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À La Une - Etats-unis

Obamacare, environnement... Les premières mesures et annonces du président Trump

Sur le climat, le président Trump « s'engage à éliminer les politiques non nécessaires et nuisibles tel le plan d'action pour le climat et les eaux ».

Le président Donald Trump certifiant la nomination de l'ex-général James Mattis au secrétariat à la Défense et celle de l'ancien général John Kelly à la Sécurité intérieure. AFP / POOL / J. Scott Applewhite

Si l'équipe de Donald Trump a annoncé que les premières grandes décisions seraient prises à partir de lundi, peut-être dans les domaines de l'immigration, du climat ou du travail, le nouveau président des Etats-unis a signé vendredi, quelques heures seulement après avoir prêté serment, un premier décret contre l'emblématique loi "Obamacare" de son prédécesseur, engageant la politique de rupture présentée plus tôt au monde dans un discours aux accents populistes et nationalistes.

 

Des exemptions à l'Obamacare
Après sa prestation de serment et son discours au Capitole en milieu de journée, Donald Trump a assisté au défilé traditionnel suivant l'investiture des présidents américains, puis a rapidement signé son premier décret en début de soirée, dans le Bureau ovale. Il y ordonne à son administration d'accorder le plus d'exemptions possibles à la réforme du système de santé de 2010, détestée des conservateurs pour son coût et sa lourdeur, en attendant son abrogation par le Congrès. Cette loi vise à aider tous les Américains à souscrire à une couverture maladie.


Le décret signé par Donald Trump ordonne aux diverses agences fédérales de "soulager le poids" de cette loi, en attendant son abrogation et son remplacement, a expliqué Sean Spicer, porte-parole de l'exécutif. Les caméras ont été invitées dans le Bureau ovale pour assister à la signature de ce document par le nouveau président républicain. Dans le détail, le président ordonne à son administration d'utiliser toutes les marges de manoeuvres possibles pour ne pas appliquer la loi actuelle, via des exemptions et des reports.
La loi ne peut pas être effacée d'un coup de plume: le Congrès, à majorité républicaine, devra voter, selon un calendrier qui n'a pas encore été annoncé.

 

(Pour mémoire : Pas d’assurance-vie pour l’Obamacare)

 

 

Renégocier l'Alena

Dès vendredi, les premières orientations du programme du nouveau président ont, par ailleurs, été publiées par la Maison Blanche.
Sur les accords commerciaux internationaux, le programme affirme que « le président Trump veut renégocier l'accord nord-américain de libre-échange (Alena). Si nos partenaires refusent une négociation qui apporte aux travailleurs américains un accord équitable, alors le président avertira que les États-Unis ont l'intention de quitter l'Alena », indique le texte posté sur le site de la Maison-Blanche.
L'Alena, entré en vigueur en janvier 1994, associe les États-Unis, le Canada et le Mexique dans une vaste zone de libre-échange. Il fait partie des cibles privilégiées de Donald Trump qui l'accuse d'avoir encouragé l'exode d'emplois manufacturiers américains vers le Mexique. Selon les statuts de l'accord, l'une des parties peut notifier aux autres son intention de le quitter, ouvrant alors une période de 180 jours pour entamer de nouvelles négociations. Si aucun nouvel accord n'est conclu, l'ancien est alors dissous. Le quotidien canadien Globe and Mail avait indiqué mercredi que le secrétaire américain au Commerce désigné, Wilbur Ross, allait adresser une lettre de notification aux gouvernements du Canada et du Mexique pour la renégociation de cet accord dans les jours suivant l'investiture de M. Trump, qui a eu lieu hier.

 

(Pour mémoire : Pour son premier jour, Trump va vouloir effacer le bilan Obama)

 

 

Un retrait du TPP
La Maison-Blanche a également fait part hier de l'intention des États-Unis de se retirer du Traité de libre-échange transpacifique (TPP), tout juste négocié entre l'administration de Barack Obama avec 11 pays de la région Asie-Pacifique (mais pas la Chine) et pas encore ratifié par le Congrès américain.

