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Liban - Affaire Magid Hachem

Le crime de Aqoura : simple fait divers ou nouvel épisode de l’insécurité ambiante ?

Le meurtrier présumé, un ressortissant syrien, est déjà hors du pays.

L'avis de recherche diffusé par les FSI. Photo ANI

Disparu depuis dimanche, Magid Hachem, 67 ans, chauffeur de taxi, originaire de Aqoura et résidant à Blat (Jbeil), a été retrouvé mort hier, dans une carrière située dans son village natal.

Cet ancien ouvrier, ayant récemment changé de profession, était sorti de chez lui dimanche à l'aube pour conduire à Dora (Metn) deux individus de nationalité syrienne, dont le téléphone portable avait été localisé le soir même à Chtaura (Békaa). Son meurtre suscite des questions sur sa nature : serait-ce un crime de droit commun ou plutôt un nouvel acte visant à entretenir un climat d'insécurité et d'impunité dans le pays ?

Les habitants de Aqoura, croyant à un enlèvement dans le sillage du kidnapping dans la Békaa de Saad Richa, libéré la semaine dernière, avaient exhorté lundi le président de la République, Michel Aoun, à œuvrer pour la libération de Hachem et avaient tenu ce soir-là un sit-in devant le sérail de Jbeil, réclamant la vérité sur son sort.

En ce qui concerne l'enquête, l'Agence nationale d'information (ANI, officielle) indique que des caméras de surveillance qui avaient filmé le véhicule de Hachem se dirigeant vers la localité de Yanouh (Jbeil), avec à son bord la victime et ses deux passagers, n'ont montré que ces derniers lorsque le véhicule a ensuite emprunté le chemin inverse, de Yanouh vers le littoral.

 

(Lire aussi : Saad Richa rentre chez lui sain et sauf : aucune rançon n'a été payée)

 

Grâce à ces repérages, les services de sécurité et de renseignements des FSI avaient retrouvé lundi la voiture (une Hyundai verte) dans la localité de Fatré, à Jbeil, constatant toutefois que le volant et les portières ne portaient pas d'empreintes digitales. Ce qui n'a pas empêché la police, aidée dans sa tâche par des chiens, de poursuivre ses investigations dans les forêts du caza de Jbeil et sur les routes menant à l'endroit où le véhicule avait été abandonné.

Finalement, la nouvelle est tombée hier vers 17h, mettant un terme à tous les espoirs : le corps de Magid Hachem a été retrouvé dans une carrière située à Aqoura. Selon l'ANI, le cadavre a été découvert dans une usine de fabrication de parpaings appartenant à Charbel Malek, où travaillent des Syriens soupçonnés de l'avoir enlevé et tué. Tandis que les FSI bouclaient le secteur, la police criminelle et un médecin légiste se sont aussitôt rendus sur les lieux pour examiner le corps enseveli sous un monticule de sable couvert de taches de sang. La dépouille mortelle, transportée à l'hôpital Notre-Dame du Secours, à Jbeil, portait des traces de coups de poignard.
En soirée, la police a annoncé avoir identifié le meurtrier. Il s'agit de K.S., un ressortissant syrien né en 1985, qui, selon l'ANI, a fui le Liban vers la Syrie, dimanche soir après son crime.

Face à ce tragique épilogue, les spéculations sur un éventuel lien entre celui-ci et l'enlèvement à Qab Élias de Saad Richa (74 ans), libéré depuis, ne se justifient peut-être plus. Contrairement à ce qui s'était passé lors du rapt de M. Richa, aucune rançon n'a été réclamée ni aucune négociation entamée, au cours de ces dernières soixante-douze heures. Le fait que Hachem ait été assassiné peut donc laisser penser que ce crime relève du droit commun.

 

(Lire aussi : Un sexagénaire originaire de Aqoura « probablement » enlevé dimanche)

 

Ni dettes, ni maîtresse, ni fortune
Joint auparavant au téléphone par L'Orient-Le Jour, le secrétaire général du 14 Mars, Farès Souhaid, ancien député de la région, ne semble pas de cet avis. Il met en cause « l'instabilité sécuritaire et le chaos » en vertu desquels, dit-il, « en l'espace de quelques jours, des bandits kidnappent un septuagénaire dans la Békaa, une bombe humaine se balade à Hamra et un citoyen est retrouvé mort dans sa localité natale après son enlèvement ».

M. Souhaid fait dans ce cadre observer que la victime « n'est pas un individu dont le statut ou le comportement peuvent expliquer un tel crime ». « Il n'a pas de dette, n'a pas de maîtresse et n'est pas un habitué des jeux de hasard », affirme l'ancien député, soulignant qu'il n'est pas suffisamment aisé pour que le meurtre ait des mobiles crapuleux.

Même opinion du vice-président de la municipalité de Aqoura, Assaad Hachem, qui dénonce « un désordre général » et attribue cette confusion à « la présence de deux millions d'étrangers dans le pays ». M. Hachem déplore en outre « la tendance à l'impunité à l'égard des criminels », se demandant pourquoi « les kidnappeurs qui ont été identifiés comme étant de nationalité syrienne n'ont pas été appréhendés ». Enfin, il invite les autorités à prendre « des mesures dissuasives », sans lesquelles, dit-il, « il ne pourra être mis fin à l'instabilité ».

La chaîne OTV a affirmé que dans le cadre de l'enquête, une jeune fille a été interpellée, ainsi que des Syriens travaillant dans la carrière.

Disparu depuis dimanche, Magid Hachem, 67 ans, chauffeur de taxi, originaire de Aqoura et résidant à Blat (Jbeil), a été retrouvé mort hier, dans une carrière située dans son village natal.
Cet ancien ouvrier, ayant récemment changé de profession, était sorti de chez lui dimanche à l'aube pour conduire à Dora (Metn) deux individus de nationalité syrienne, dont le téléphone...

commentaires (4)

Pauvres maronitiques du Jérdéjbééél ! Äâââl "papier hygiénique" avec le héZébbb, äâââl !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

15 h 54, le 25 janvier 2017

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Commentaires (4)

  • Pauvres maronitiques du Jérdéjbééél ! Äâââl "papier hygiénique" avec le héZébbb, äâââl !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 54, le 25 janvier 2017

  • Simple fait divers , pas de quoi en faire tout un fromage .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 05, le 25 janvier 2017

  • le crime est elucide en moins de 24h avec mouls details.... il y a eu des bombes qui ont fauche des heros et on n'a rien a ce mettre sous la dent....

    George Khoury

    11 h 12, le 25 janvier 2017

  • Ces pauvres Syriens qui fuient l'horreur de la guerre et ne peuvent en aucun cas retourner en Syrie lorsqu'on le leur demande, mais qui n'ont aucun problème à le faire lorsqu'il s'agit de fuir un crime qu'ils ont commis...

    NAUFAL SORAYA

    06 h 50, le 25 janvier 2017

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