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À La Une - France

Hollande tente de calmer le jeu en banlieue secouée par des violences

"On ne peut pas accepter, à cause d'un drame que j'ai moi-même dénoncé, qu'il y ait de la casse", a déclaré le président français.

Le président français François Hollande, lors d'un déplacement à Aubervilliers, en banlieue-nord de Paris, le 14 février 2017. Photo REUTERS/Stephane de Sakutin/Pool

A deux mois de l'élection présidentielle, le président et le gouvernement français s'emploient à calmer le jeu dans les banlieues et sur le terrain politique, après des violences urbaines déclenchées par le viol présumé d'un jeune noir lors d'un contrôle policier.

"On ne peut pas accepter, à cause d'un drame que j'ai moi-même dénoncé, qu'il y ait de la casse", a déclaré le chef de l'État, François Hollande, à Aubervilliers, une banlieue défavorisée au nord de Paris. "Je refuserai aussi toutes les provocations", a-t-il ajouté lors d'un déplacement consacré à l'emploi des jeunes.
A Aubervilliers les habitants ne se montraient guère convaincus par la visite du président socialiste. "Il aurait dû venir avant", estime Nadia, 50 ans, mère de 4 enfants. "Il n'y a rien pour nos enfants ici".

En 2012, François Hollande avait réalisé de bons scores dans ces quartiers, lors de son élection. Sa cote de popularité a ensuite chuté et il a renoncé à solliciter un nouveau mandat.

Malgré plusieurs milliards d'euros d'investissement de l'État dans les banlieues, le taux de chômage dans les 1.436 quartiers "prioritaires" est de 26,7%, contre 10% ailleurs, et 42% des habitants y vivent sous le seuil de pauvreté (fixé à 11.871 euros par an).

 

(Pour mémoire : Passe d'armes sur la sécurité sur fond d'affaire Théo)

 

Voitures brûlées
Après une décennie de volontarisme politique, les disparités entre les quartiers en difficulté et le reste du territoire sont loin d'être comblées : l'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls avait ainsi évoqué un "apartheid social".

Depuis plusieurs jours, certaines banlieues défavorisées de Paris connaissent des violences sporadiques, avec des incendies de voitures ou des jets de pierre visant les forces de l'ordre. Au moins 25 personnes ont encore été interpellées dans la nuit de lundi à mardi pour des violences.

Ces incidents suivent l'arrestation le 2 février de Théo, 22 ans, lors d'un contrôle d'identité en partie filmé. Le jeune homme noir, qui dit avoir été violé par un policier avec une matraque, a dû être opéré et hospitalisé.
L'affaire a connu un nouveau développement mardi avec le témoignage dans la presse d'un ami du jeune homme, affirmant avoir été passé à tabac par l'un des policiers impliqués dans l'interpellation de Théo, une semaine plus tôt. Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a saisi la police des polices.

Les rapports sont conflictuels entre jeunes et policiers dans ces quartiers sensibles où vivent de nombreux jeunes issus de l'immigration africaine et maghrébine.
Cette question était déjà au coeur des émeutes qui ont enflammé le pays en 2005, pendant trois semaines, après la mort de deux adolescents électrocutés dans un transformateur, où ils se cachaient de la police.

Le gouvernement craint désormais une multiplication des incidents dans ces zones déshéritées, dont la situation était jusque-là largement absente des débats de l'élection présidentielle.

 

 

(Lire aussi : A Paris, le phénomène des bandes de jeunes sous l'oeil des autorités)

 

'Vivre ensemble'
"Il faut que la justice passe", a lancé mardi François Hollande, qui avait rendu visite à Théo le 7 février, à l'hôpital. "Il est très important de montrer que nous sommes capables de vivre ensemble dans une société apaisée".

Bruno Le Roux, en déplacement dans d'autres villes de banlieue, a jugé que "ceux qui manifestent en cassant ne servent en rien les intérêts qu'ils prétendent mettre en avant". "Ce n'est pas une affaire qu'on va oublier", a-t-il aussi promis à des mères de famille.

Le gouvernement est sous le feux des critiques de l'extrême droite, dont la candidate à la présidentielle Marine Le Pen est en tête des intentions de vote pour le premier tour du 23 avril, et qui n'a pas condamné les policiers suspendus après le viol présumé. "Le gouvernement se mure dans un silence qui reflète autant sa lâcheté que son impuissance", a accusé Marine Le Pen, qui a lancé une pétition pour soutenir la police.

Le candidat centriste Emmanuel Macron a de son côté jugé depuis Alger que la politique à mener dans les banlieues "ne se règle pas sur des barricades" et appelé à "un véritable investissement de l'État".

 

Pour mémoire

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A deux mois de l'élection présidentielle, le président et le gouvernement français s'emploient à calmer le jeu dans les banlieues et sur le terrain politique, après des violences urbaines déclenchées par le viol présumé d'un jeune noir lors d'un contrôle policier.
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commentaires (2)

Et comme il ne peut plus envoyer ses " combattants de la liberté" en Syrie et en Irak , il est obligé de les caresser dans le sens du poil. 2 mois d'agonie à tirer et pfuitttttt dans la trappe à poubelle .

FRIK-A-FRAK

17 h 31, le 14 février 2017

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Commentaires (2)

  • Et comme il ne peut plus envoyer ses " combattants de la liberté" en Syrie et en Irak , il est obligé de les caresser dans le sens du poil. 2 mois d'agonie à tirer et pfuitttttt dans la trappe à poubelle .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 31, le 14 février 2017

  • Blagounette pittoresque , j'espère finale de Normal 1er ... ! car en 5 ans sous son règne avec sa nomenklatura ... , il y a eut une masse d'émeutes de banlieues , de voiture incendiées , d'écoles brulées , de bus dégradés etc.. !

    M.V.

    16 h 20, le 14 février 2017

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