Rechercher
Rechercher

À La Une - Analyse

Investi président, Trump se voit toujours en chef de fronde

Pour ceux qui s'inquiétaient d'un transfert à la Maison blanche du culte de la personnalité construit autour de son personnage de campagne, rien n'a été fait vendredi pour apaiser leurs craintes.

Donald Trump, investi vendredi 45e président des Etats-Unis a conservé tout au long de la journée le style de ses débuts, celui d'une harangue populiste ciblée sur le mépris d'une élite politique jugée corrompue. Photo REUTERS/Carlos Barria

Donald Trump, investi vendredi 45e président des Etats-Unis a conservé tout au long de la journée le style de ses débuts, celui d'une harangue populiste ciblée sur le mépris d'une élite politique jugée corrompue.

Il a ainsi envoyé un signal sans ambiguïté aux Américains et au monde : il entend gouverner comme il a fait campagne, en refusant de s'aligner ne serait-ce qu'avec le Parti républicain, auquel il préfère un dialogue direct avec le peuple.

Pour ceux qui s'inquiétaient d'un transfert à la Maison blanche du culte de la personnalité construit autour de son personnage de campagne, rien n'a été fait vendredi pour apaiser leurs craintes.

Dans le discours d'investiture du président, pas de main tendue non plus aux dizaines de millions d'Américains qui n'ont pas voté pour lui lors de l'élection la plus clivante de l'histoire récente des Etats-Unis.

L'ancienne vedette de la télé-réalité a continué à exposer sa vision apocalyptique d'une Amérique assiégée par la criminalité, l'immigration, le terrorisme et des accords commerciaux injustes, image qui contraste avec des statistiques économiques optimistes et une baisse globale de la criminalité.

"Le carnage de l'Amérique s'arrête ici et (...) maintenant", a-t-il déclaré, se présentant en champion des Américains ordinaires.

Face à ce constat, Donald Trump met en avant les solutions de "son mouvement", sans jamais mentionner les élus républicains au Congrès avec lequel il devra gouverner, et encore moins les démocrates qui devraient s'opposer à son administration.

 

(Lire aussi : Obamacare, environnement... Les premières mesures et annonces du président Trump)

 

Discours "coup de poing"

Trump a fait campagne en outsider, en dénonçant la corruption des grands partis, républicains ou démocrates. Au vu de son discours d'investiture, il est désormais évident qu'il entend gouverner le pays tout en gardant cette position de combat.

Poursuivant la thématique populiste de sa campagne, Trump a dénoncé une élite politique dont les mesures ont, selon lui, été menées au profit de Washington et aux dépens des plus modestes.

 

 

Loin de la rhétorique historique de haut vol qui marque d'habitude les discours d'investiture, et à laquelle Barack Obama avait habitué son public, Trump a préféré des phrases choc populistes.

"Les politiciens ont prospéré -- mais les emplois sont partis et les usines ont fermé", a-t-il déclaré, ajoutant : "L'establishment s'est protégé, mais n'a pas protégé les citoyens de notre pays. Nous sommes en train de transférer le pouvoir de Washington D.C. pour vous le rendre, peuple américain."

Les historiens soulignent les échos rooseveltiens du discours de Trump, pour sa mention des "oubliés" (de la mondialisation), mais aussi les similarités avec la "majorité silencieuse" évoquée par Richard Nixon au moment de la guerre du Vietnam, et les promesses de Ronald Reagan de restaurer la grandeur de l'Amérique en 1976.

 

(Lire ici le verbatim du discours de Trump)

 

Pour Julian Zelizer, historien à l'université de Princeton, son discours est cependant marqué par "plus de colère physique et verbale que dans le passé", avec un président qui semblait pointer du doigt ses ennemis.

Dans la foule, Aundrea Friedley, âgée de 52 et venue de l'Idaho assister à l'investiture, s'est dite convaincue par un discours "coup de poing" et a salué le retour du pouvoir au peuple.

Donald Trump, perdant de l'élection au vote populaire, fait cependant face à une population plus divisée que jamais, ce qui promet de rendre difficile toute tentative d'unification du "peuple" qu'il invoque.

 

Voir aussi

Investiture de Trump : retour en images sur une journée historique

 

 

Voir aussi nos dossiers spéciaux

 

Trump à la Maison Blanche

 

Huit ans à la Maison Blanche : le bilan d'Obama

 

 

 

Lire aussi

 

Président ? Candidat ?, l'éditorial d'Issa Goraieb

 

« Good morning Mr. President », le récit d'Irène Mosalli, notre correspondante à Washington

 

Donald Trump, investi vendredi 45e président des Etats-Unis a conservé tout au long de la journée le style de ses débuts, celui d'une harangue populiste ciblée sur le mépris d'une élite politique jugée corrompue.
Il a ainsi envoyé un signal sans ambiguïté aux Américains et au monde : il entend gouverner comme il a fait campagne, en refusant de s'aligner ne serait-ce qu'avec le Parti...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut