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Moyen Orient et Monde - Polémique

Passe d’armes sur la sécurité sur fond d’affaire Théo

Les politiciens s'expriment suite aux dérapages lors des manifestations contre l'interpellation du jeune homme.

Un jeune homme marche à côté d’objets enflammés dans la rue lors des manifestations à Bobigny le 11 février 2017. Geoffroy Van der Hasselt/AFP

« Irresponsabilité » contre « instrumentalisation » : les violences qui ont émaillé samedi la manifestation de soutien au jeune homme victime d'une interpellation brutale à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) ont donné lieu hier à une passe d'armes entre droite et gauche sur le thème de la sécurité.
Au total, 37 personnes ont été interpellées à Bobigny en marge du rassemblement qui s'est globalement déroulé dans le calme avant que des policiers ne soient pris pour cible et des véhicules ne soient incendiés, selon la préfecture de police. « Le gouvernement, si François Fillon était président de la République, n'aurait pas autorisé cette manifestation », a déclaré Thierry Solère, sur RTL. C'était « évident que la manifestation allait dégénérer et c'est tout à fait irresponsable de l'avoir autorisée », a ajouté le porte-parole du candidat de la droite. Des critiques balayées par le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux qui a défendu, devant la presse, la décision de l'État d'autoriser la manifestation. « C'était une manifestation dont les organisateurs voulaient qu'elle soit pacifique et qui a été pourrie par un groupe de casseurs qui ont voulu s'en prendre à des biens », a-t-il dit en soulignant qu'il ne pourrait « pas y avoir le moindre débordement qui soit accepté par l'État ».

« Huile sur le feu »
À trois mois de la présidentielle, l'« affaire Théo », dans laquelle trois policiers ont été mis en examen pour violences volontaires et un pour viol, a pris une dimension éminemment politique après la visite du chef de l'État François Hollande au chevet du jeune homme la semaine dernière. Avec plus ou moins de force, l'ensemble des candidats à l'Élysée ont dénoncé les conditions d'interpellation du jeune homme et appelé à l'exemplarité des forces de sécurité, à l'exception de Marine Le Pen. La présidente du Front national a déclaré qu'elle soutenait avant tout « les forces de police et de gendarmerie », et a jugé « périlleux » de se baser sur les images de l'interpellation. Dans un communiqué publié hier, la dirigeante frontiste dénonce le « laxisme » et la « paralysie » du gouvernement face à ces « émeutes urbaines » dont elle interroge le « bilan réel ». « C'est son fond de commerce que de réutiliser les crimes, les drames, les violences, pour essayer de diffuser la peur et d'attirer les Françaises et les Français vers eux », a réagi le secrétaire général d'En Marche !, Richard Ferrand, sur France 2. De son côté, Benoît Hamon a appelé à s'« insurger » contre le discours de Marine Le Pen. « Une fois encore, elle jette de l'huile sur le feu », estime l'ancien ministre de l'Éducation dans un communiqué. « Une fois encore, elle provoque le désordre, elle encourage les violences par son discours de haine et ses indignations sélectives. »

Police de proximité
Au-delà de sa dimension politique, l'affaire Théo a relancé le débat autour de la restauration de la police de proximité, créée en 1998 sous Lionel Jospin puis supprimée en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Emmanuel Macron soutient dans son programme la création d'une « police de la sécurité quotidienne » tout en prévenant qu'il ne s'agit pas « de ressusciter, 20 ans plus tard, la police de proximité créée par Jean-Pierre Chevènement. » « Le contexte a changé et la délinquance s'est transformée. Toutefois, l'inspiration est la même, ajoute-t-il sur Facebook. Il s'agit de déployer une police mieux ancrée dans les territoires dont elle a la charge. Une police qui connaît la population est plus à même de résoudre les problèmes locaux. ». Le retour de la police de proximité est également soutenu par le candidat socialiste Benoît Hamon, qui estime qu'il y a urgence à « renouer la confiance avec la population », et par le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon.
À droite, François Fillon, qui estimait en 2007 que la police n'avait pas « vocation à faire de l'assistance sociale dans les quartiers difficiles », souhaite « confier aux polices municipales et à la sécurité privée des moyens d'action pour participer à la reconquête des territoires ».
Quant à Marine Le Pen, elle propose de « réarmer massivement les forces de l'ordre », de mettre en place un plan de désarmement des banlieues et préconise la « reprise en main par l'État des zones de non-droit ».

(Source : Reuters)

« Irresponsabilité » contre « instrumentalisation » : les violences qui ont émaillé samedi la manifestation de soutien au jeune homme victime d'une interpellation brutale à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) ont donné lieu hier à une passe d'armes entre droite et gauche sur le thème de la sécurité.Au total, 37 personnes ont été interpellées à Bobigny en marge du...

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