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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Un mois après son investiture, les problèmes de Trump sont « yuge »

Au second mois après son accession au pouvoir, l’opposition au président Trump toujours à vif.

Dès son premier mois à la Maison-Blanche, l'administration Trump a dominé le débat national par des activités chaotiques et des rhétoriques incendiaires, et la machine reste emballée.

Le second mois semble couler de même source. Certes, après avoir transformé le poste de directeur du Conseil national de sécurité en sinistre jeu de chaises musicales, Donald Trump vient de trouver un candidat, le général H.R. McMaster, qui a bien voulu remplacer le général démissionnaire, Michael Flynn. Ce qui a poussé Leon Panetta, ancien directeur de la CIA et secrétaire à la Défense durant le mandat de Barack Obama, à déclarer dimanche dernier sur la chaîne NBC : « Le Conseil national de sécurité n'a pas pu se réunir jusqu'à présent. Ce qui veut dire que la structure même, requise pour fournir des informations réfléchies et prudentes au président, n'est donc pas en train de fonctionner. Qu'arriverait-il si entre-temps le pays devait faire face à une crise majeure ? »

Donald Trump a en outre donné l'ordre d'expulser des millions d'immigrés illégaux qu'il considère comme des criminels. Le New York Times écrit à ce sujet : « Malgré ce que dit M. Trump, les recherches révèlent un niveau de criminalité plus bas parmi les immigrés que parmi les citoyens nés américains. » Selon un spécialiste des rouages de l'État, « il est clair qu'avec l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, le siècle américain est devenu une machine endommagée ». Au point que le sénateur républicain John McCain a demandé au monde de ne pas tourner le dos à l'Amérique. Car les idéologues du président continuent à s'aliéner le monde, faisant fi de la récente tournée de charme du vice-président Mike Spence pour essayer de convaincre l'Europe que la nouvelle administration est toujours à leurs côtés. Alors même que le stratège de la Maison-Blanche Steve Bannon était entré en contact avec les ambassadeurs européens à Washington pour leur dire que l'administration comptait traiter, non avec l'Union européenne, mais avec chacun des pays la composant.

 

(Lire aussi : Quand Trump fait trembler les murs de la "East Room")

 

À Ivanka : « Votre message de tolérance, adressez-le à votre père »
Actuellement, l'Amérique est en train de changer tous les jours et on la voit devenir de plus en plus intolérante, non seulement envers les musulmans, mais envers les juifs américains. Après des menaces de faire exploser des synagogues, abritant souvent des écoles, des cimetières juifs ont été vandalisés. Plus que des incidents isolés, il s'agit d'un mouvement étendu. Même la fille du président, Ivanka Trump, convertie au judaïsme pour se marier avec Jared Kushner, juif orthodoxe, a lancé un appel à la tolérance religieuse. Réaction du public : « Votre message de tolérance doit être adressé plutôt à votre père », accusé de relations avec l'extrême droite.

Mais, il semble que l'intolérance va se poursuivre car, de surcroît, le nouveau candidat à la Cour suprême, Neil Gorsuch, conservateur pur et dur, est opposé à la séparation de l'État et de l'Église. Cette volonté de rompre avec ce qui est établi depuis des générations, à savoir ne pas mélanger ces deux concepts, a encouragé certaines Cours de justice à faire pencher la balance du côté des jugements religieux plutôt que des jugements civils.

Après le blizzard des décrets présidentiels des premières semaines, ce sont tous les jours des manifestations anti-Trump, ici et là. Cette opposition en force est à multiples facettes : dans les rues, dans les tribunaux et dans des débats au niveau des municipalités. Selon un analyste des présidentielles, George W. Bush, qui avait été élu par une décision de la Cour suprême (après une controverse sur le décompte des voix), n'avait pas provoqué des contestations le lendemain de son investiture. Ni de défis légaux face à ses décrets présidentiels, encore moins de tentatives visant à bloquer les nominations de son cabinet. L'ancien président de la Chambre des représentants, Newt Gingrich, républicain et partisan de Donald Trump, ne cache pas qu'il « craint une grande hostilité pouvant découler du fonctionnement de la bureaucratie ».

Un terme à retenir qui enrichit le nouveau jargon américain politique et qu'emploie aussi la presse : au lieu de dire « huge » (ou énorme) on dit « yuge », pour imiter le 45e président américain et aussi son adversaire durant la campagne, le sénateur Bernie Sanders. En ce moment, au pays de l'Oncle Sam, les problèmes de Trump sont donc « yuge ».

 

 

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