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À La Une - Repère

Les hommes-clefs de la campagne de Le Pen

La présidente du Front national s'est entourée de fidèles.

Le vice-président du Front National, Florian Philippot (à g.) et la présidente du parti, Marine Le Pen (à d.), le 5 février 2017, à Lyon. REUTERS/Robert Pratta

Pour sa deuxième campagne présidentielle, Marine Le Pen s'est entourée de dirigeants frontistes qui lui sont pour la plupart fidèles et se décrivent eux-mêmes comme des "marinistes" convaincus.

En voici une liste non exhaustive :

 

DAVID RACHLINE, directeur de campagne

 


David Rachline, le 5 février 2017. REUTERS/Robert Pratta

 

Le maire de Fréjus et sénateur du Var, élu en 2014, s'est imposé à moins de 30 ans comme la meilleure incarnation du FN remodelé par Marine Le Pen, un parti qui se veut respectable, capable de conquérir le pouvoir puis de l'exercer.

La présidente du FN en a donc fait son bras droit, dont le rôle consiste à piloter une campagne qui manque encore de financements.

En dépit de son âge, il a déjà derrière lui un long passé de militantisme à tous les échelons de la hiérarchie frontiste, entamé à l'âge de 15 ans dans la foulée de l'accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle.

Depuis lors, il a cultivé ses réseaux dans la galaxie FN, y compris avec Alain Soral jusqu'au départ du parti du polémiste plusieurs fois condamné, notamment pour incitation à la haine, ou avec l'ancien président du mouvement d'extrême droite GUD Frédéric Chatillon, devenu un "ami".

Aujourd'hui, ce sénateur à la rondeur de notable occupe une position centrale au FN, où on loue unanimement son "dévouement", sa "capacité de travail" ou son "professionnalisme".

Même ses opposants dans le Var lui reconnaissent un talent pour la chose politique, tout en l'accusant de brutalité et de pratiquer une gouvernance clanique.

 

FLORIAN PHILIPPOT, vice-président du Front national

 


Florian Philippot, le 5 février 2017. REUTERS/Robert Pratta

 

Directeur de campagne en 2012, ce proche de la candidate se contente cette fois-ci d'un rôle plus informel, celui de conseiller et de porte-parole officieux, régulièrement invité à la télévision et désormais animateur d'une chaîne Youtube.

Mais cette omniprésence médiatique ainsi que son profil de souverainiste venu du chevènementisme ne fait pas consensus au parti, où est apparue ces dernières années une ligne de clivage avec la sensibilité incarnée par Marion Maréchal-Le Pen.

Le conseiller et la nièce ont publiquement affiché leurs divergences en décembre à propos de la fin du remboursement de l'avortement, pour laquelle plaide la députée du Vaucluse.

Sur BFM TV, Florian Philippot l'a alors présentée comme "isolée" sur cette question, faisant bondir des militants du FN, et Marion Maréchal Le Pen a en retour accusé l'eurodéputé de définir la ligne du parti "seul sur BFM TV".

Craignant des effets dévastateurs auprès de son électorat, Marine Le Pen a aussitôt appelé à la fin des "chicayas".

Souvent présenté comme le tenant d'une aile gauche au FN, il reprend cependant à son compte le discours du parti sur l'immigration ou la "priorité nationale", auparavant baptisée "préférence nationale".

 

JEAN MESSIHA, coordinateur du projet présidentiel

 


Jean Messiha, le 2 février 2017. REUTERS/Robert Pratta

 

Le profil de cet Egyptien d'origine, chargé de superviser la rédaction du programme, ressemble à celui de Florian Philippot : diplôme de l'ENA, tropisme pour les questions économiques et vieil attachement au souverainisme, qui l'a conduit un temps à s'intéresser à Jean-Pierre Chevènement ou Philippe Séguin.

Comme le vice-président, Jean Messiha est censé donner du crédit au FN, qui tente depuis 2011 d'accomplir sa mue de parti de pure opposition en une formation perçue comme capable de manoeuvrer l'appareil d'Etat.

Ce docteur en économie a rencontré pour la première fois Marine Le Pen en 2015 et a aussitôt commencé à lui fournir des notes avant de sortir progressivement de l'ombre l'an dernier.

Il a d'abord accepté le rôle de porte-parole des "Horace", un collectif censé rassembler des fonctionnaires et dirigeants d'entreprises, puis s'est mis en congé de la fonction publique, fin 2015, pour se consacrer à la politique.

Il devrait poursuivre son engagement dans la lumière en briguant un siège de député aux législatives de juin.

 

SÉBASTIEN CHENU, responsable de la cellule "idées et image"

Secrétaire national de l'UMP (ex-Les Républicains) jusqu'en 2014, le conseiller régional des Hauts-de-France a par la suite gagné la confiance de Marine Le Pen, jusqu'à hériter de la co-direction de la cellule dite "idées et image", chargée d'abreuver la candidate en propositions nouvelles.

Ce groupe composé d'une dizaine de personnes se réunit toutes les semaines pour réfléchir à la stratégie de communication.

La cellule, dont Marine Le Pen a elle-même fait partie durant la campagne de 2002, est par exemple à l'origine de la campagne #LeVraiFillon, menée sur les réseaux sociaux et destinée à torpiller le candidat de la droite depuis sa victoire à la primaire de novembre 2016.

 

GAËTAN DUSSAUSAYE, directeur du Front national de la jeunesse

 


Gaëtan Dussausaye, le 4 février 2017. REUTERS/Emmanuel Foudrot

 

Cet ex-étudiant en philosophie au cheveu sage et au verbe facile a reçu la tâche de professionnaliser l'organisation de la branche jeunesse du FN pour en faire une machine au service de la candidature Le Pen.

Le FNJ se présente comme le premier mouvement politique de jeunes, avec 25.000 militants revendiqués, des étudiants pour la plupart, dont environ 10% actifs sur le terrain.

L'enjeu est décisif pour le parti d'extrême droite résolu à conserver ses positions chez les moins de 30 ans, qui ont voté à 34% pour des listes frontistes au premier tour des régionales de 2015, selon un sondage Harris Interactive.

Gaëtan Dussausaye, âgé de 22 ans, affirme qu'il n'aurait probablement pas pu s'engager dans le parti de Jean-Marie le Pen, un "punk", mais dit se sentir à l'aise dans celui de Marine Le Pen, dont il récite les arguments avec l'application du bon élève.

Intégré au comité stratégique de la campagne, il offre, comme David Rachline ou Marion Maréchal-Le Pen, un exemple des opportunités de carrière que peut offrir le parti à ses plus jeunes dirigeants.

 

NICOLAS BAY, directeur de la campagne des législatives

 


Nicolas Bay, le 5 février 2017. REUTERS/Robert Pratta

 

Le secrétaire général s'est vu confier la mission de préparer l'étape d'après, les législatives, cruciale pour le FN s'il souhaite gouverner en cas de victoire à la présidentielle ou, dans le cas contraire, former a minima un groupe de 15 députés à l'Assemblée nationale.

Un tel groupe assurerait au parti, réduit à une présence anecdotique au Parlement depuis trente ans, des facilités logistiques et une meilleure exposition médiatique.

Pour y parvenir, Nicolas Bay a mené pendant plusieurs mois une campagne de sélection et de formation des candidats investis et rédige à leur attention des notes hebdomadaires, destinées à leur éviter tout procès en amateurisme et tout dérapage, qui pourraient ternir par ricochet l'image de Marine Le Pen.

 

 

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