour, ne comptaient que deux: la salle de Chouchou exclusivement pour lui et le Théâtre de Beyrouth. Dans l'urgence de trouver des espaces, Roger Assaf donne le signal et commence à envahir les salons des hôtels, du Normandie au Phoenicia, en passant par certains cinémas, l'Orly, le Jeanne d'Arc ou le Piccadilly (le bébé de Feyrouz), le théâtre gagnait du terrain. J'avais atteint une certaine maturité, et, fort de mon expérience, je ressentais le besoin de passer à autre chose. Avec Marie-Claude Eddé et Gérard Avédissian, nous décidons de nous occuper du théâtre universitaire et des jeunes étudiants, comme de vrais amateurs et pas comme des pseudo-professionnels. Nous prenons en charge le CEUD. Et voilà que Marie-Claude Eddé, après avoir rencontré l'auteur cubain d'une pièce qui faisait un tabac à Paris, Les Nonnes, l'invite pour faire un stage au CEUD. En janvier 1970, il est encore au Liban quand on lui propose de travailler sur la nouvelle pièce de Gabriel Boustany, Aladin in memoriam. Eduardo Manet accepte. C'était la troisième pièce de Gabriel Boustany à laquelle je participais, c'était en février 1970 et ma première composition musicale sérieuse pour le théâtre.

En parlant de composition musicale, peut-on faire une petite parenthèse et parler de votre première expérience dans ce domaine ?
Nous étions adolescents, mon frère et moi, lorsque Jacques Brel débarqua au Caire pour se produire sur une péniche. Il venait d'écrire Mijn Vlakke Land. Mes parents nous avaient acheté des billets, j'étais enchanté par l'idée mais désespéré de n'avoir pas de pantalon à me mettre, le short était ma seule option, heureusement Brel n'a jamais rien remarqué. Je découvre Brassens, Leo Ferré, Reggiani et Moustaki, et me construit une famille de loisirs. Je commence à jouer de la guitare, en imitant mon frère sans jamais avoir recours à un professeur. Plus tard, je chante les poèmes de Jules Laforgue et de Tristan Corbière. Quand je me lance dans l'aventure du théâtre, celui-ci ne réussira jamais à me détourner de ma passion pour la musique.

Votre expérience parisienne, vous la devez à qui ?
Au moment de rentrer chez lui, Eduardo Manet m'encourage à partir. « Je t'emmène à Paris », me dit-il. Je présente ma démission aux entreprises Abou Adal où j'étais aussi souvent absent physiquement que moralement. Paris m'accueille en 1970. Je travaille dans l'atelier de Manet où je fais du théâtre la journée et chante le soir dans les cafés-théâtres et les cabarets, pour gagner ma vie. J'interprétais mes chansons et jouais à la guitare. À Eduardo Manet qui s'inquiétait de me voir m'éparpiller et qui ne me voulait que sur scène, je répliquais: « Il me faut ces 35 francs pour payer mes tickets de métro. » Trois ans durant, je fais mon apprentissage et cela m'ouvre des portes: un engagement à l'Odéon et une saison au Théâtre de la Ville. Je rencontre Jorge Lavelli, metteur en scène argentin, qui fera connaître au public l'œuvre de Fernando Arrabal. J'avais à mes côtés des grands noms du théâtre, Michel de Ré, Laurent Terzieff et Henri Virlogeux. Je continue d'être un homme heureux.

Après votre expérience française, comment Beyrouth vous a-t-elle récupéré ?
Je faisais des allers-retours à Beyrouth pour les vacances où je retrouvais mes deux compagnons de théâtre, Marie-Claude et Gérard. Celui-ci, très exubérant, fin et talentueux, décide d'adapter Ubu roi: Hikayet kharabya wa Malekha Ubu. L'idée m'enchante et je décide de rester. On se met à la recherche d'un lieu alternatif. Samia Toutounji nous propose une salle très prestigieuse qui accueillait des conférences et des expos de peinture: Dar el-fan wel-adab. C'était une grande maison libanaise qui appartenait à la famille Tabet. Nous signons un contrat et optons pour une formule café-théâtre, à 5 livres la boisson. Derrière les arcades, il y avait la scène. Un soir de spectacle, je me retrouve à poil, juché sur une colonne et des chaînes qui me tombaient de partout. J'étais l'amant de la reine et à la merci des caprices de Gérard. L'aventure était marginale et enrichissante. En 1974, je réalise une adaptation de Timon d'Athènes de Shakespeare, à la manière d'un conte des Milles et Une Nuits, Anis el-jalis, la belle Persane. La guerre éclate et je m'oriente vers la chanson. Alors que le théâtre était une initiative collective, la chanson était une initiative personnelle. J'arrête le théâtre dans sa forme conventionnelle et continue à travailler la musique et la chanson, je crée des spectacles pour enfants et je deviens ethno-musicologue.

