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Économie - Hydrocarbures

Abi Khalil dévoile sa feuille de route pour l’appel d’offres sur le gaz offshore

En sus des compagnies préqualifiées depuis avril 2013, d'autres, intéressées par l'exploration des cinq premiers blocs ouverts, pourront candidater jusqu'au 31 mars à une nouvelle présélection.

Le ministre de l’Énergie et de l’Eau, César Abi Khalil, montrant les cinq premiers blocs ouverts dans le cadre de la première phase d’attribution des licences d’exploration et de production. Mohamed Azaki / Reuters

Le ministre de l'Énergie et de l'Eau, César Abi Khalil, a dévoilé hier lors d'une conférence de presse la feuille de route visant à compléter la première phase d'attribution des licences d'exploration et de production des ressources gazières et pétrolières offshore. Cette feuille de route avait été validée la veille par le Conseil des ministres. « J'annonce l'ouverture du bloc n° 1 (au nord-est du Liban, soit aux frontières chypriote et syrienne) ; du bloc n° 4 (au centre, et qui est le plus proche du littoral) ; et des blocs 8, 9 et 10 (les trois blocs du Sud, à la frontière israélienne) », a déclaré M. Abi Khalil.

Le choix de ces cinq blocs, sur les dix que compte la Zone économique exclusive (ZEE) libanaise, avait déjà été officieusement communiqué début janvier en Conseil des ministres, puis en commission parlementaire de l'Énergie et de l'Eau. Selon plusieurs sources ministérielles, ce choix résulte de l'accord politique noué en juillet dernier entre Nabih Berry (Amal) et Gebran Bassil (CPL).

 

(Lire aussi : La présélection pour l'appel d'offres des hydrocarbures offshore relancée)

 

Réouverture
« Les deux principaux objectifs de cette première phase sont que, d'abord, nous réussissions à réaliser des découvertes commercialisables, ensuite nous protégions les droits du Liban à l'accès à ses ressources naturelles sur l'ensemble de sa ZEE », a expliqué M. Abi Khalil. Une partie des blocs du Sud fait toujours l'objet d'un litige entre le Liban et Israël, qui remonte à la décision prise par Tel-Aviv en 2011 d'officialiser sa ZEE en empiétant d'environ 850 km2 sur celle – totalisant 22 730 km2 – déclarée un an plus tôt par Beyrouth à l'ONU.

Cette feuille de route inclut la réouverture de la phase de présélection des compagnies souhaitant participer à l'appel d'offres sur l'attribution des licences d'exploration et de production. « Elles pourront candidater du 2 février au 31 mars en tant qu'opérateurs ou non-opérateurs. Le 13 avril, nous annoncerons les nouvelles compagnies préqualifiées », a-t-il précisé. Toutefois, « les 46 compagnies présélectionnées en avril 2013 sont déjà éligibles pour présenter leurs offres et n'ont pas besoin de participer à cette nouvelle phase tant qu'elles répondent toujours aux critères de préqualification », a indiqué M. Abi Khalil.
Pour rappel, ces sociétés n'ont pas pu présenter leurs offres pendant près de quatre ans du fait de l'ajournement à six reprises de l'adoption de deux décrets indispensables à la poursuite du processus. Finalement adoptés début janvier, ces deux décrets définissent respectivement les coordonnées des dix blocs de concession prévus dans la ZEE du Liban, et les modalités du contrat type d'exploration et de production devant lier l'État aux concessionnaires.

Entre-temps, « certaines des 46 compagnies déjà préqualifiées ne sont peut-être plus intéressées par les blocs libanais et se sont déjà engagées dans d'autres pays de la région. D'autres qui n'étaient pas intéressées en 2013 le sont peut-être aujourd'hui, tout comme certaines n'étaient pas prêtes à se présenter en 2013 et le sont peut-être devenues. Le marché a changé », a justifié M. Abi Khalil avant d'ajouter que l'objectif était d'augmenter le nombre des compagnies candidates afin de renforcer le niveau de concurrence. « Nous n'avons pas fixé, au préalable, un nombre maximum pour les nouvelles compagnies présélectionnées, mais celles-ci devront répondre aux même critères que ceux établis pour les 46 préqualifiées », a confié à L'Orient-Le Jour une source à la l'Autorité de l'énergie (LPA).

À l'issue de la présélection d'avril 2013, la LPA avait déjà habilité 12 grands groupes internationaux – dont l'américain ExxonMobil, le français Total et l'italien Eni – à se porter candidats en tant qu'opérateurs. Selon le site de la LPA, les critères de sélection des opérateurs imposaient qu'ils aient un statut de société anonyme, des actifs supérieurs à 10 milliards de dollars, et qu'ils opèrent déjà dans au moins un bloc maritime d'une profondeur d'au moins 500 mètres. Parallèlement, la LPA avait retenu 34 autres compagnies ne pouvant participer à l'appel d'offres qu'en intégrant un consortium comprenant l'un des opérateurs. Trois de ces 34 sociétés – dont deux en joint-venture – sont libanaises. Leurs critères de sélection imposaient qu'elles aient un statut de société anonyme, des actifs supérieurs à 500 millions de dollars et qu'elles disposent d'une unité de production pétrolière déjà établie.

