Ils étaient venus, ils étaient tous là, les anciens de MIT Washington, pour honorer le président de leur Association mondiale, Nicolas Chammas (53 ans), l'un des plus jeunes à porter ce titre. Ils ont voulu que l'ambassade du Liban à Washington soit le cadre de cet événement, une demande à laquelle la chargée d'affaires, Carla Jazzar, a acquiescé « avec gratitude », comme elle l'a souligné dans son mot d'accueil. Ajoutant, lors d'un dîner réunissant tout ce beau monde : « Ce moment est une opportunité pour célébrer l'entente libano-américaine à plusieurs hauts niveaux. »
Ils étaient donc plus d'une soixantaine conviés à ce rendez-vous dédié à Nicolas Chammas, l'homme aux deux casquettes, celle de président de l'Association des commerçants de Beyrouth et celle de président de l'Association mondiale des anciens de la prestigieuse université américaine, Massachusetts Institute of Technology (MIT). Un moment de bonheur qui a permis de côtoyer ce groupe arborant une impressionnante simplicité sous laquelle perçaient des cracks, toutes sciences confondues, de la High Tech à la nanotechnologie, en passant par le nucléaire, le management, l'architecture etc. À leur tête, Judith Cole, vice-présidente et PDG de l'Association des anciens de MIT, qui avait fait le déplacement depuis Boston.
Venu spécialement de Beyrouth, où il est donc en charge d'un secteur des plus traditionnels, le commerce, Nicolas Chammas a pleinement vécu ce soir-là son double rôle, qui protège, comme il le dit, « d'une façon morale et technique, le secteur le plus avancé du savoir ». Mettant en relief un autre paradoxe intéressant, il a rajouté : « À l'échelle mondiale économique, le Liban est un petit marché et le MIT couvre une économie représentant cinquante fois celle du Liban. »
(Pour mémoire : Le Liban et ses jeunes ont les honneurs de la liste MIT des innovateurs)
Importer au Liban l'esprit MIT
Il a ensuite insisté sur « les trois manières de garder l'intérêt des anciens pour leur Alma Mater, afin qu'elle demeure un modèle économique. À travers les réseaux sociaux, mais aussi les contacts personnels entre les 80 clubs d'anciens existant dans le monde, et surtout à travers la philanthropie. Dans ce dernier domaine, les anciens, dont le nombre s'élève à 135 000 dans le monde, sont très généreux. Ils ont récemment lancé une campagne de collecte de fonds visant à engranger cinq milliards de dollars. Ils en ont déjà récolté trois. Cet apport est destiné à assurer le succès d'une structure devenue un modèle économique qui perdure depuis sa création en 1861. Et qui va le rester longtemps encore. Sans compter que 75 % des étudiants du MIT sont subventionnés d'une manière ou d'une autre ». Fort de son dynamique volontariat, son énergie en tant que président des anciens de cette université, dans le monde, et sa vision toujours avant-gardiste, Nicolas Chammas voudrait « importer au Liban l'esprit MIT, un esprit ouvert qui sort des conventions, qui tacle un entrepreneuriat où rien n'est jamais acquis et qui provient d'une formation basée sur une réflexion hors norme ». « Cela pourrait aider à resserrer les liens entre les États-Unis et le Liban, prêt à activer son économie », comme l'a également expliqué la chargée d'affaires, Carla Jazzar.
Dans l'assistance ce soir-là, une autre présence libanaise, et la seule de la région de Washington issue de MIT, celle de Misbah Ahdab, homonyme et cousin de l'ancien député de Tripoli. Actuellement, il innove dans une entreprise de jeux et de news de football en ligne ; il travaille toujours dans l'immobilier et l'investissement, après avoir aussi été du côté de la technologie, de l'asphalte et de la route. Misbah Ahdab, diplômé de MIT (génie civil) en 1986 et Nicolas Chammas, en 1987 (administration des affaires et économie mondiale), ne s'étaient pas vus depuis trente ans. Au cours de ces retrouvailles, ils ont découvert que leurs deux enfants suivaient leurs pas en fréquentant MIT : Yvana Ahdab, y poursuit un PhD en génie mécanique, et Céline Chammas, un MA en administration des affaires, après une licence en chinois au Smith College.
Également très remarquée dans cette tranche d'âge, la plus jeune « ancienne » de cette université, Wilma Bainbridge (29 ans), vient d'obtenir un PhD en neurologie avant d'être immédiatement embauchée par le célèbre National Institute of Health (NIH). Elle côtoyait deux impressionnants septuagénaires, George Moy et Kenneth Gordon, vêtus de vestes rouges, couleur de l'université et insigne de leur cinquantième année d'appartenance à l'Association des anciens.
Pour mémoire
Nicolas Chammas, premier non-Américain élu à la tête de l’Association des anciens de MIT
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Du Beau monde qui fera que les petits ruisseaux formeront les grandes rivières qui aboutiront à nourrir les grands fleuves . Félicitations pour ce Liban qui progresse .
13 h 41, le 13 février 2017