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À La Une - Etats-Unis

Quand Trump fait trembler les murs de la "East Room"

Combatif mais visiblement blessé aussi, semblant parfois sur le point de perdre le contrôle, le président américain a vertement défendu ses débuts au pouvoir.

Le président américain Donald Trump lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche, le 16 février 2017. AFP / Nicholas Kamm

Après quatre semaines au pouvoir, Donald Trump a laissé éclater sa frustration. Les murs de la prestigieuse "East Room" de la Maison Blanche ont tremblé jeudi sous le torrent de paroles du président septuagénaire qui s'en est pris tour à tour à la presse, à la justice ou encore aux démocrates accusés de saper ses efforts. Combatif mais visiblement blessé aussi, semblant parfois sur le point de perdre le contrôle, le magnat de l'immobilier a défendu ses débuts au pouvoir.

Pendant près d'une heure et demie d'une conférence de presse décousue et à la tonalité totalement inédite en ces lieux, il a, entre autres, évoqué le spectre d'un "holocauste nucléaire". La nouvelle administration Trump fonctionne "comme une machine bien réglée", lance d'entrée le président républicain, contre toute évidence.

A tous égards, les premiers pas au sommet de l'Etat de ce novice en politique furent agités: des millions de personnes dans les rues au lendemain de son inauguration, un cinglant revers judiciaire sur son décret anti-immigration emblématique, la démission forcée de son principal conseiller diplomatique...

Assurant avoir hérité d'une situation "chaotique" il affirme, en énumérant les décrets signés dans le Bureau ovale, que jamais une présidence n'avait fait autant en si peu de temps. "Les gens le savent, la plupart des médias, non. Ou plutôt, ils le savent, mais ils ne l'écrivent pas", ajoute-t-il, désignant le bouc émissaire du jour: la presse.

La charge, assénée sur tous les tons, est violente, colérique par moments. L'objectif est clair. Parler à ceux qui l'ont porté au pouvoir, les prendre à témoin: "Je suis ici pour faire passer mon message directement au peuple (...) car nombre de journalistes de notre pays ne vous diront pas la vérité et ne traiteront pas les gens formidables de ce pays avec le respect qu'ils méritent".

 

 

 

"Vous êtes malhonnêtes"
Evoquant "un niveau de malhonnêteté hors de contrôle", il reprend des expressions de campagne qui faisaient mouche devant ses partisans, stigmatise les élites des côtes Est et Ouest qui vivent dans une bulle et ne comprennent rien à la vraie Amérique.

"La plupart des médias, à Washington DC, mais aussi à New York et Los Angeles, ne parlent pas pour le peuple mais pour des intérêts particuliers et pour les profiteurs d'un système qui est cassé", dit-il, index dressé.
"Je vous dis simplement que vous êtes des gens malhonnêtes", tempête-t-il un peu plus tard. "Le public ne vous croit plus !". "Asseyez-vous !", lance-t-il à l'attention d'un journaliste qui tente une relance après sa question. "Taisez-vous !", lâche-t-il à un autre.

Bombardé de questions sur les liens de son équipe avec la Russie de Vladimir Poutine, et d'éventuels contacts durant la campagne avec les services secrets russes, Donald Trump s'emporte: "Je n'ai rien à voir avec la Russie !" "Les fuites sont réelles, les informations sont fausses", ajoute-t-il à propos de l'avalanche de révélations qui dressent chaque jour un tableau un peu plus troublant de ses relations avec le maître du Kremlin.

Un journaliste s'étonne, dans un indescriptible brouhaha, de cette étrange formule. Si les fuites sont bien réelles et portent sur des faits avérés, comment les informations peuvent-elles être fausses ? C'est le "ton", répond, agressif, le président américain, qui dénonce "la haine" dont il fait objet, tout un épargnant, comme à chaque fois, un seul média: Fox News, la chaîne de télévision favorite des conservateurs américains.

Parfois, le président de la première puissance mondiale prend des libertés avec la réalité historique. Il affirme, en introduction, avoir remporté la plus grande victoire en nombre de voix du collège électoral depuis Ronald Reagan ? Un journaliste lui fait remarquer que c'est faux. "C'est ce qu'on m'avait dit", balbutie-t-il en regardant ses notes avant de passer à une autre question.

 

(Lire aussi : RSF s'inquiète de l'attitude de Trump envers les journalistes)

 

Pas une mauvaise personne
"J'ai gagné, j'ai gagné", martèle-t-il un peu plus tard, comme pour exprimer sa frustration face aux critiques, avant de s'attarder longuement sur des polémiques liées à l'un de ses débats face à Hillary Clinton. "Vous savez, je ne suis pas une mauvaise personne", glisse-t-il entre deux flèches décochées contre les membres de l'administration Obama qui disséminent de "fausses informations". "Ce n'est pas Donald Trump qui a divisé le pays", lance-t-il. "Nous vivions déjà dans un pays divisé".

Même s'il répète à l'envi que les sondages ne sont pas des indicateurs fiables, Donald Trump, très sensible à son image comme tous ses prédécesseurs, garde un oeil sur ces derniers. Et les chiffres du début de sa présidence sont mauvais, très mauvais.

Selon une enquête du Pew Research Center publiée jeudi, sa popularité après un mois au pouvoir est nettement plus basse que celle des cinq hommes qui ont occupé le Bureau ovale avant lui, qu'ils soient démocrates ou républicains. A total, 39% seulement des Américains interrogés approuvent son action à la tête de l'Etat (56% désapprouvent).

