La tempête « Perla » a tenu toutes ses promesses... même les pires

Les rafales de vent à plus de 80 kilomètres par heure et les chutes de neige qui ont accompagné hier la tempête baptisée « Perla » ont causé plus d'un incident notoire : une grue tombée à Sioufi, heureusement sans faire de victimes mais en provoquant des dégâts matériels considérables, des automobilistes bloqués dans leurs véhicules durant des heures à Mzaar et Dahr el-Baïdar, des régions privées d'électricité... La tempête, qui doit se poursuivre aujourd'hui par une baisse supplémentaire des températures et des chutes de neige à partir de 500 mètres dans certaines régions, a poussé le ministre de l'Éducation Marwan Hamadé à décréter la fermeture de tous les établissements scolaires ou universitaires qui ouvrent leurs portes le samedi.
Selon la chaîne télévisée MTV, le vent a contraint un avion de la compagnie émiratie à se diriger vers Le Caire après plusieurs tentatives infructueuses d'atterrir à Beyrouth en début de soirée. L'avion a pu reprendre le chemin de l'AIB peu après 21 heures, selon des informations recueillies sur les vols. Pour le reste, la situation est restée à peu près normale. Les ports de pêche eux aussi ont dû mettre un terme à leur activité. Le ministre des Transports et des Travaux publics Youssef Fenianos, qui a suivi de près les mesures prises pour faire face à la tempête, a demandé à la direction du Transport maritime au ministère de publier une mise en garde contre les sorties en mer de tout genre d'embarcations dans ces conditions météorologiques.
Bref, la tempête « Perla » a tenu toutes ses promesses, sauf que celles-ci s'accompagnent d'habitude au Liban de désagréments, voire d'incidents. Mais aussi de magnifiques panoramas recouverts de blanc dans les montagnes : en soirée, la neige tombait dès 900 mètres d'altitude. Les régions montagneuses de tout le pays ont connu une vague de froid intense et leurs routes étaient difficilement praticables, parfois fermées, comme sur l'axe Tarchiche-Zahlé. Au-delà d'une certaine altitude, la situation a réellement posé problème aux automobilistes, qui ont lancé des SOS à la Défense civile pour les délivrer de leurs véhicules. Le mauvais temps a aussi été la cause de certains accidents de voitures qui ont dérapé sur des routes inondées ou verglacées.

Une grue tombée à Achrafieh
La force du vent était telle hier qu'une grue sur un chantier est tombée de tout son long sur un parking à Sioufi, à Achrafieh, frôlant même un bâtiment : de nombreuses autos ont été endommagées mais aucun blessé n'était à déplorer. Le mohafez de Beyrouth, Ziad Chbib, a pris la décision de lancer un avertissement aux responsables du chantier leur demandant de réparer les dégâts sur les propriétés privées comme publiques et d'indemniser toutes les personnes lésées. Il a même gelé les travaux sur le chantier jusqu'à ce que les réparations soient terminées. Le président du conseil municipal de Beyrouth, Jamal Itani, a effectué une tournée sur le site pour inspecter les dégâts.
À Saïda, c'est un palmier qui n'a pas résisté au vent, près de la mosquée al-Zaatari, là aussi ne faisant pas de blessés dans sa chute.
En d'autres lieux, comme dans la plupart des villages du Batroun, au Nord, les intempéries ont provoqué des pannes électriques généralisées. Et, un peu partout dans le pays, les pluies diluviennes tombées en relativement peu de temps ont provoqué des inondations, notamment dans plusieurs champs de la région du Akkar, proches du Nahr el-Kabir. À Nabatiyeh et dans Iqlim el-Touffah, le niveau de l'eau est monté dangereusement dans le cours d'eau Habbouche. À Baalbeck, les inondations sont venues des canalisations qui ont débordé et atteint les maisons, causant des dégâts matériels considérables.