 

(Lire aussi : Abi Khalil lance un plan pour développer les énergies renouvelables au Liban)

 

 

Transparence
Une fois la phase de présélection définitivement close, les nouvelles et anciennes compagnies préqualifiées auront jusqu'au 15 septembre pour présenter leurs offres, distinctement pour chacun des cinq blocs. La LPA s'engage dans la feuille de route distribuée lors de la conférence de presse à publier le 22 septembre la liste des candidats pour chaque bloc et à préparer avant le 16 octobre un rapport d'évaluation des candidatures pour chacun des cinq blocs. Le Conseil des ministres devra pour sa part valider, avant le 15 novembre, les gagnants ainsi que les contrats d'exploration et de production signés avec ces gagnants. Le ministre a, par ailleurs, précisé que « même si cinq blocs ont été ouverts, cela ne signifie qu'ils seront tous attribués à l'issue de cette première phase. Nous accorderons des licences pour quatre blocs au maximum ».

Enfin, le ministre de l'Énergie et de l'Eau est également revenu sur la deuxième décision prise la veille par le Conseil des ministres, qui a validé la candidature du Liban à l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (EITI). « Le Liban est le premier pays à rejoindre l'EITI avant même d'atteindre la phase de production », s'est réjoui M. Abi Khalil. Créée en 2003 et basée en Norvège, l'EITI devra superviser l'application par le Liban de sa norme éponyme de gestion transparente des revenus des ressources fossiles d'un pays. M. Abi Khalil a affirmé que le Liban disposait « du meilleur régime de gouvernance au monde dans le secteur du pétrole et du gaz ». « Toutes les exigences de l'EITI figurent déjà dans la loi de 2010 sur les ressources en hydrocarbures, dans le cahier des charges de l'appel d'offres (décret n°43 publié mi-janvier), et dans toutes les autres mesures entreprises comme la loi sur l'accès à l'information, ou encore la proposition de loi sur la transparence dans le domaine du gaz et du pétrole actuellement examinée en commission parlementaire », a-t-il avancé.

 

 

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commentaires (4)

"L'accord politique entre Nabih Berri (Amal) et Gébran Bassil(CPL)" (sic). Un accord-combine entre deux chefs de partis politiques n'engage ni l'Etat ni les citoyens, il est, par définition, nul et non avenu. Les ressources gazières et pétrolières dans l'espace maritime du Liban appartiennent à tous les Libanais. C'est une affaire qui devrait être traitée au niveau national par le chef de l'Etat, le gouvernement et le parlement exclusivement. La République libanaise n'appartient pas à des partis politiques.

Un Libanais

14 h 57, le 27 janvier 2017

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Commentaires (4)

  • "L'accord politique entre Nabih Berri (Amal) et Gébran Bassil(CPL)" (sic). Un accord-combine entre deux chefs de partis politiques n'engage ni l'Etat ni les citoyens, il est, par définition, nul et non avenu. Les ressources gazières et pétrolières dans l'espace maritime du Liban appartiennent à tous les Libanais. C'est une affaire qui devrait être traitée au niveau national par le chef de l'Etat, le gouvernement et le parlement exclusivement. La République libanaise n'appartient pas à des partis politiques.

    Un Libanais

    14 h 57, le 27 janvier 2017

  • Enfin les choses avancent et c'est très bien ! Mais messieurs les journalistes, ce qui nous intéresse vraiment c'est pourquoi il a fallu un accord entre Mr. Berry et Mr. Bassil, en quelle capacité et sur quoi porte cet accord ????????? "Selon plusieurs sources ministérielles, ce choix résulte de l'accord politique noué en juillet dernier entre Nabih Berry (Amal) et Gebran Bassil (CPL)." je cite. Pourriez-vous approfondir votre travail d'investigation et fournir à vos lecteurs l'information la plus importante ? Que vient faire Monsieur Berry, President du Parlement, dans cette affaire qui a priori ne concerne que le Gouvernement ? Merci d'avance.

    Mechelany Jacques

    11 h 00, le 27 janvier 2017

  • Ce qui rassure, c'est qu'on a l'impression que tout ça se fait sous la protection d'un groupe de résistants qui ne se laissera pas faire face aux prédateurs vautours autour.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 50, le 27 janvier 2017

  • LORSQU,ON FINIRA LES FORMALITES... SI ELLES FINISSENT UN JOUR A CE TRAIN... LES CHAMPS SOUS MARINS GAZIERS ET PETROLIERS SERONT PROBABLEMENT VIDES... LES VOISINS Y PUISANT A SATIETE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 10, le 27 janvier 2017

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