Cela veut dire quoi, exactement, ethno-musicologue ?
Je me rends dans le golfe Arabique et j'enregistre les chansons des pêcheurs de perles. Les Arabes, avant d'être riches de pétrole, étaient pauvres de perles. Leur récolte allait directement aux princes de la région. Leurs chants étaient magnifiques. Je leur consacre deux ans de ma vie. En 1982, avec Ghazi Mekdaschi, je mets en place des pièces pour enfants. Je fais la connaissance de Najla Khoury, une femme portée sur la pédagogie. Je lui compose des chansons de spectacle. Fort de mon album de chansons sur les animaux, je monte un spectacle, Rehlet el-manam fi alam el-hayawane, un conte surréaliste. Durant cinq années consécutives, tous les villes et villages du Liban verront passer une voiture Polo orange à bord de laquelle se trouvaient un âne, un chameau, des costumes, des accessoires pour la pièce et moi accompagné de mes acteurs. La guerre n'en finissait pas de finir et nous de nous amuser. Rien ne nous arrêtait, le bonheur était dans le pré.

Votre parcours s'accompagne d'un engagement humanitaire (Unicef et autres). Quels ont été les projets les plus importants ?
En 1984, l'Unicef me contacte pour lancer une campagne sur les thèmes de la vaccination, de la propreté, de l'alimentation et de la lutte contre la diarrhée. Je mets au monde Hikayet oum youn. La guerre est toujours aux portes et les moyens techniques me manquent. Je me vois contraint de rejoindre la France pour mener mon projet à bon port. Un projet qui tiendra l'affiche durant 7 ans dans les pays arabes. C'était ma première expérience vidéo aboutie. J'abandonne un peu le théâtre et reste en France jusqu'en 1992 où je fais de la pub, collabore avec Régis Wargnier, la chaîne Antenne 2, et encore et toujours avec mon ami Gérard Avédissian. En 1992, j'épouse enfin ma femme, je quitte Paris, je suis contacté par Roger Assaf qui me propose de monter un spectacle pour le présenter en France, Mouzakkarate Ayoub (Les Mémoires de Job), basé sur des graffitis à tendance politique parsemés dans tout Beyrouth et dont on n'a jamais deviné qui en était l'auteur. Ayoub était devenu la conscience de Beyrouth, il tiendra l'affiche au théâtre du Rond-Point des Champs-Élysées.

Et le théâtre Monnot, comment est-il né ?
En 1996, je rencontre Aimée Boulos et nous réfléchissons à deux pour créer le théâtre Monnot, au service des étudiants de l'Iesav (Institut d'études scéniques audiovisuelles et cinématographiques). Je suis nommé responsable artistique et programmateur. En 2000, le théâtre Beryte supplée au théâtre Monnot qui désormais volera de ses propres ailes pour devenir un théâtre professionnel. Je suis directeur délégué et, plus tard, directeur à l'Iesav. Ma pièce Sindbad, de père en fils jouera au théâtre Monnot, à Genève et à Paris.

Comment fonctionne le théâtre Monnot aujourd'hui et que pensez-vous du public libanais ?
Le théâtre Monnot accueille et ne produit pas, j'ai un droit de regard et un droit de contrôle. Je trouve mon rôle dans ce sens: je ne suis pas critique, mais je dois promouvoir la dynamique du théâtre. Dès que le spectacle représente un certain intérêt, et non un intérêt certain, mon rôle est de l'aider à se montrer. Je suis au service du public et c'est peut-être ce souci-là qui fait la réussite du théâtre. Je n'aime pas le boulevard, mais le public le réclame. La salle est souvent comble par mimétisme ou par émulation. Le public libanais est provisoire, passager, il va au théâtre pour mille raisons autres que la culture, motivé par un phénomène social et mondain. Un public sans divertissement est un public qui s'ennuie. Entre une comédie burlesque et un vaudeville, je passe Quatre heures à Chatila, de Jean Genet, en espérant atteindre un public averti.

Quels sont vos projets futurs ?
Je n'admire personne et surtout pas moi-même. Pour être serein, il ne faut mythifier personne. Idolâtrer, c'est choisir sa prison. Tout ce que je souhaite, c'est que l'on me laisse en paix pour que je puisse continuer à travailler. Et un jour, je réunirai tous mes travaux avant de partir... Heureux.

 

 

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Heureux tu es mon petit Paul qui sait rendre heureux ceux qui t'approchent . Je t'embrasse Élie.

Mecarbane Elie

11 h 32, le 01 mars 2017

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Commentaires (1)

  • Heureux tu es mon petit Paul qui sait rendre heureux ceux qui t'approchent . Je t'embrasse Élie.

    Mecarbane Elie

    11 h 32, le 01 mars 2017

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