Le régime de Damas utilise le prétexte du terrorisme pour éviter de s'engager dans des discussions sur une transition politique en Syrie, a accusé dimanche le porte-parole de la délégation principale de l'opposition, alors que les pourparlers organisés par l'ONU à Genève peinent à démarrer.
"Depuis qu'ont commencé les négociations de Genève, le seul mot que le régime a à la bouche est le terrorisme. En fait, il bloque les choses en utilisant ce prétexte", a déclaré à l'AFP Salem al-Meslet, porte parole du Haut comité des négociations (HCN).
Le chef de la délégation du régime syrien à Genève, Bachar al-Jaafari, a déclaré samedi que la priorité des pourparlers était de discuter de la lutte contre le terrorisme, après un attentat sanglant contre les services de renseignement à Homs (centre), revendiqué par Fateh al-Cham, l'ex-branche syrienne d'el-Qaëda.
M. Jaafari a également sommé l'ONU et l'opposition de condamner clairement le terrorisme et l'attaque de Homs, qui a fait entre 30 et 42 morts samedi.
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"Jaafari tergiverse, il ne veut pas démarrer la discussion sur la transition politique. Et de la même manière qu'il insiste sur notre condamnation de ce qui s'est passé à Homs, nous demandons à la délégation du régime de dire clairement qu'elle est engagée à parler de transition politique (...) pour trouver une solution en Syrie", a-t-il lancé.
"Genève est l'endroit où nous devons parler de la question politique", a-t-il insisté. "Les questions militaires doivent être discutées à Astana", a-t-il poursuivi, en référence au processus de négociations au Kazakhstan parrainé par les Russes et la Turquie, et centré sur l'application du cessez-le-feu.
Moscou, allié de Damas, et Ankara, soutien des rebelles, ont conclu fin décembre un accord de cessez-le-feu concernant le gouvernement et l'opposition armée. Mais les groupes jihadistes Etat islamique (EI) et Fateh Al-Cham en sont exclus.
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Plusieurs sessions de discussions pour tenter de trouver un règlement au conflit syrien se sont tenus à Genève depuis 2014. Elles ont toutes échoué en raison de la violence sur le terrain et du fossé séparant les belligérants.
Les nouveaux pourparlers dans la ville suisse, ouverts jeudi à l'ONU, se tiennent dans un contexte différent: le régime a renforcé ses positions grâce à ses alliés russe et iranien, notamment en reprenant Alep, l'ancien fief de l'insurrection dans le nord. La Turquie, alliée des rebelles, s'est rapprochée de Moscou. Et les Etats-Unis de Donald Trump n'ont pas encore donné de signaux sur leur implication dans la recherche d'une solution politique au conflit.
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commentaires (3)
On a bien vu le résultat 20 ans plus tard après la guerre civile libanaise , de qui fait la pluie et le beau temps au M.O .
FRIK-A-FRAK
13 h 00, le 27 février 2017