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À La Une - Conflit

Un général américain réclame à l'Otan l'envoi de nouvelles troupes en Afghanistan

L'Otan, présent dans le pays depuis 16 ans, doit encore une fois augmenter sa présence militaire en Afghanistan, a estimé le général John Nicholson, commandant des forces de l'Otan et américaines en Afghanistan, devant le Sénat, le 9 février 2017. lex Wong/Getty Images/AFP

Les forces de sécurité afghanes sont en difficulté face aux talibans et l'Otan, présent dans le pays depuis 16 ans, doit encore une fois augmenter sa présence militaire en Afghanistan, a estimé jeudi le commandant des forces de l'Alliance atlantique sur place.

L'Otan a officiellement terminé sa mission de combat en Afghanistan fin 2014, ne maintenant plus sur place qu'une force d'environ 13.300 hommes, dont plus de la moitié américains, pour former et conseiller les forces de sécurité afghanes.

Mais "l'impasse" dans laquelle elles se trouvent actuellement face aux talibans montre qu'il y a un besoin de faire repartir à la hausse la présence militaire de l'Otan, a expliqué jeudi devant le Sénat américain le général John Nicholson, le commandant des forces de l'Otan et américaines en Afghanistan.

Les forces de l'Otan "manquent de quelques milliers" de soldats pour mener leur mission auprès des forces afghanes, a déclaré le général Nicholson. Des soldats supplémentaires de l'Otan permettraient de "muscler notre effort de conseil dans les ministères afghans" et d'envoyer des conseillers militaires à des échelons inférieurs de l'armée afghane, a-t-il expliqué.

 

(Lire aussi : Pertes sévères pour l’armée afghane en 2016)

 

Le général a ajouté qu'il était en train de discuter des ces carences avec ses supérieurs, dont le nouveau secrétaire à la Défense James Mattis. Le sujet sera abordé lors de la prochaine réunion ministérielle de l'Otan à Bruxelles à la mi-février, a-t-il précisé. Les troupes manquantes pourraient être fournies aussi bien par les Etats-Unis que par leurs alliés au sein de l'Alliance.

Les positions de Donald Trump sur l'Afghanistan ne sont pas connues, le nouveau président américain s'étant très peu exprimé sur le sujet pendant sa campagne électorale. Son prédécesseur Barack Obama avait promis de retirer les troupes américaines d'Afghanistan, mais n'avait pu tenir sa promesse du fait de la résurgence des talibans.

Depuis la fin de la mission de combat de l'Otan, les forces de sécurité afghanes ont en effet du mal à résister aux jihadistes. Elles ont perdu du terrain sur les rebelles islamistes radicaux et leurs pertes ont grimpé de 35%, à 6.785 tués sur les dix premiers mois de 2016, selon un rapport gouvernemental américain publié la semaine dernière.

L'année 2016 a également été de nouveau la plus meurtrière pour les populations depuis que l'Onu a entrepris de recenser les victimes civiles en 2009. Près de 11.500 civils ont été tués ou blessés l'an dernier, en augmentation générale de 3% en un an, dont un tiers d'enfants (plus de 3.500, en hausse de 24%), selon un rapport de l'Onu.

 

(Lire aussi : Les forces afghanes très éprouvées par les talibans en 2016)

 

Influences russes et iraniennes
Les Américains ont au total 8.400 soldats dans le pays, si l'on inclut les forces spéciales anti-terroristes qui combattent el-Qaëda et le groupe Etat islamique et ne sont pas comprises dans la mission de l'Otan.

Pendant son audition, le général Nicholson s'est inquiété des relations qu'entretenaient avec les talibans la Russie, l'Iran et le Pakistan dans le pays. "Je reste inquiet de l'influence de certains acteurs extérieurs, particulièrement le Pakistan, la Russie et l'Iran", a-t-il déclaré. Cette influence "continue de donner légitimité et soutien aux talibans et d'affaiblir les efforts afghans pour créer un Afghanistan stable", a-t-il estimé.
L'Iran et la Russie "sont là en partie pour affaiblir les Etats-Unis et l'Otan", a-t-il dénoncé.

Moscou a ainsi commencé à réchauffer ses relations avec les talibans "en 2016, et cela a progressivement augmenté" ensuite, a-t-il dit, acquiesçant quand un sénateur soulignait qu'il fallait "le dire au président Trump". Donald Trump a affiché sa volonté de réchauffer les relations américano-russes, suscitant la méfiance de bon nombre de responsables américains, démocrates ou républicains. Ceux-ci considèrent, comme les militaires et les agences de renseignement, que la Russie est l'une des principales menaces, sinon la principale, sur la sécurité nationale des Etats-Unis.

 

 

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