Samedi, le président républicain participera à un grand rassemblement à Orlando, en Floride, durant lequel il devrait, pour quelques heures, retrouver l'ambiance d'une campagne où, des primaires républicaines à son duel face à Hillary Clinton, rien ne lui aura résisté. Un rendez-vous presque nostalgique qui vient renforcer le sentiment que si l'exubérant homme d'affaires a aimé la conquête du pouvoir, il a du mal à trouver un rythme, et un ton, dans l'exercice de celui-ci.

 

 

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commentaires (12)

SA CHAISE Y TREMBLE AUSSI...

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 53, le 17 février 2017

Tous les commentaires

Commentaires (12)

  • SA CHAISE Y TREMBLE AUSSI...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 53, le 17 février 2017

  • Ce président est la conséquence d'une politique prise en otage par un groupe de lobyistes bien déterminé à profiter de son incurie pour faire ce qu'il veut . Les seules personnes habilitées à le faire c'est ceux qui le côtoient de très près. Qui sont ils ?

    FRIK-A-FRAK

    17 h 16, le 17 février 2017

  • Rien qu'en lisant le titre ..j'ai tout de suite reconnu les niouzes typiquement Made in AFP ... !

    M.V.

    14 h 41, le 17 février 2017

  • "Samedi aura lieu un rendez-vous à Orlando en Floride, presque nostalgique, qui vient renforcer le sentiment que si l'exubérant homme d'affaires a aimé la conquête du pouvoir, il a du mal à trouver.... un BON TON dans l'exercice de celui-ci." ! Évidemment ! Il fallait s'attendre à quoi d'autre de la part d'un pareil Clown ?!

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 44, le 17 février 2017

  • GRAND GAFFE QUE CELLE DE S,ATTAQUER A LA PRESSE ET A LA JUSTICE... LA PRESSE QU,IL ATTAQUE LUI RESERVE D,AUTRES SURPRISES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 40, le 17 février 2017

  • En sus, "Il affirme avoir remporté la plus grande victoire en nombre de voix depuis Ronald Reagan ? Un journaliste lui fait remarquer que c'est faux." ! Yâ wâïyléééh ! Que l'on imagine un instant un journaliste libanais, retorquant la même chose à l'haSSine anthracite ou au bigaradier-boSSfééér ! Ça c'est la Vraie Amérique ! Pas comme ici, yîîîh, yâ haSSirtîîîh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 36, le 17 février 2017

  • Bombardé de questions sur les liens de son équipe avec la Russie du Nain poutinien et d'éventuels contacts avec les services secrets du Gnome ex-KGBiste, Donald Duck-Trump s'emporte : "Les fuites sont réelles, mais les informations sont fausses", ajoute-t-il à propos de l'avalanche de révélations qui dressent chaque jour un tableau plus troublant encore de ses relations avec le Nabot "mongolo-sibérien" ! Un journaliste le rectifie, dans un brouhaha indescriptible : "Si les fuites sont bien réelles et portent sur des faits avérés, äâïynéééh, comment les informations peuvent-elles être fausses alors ?" ! Et Vlan dans le faciès ! Tout ce qu'il a trouvé alors à répondre, le Clown-Hâbleur, et avec une agressivité sans pareille : "Je dénonce (la haiiine !) dont je fais l'objet." !!! Carrément une véritable masseKharrâh-masscarade ce type, really !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 27, le 17 février 2017

  • "La plupart des médias ne parlent pas pour le peuuuple mais pour les profiteurs d'un système qui est cassé", dit-il, index dressé ! "Vous êtes des gens malhonnêtes", tempête-t-il !". Et puis, "Asseyez-vous !", lance-t-il à l'attention d'un journaliste ! Et, "Taisez-vous !", lâche-t-il à un autre ! Läâmâhhh ! Copie conForme au duo d'Ici : boSSfééér et Nâbbäâh ! Yâ lattîîîf !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 56, le 17 février 2017

  • Personnalité "atypique" incontestablement! Mais les attaques tous azimuts de quasi tous les médias sont insupportables...même pour un lecteur des médias américains, totalement désintéresse! Décidément les "amis démocrates de Hillary...et les médias qui l'ont soutenue sont de mauvais perdants Cette USA ainsi divisée n'augure rien de bon

    Chammas frederico

    12 h 49, le 17 février 2017

  • "Je suis ici pour faire passer mon message directement.... Au Peuuuple, car nombre de journalistes de notre pays ne traiteront pas les gens formidables de ce pays avec le respect qu'ils méritent." ! "Gens formidables", oui, mais comme qui ? Sa femme ex-Callgirl(!), e.g. ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 48, le 17 février 2017

  • "Près d'une heure et demie d'une conférence de presse décousue et à la tonalité totalement inédite en ces lieux, il a évoqué le spectre(!) d'un (holocauste nucléaire.) ! Et comme quoi Sa nouvelle administration Donald Duck-Trump fonctionne (comme une machine bien réglée !), lance-t-il d'entrée ; contre toute évidence." ! Qu'âllâh yéSStorre ! Pire que le "Docteur Folamour", çuilà !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 53, le 17 février 2017

  • "Semblant parfois sur le point de perdre le contrôle." ! Pourquoi "semblant, sur le point et contrôle" ? Pourquoi pas carrément dire : Perdant La Boule ! Point barre. Yîhhh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 46, le 17 février 2017

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