Trump critique la justice « politisée » qui va statuer sur son décret migratoire

Le président américain Donald Trump a dénoncé hier une justice « politisée » et a accusé les magistrats qui doivent se prononcer sur son décret migratoire actuellement suspendu de mettre en péril la sécurité des États-Unis. Le sort de cette mesure anti-immigration est entre les mains de trois magistrats d'une cour d'appel de San Francisco. Ils doivent rendre d'ici à la fin de la semaine un arrêt très attendu. « Je ne vais pas dire que cette cour est partiale alors que sa décision n'est pas encore tombée. Mais la justice apparaît tellement politisée », a déclaré M. Trump, qui s'exprimait à Washington face à l'Association des shérifs des États-Unis. Le nouveau maître de la Maison-Blanche a lu à la tribune un article de loi adopté il y a 65 ans, stipulant que le président américain était en droit de suspendre l'entrée d'une catégorie d'étrangers s'il estimait que cette arrivée « serait néfaste aux intérêts des États-Unis ». Il a ajouté que les juges de San Francisco se devaient de statuer en son sens « par respect de la justice ». August Flentje, l'avocat du ministère de la Justice, a assuré que le décret « entrait pleinement dans les attributions présidentielles » et respectait l'esprit de la Constitution. En face, le défenseur de l'État de Washington, Noah Purcell, a rappelé que la justice se devait de « limiter les abus de l'exécutif » et a averti que réinstaurer le décret « replongerait le pays dans le chaos », en référence à l'indignation internationale et aux manifestations qu'il avait déclenchées.