 

(Lire ici le verbatim du discours de Trump)

 

Éliminer le plan d'action pour le climat
Sur le climat, le président Trump « s'engage à éliminer les politiques non nécessaires et nuisibles tel le plan d'action pour le climat et les eaux » mis en place par Barack Obama. Ce plan, baptisé « Climate Action Plan », adopté lors du second mandat de Barack Obama, a permis d'adopter des standards fédéraux pour éliminer les sources les plus polluantes, comme les centrales thermiques les plus anciennes, moderniser la production électrique, le tout sous la houlette de l'Agence de protection de l'environnement (EPA), à qui de larges pouvoirs avaient été accordés.
Censé mettre les États-Unis sur la voie de la transition énergétique, il encourageait également les efforts en matière d'énergies renouvelables. « Lever toutes ces restrictions va aider énormément les travailleurs américains, augmenter les salaires de plus de 30 milliards de dollars sur les sept prochaines années », argumente la Maison-Blanche, qui ne dit en revanche rien sur l'accord de Paris de lutte contre le réchauffement climatique ou sur le projet controversé de pipeline géant Keystone XL. Lors de la campagne électorale, Donald Trump avait qualifié le réchauffement climatique de « canular ».

 

(Investiture de Trump : retour en images sur une journée historique)

 

Reprise du forage des gaz et pétrole de schiste

Par ailleurs, le site de la Maison-Blanche a indiqué vendredi que les États-Unis vont abandonner leur politique de réduction des énergies polluantes et reprendre le forage du pétrole et gaz de schiste pour créer des emplois et payer la rénovation des infrastructures publiques.

Les réserves de gaz et pétrole de schiste aux États-Unis sont estimées à 50 000 milliards de dollars en valeur. « L'administration Trump va embrasser la révolution des pétrole et gaz de schiste pour créer des emplois et apporter de la prospérité à des millions d'Américains », affirme le texte. Les revenus tirés de l'exploitation de ces hydrocarbures, extraits par la technique controversée de la fracturation hydraulique, serviront à la reconstruction des infrastructures publiques (routes, écoles, ponts...), détaille la Maison-Blanche.

 

Gel temporaire des réglementations fédérales
Un mémorandum a été signé par le nouveau secrétaire général de la Maison Blanche, Reince Priebus, ordonnant un gel général des réglementations fédérales jusqu'à ce qu'un nouveau ministre nommé par Donald Trump les approuve.

 

Confirmation de James Mattis (Défense) et John Kelly (Sécurité intérieure)


Vendredi soir, le Sénat a également confirmé à de très larges majorités les deux premiers ministres du gouvernement Trump: les généraux à la retraite James Mattis (Défense) et John Kelly (Sécurité intérieure). Ils ont prêté serment dans la foulée à la Maison Blanche.


"Ensemble, avec la communauté du Renseignement, nous sommes les sentinelles et les gardiens de notre nation" a déclaré M. Mattis dans un communiqué. "Parce qu'aucune nation n'est en sécurité sans amis, nous travaillerons avec le Département d'Etat pour renforcer nos alliances", a t-il ajouté, se voulant rassurant après les récents propos de Donald Trump qui avait qualifié l'OTAN d'alliance militaire "obsolète".


Le président Trump a salué dans un communiqué la nomination des deux premiers membres de son administration, et appelé le Sénat à ne pas retarder le processus de confirmation et à voter rapidement sur les autres nominés.

 

 



La Maison Blanche a déjà publié sur son site un document exposant le cadre général de la politique de défense de M. Trump. Il veut ainsi "reconstruire l'armée américaine" en faisant sauter les coupes budgétaires automatiques qui limitent la croissance des dépenses. "Nous ne pouvons laisser d'autres nations surpasser nos capacités militaires", indique l'exécutif américain.
Le président Trump veut également augmenter les capacités de la défense anti-missile américaine face aux menaces balistiques nord-coréenne et iranienne. Il a promis aussi "des opérations agressives" avec les alliés des Etats-Unis contre le groupe jihadiste Etat islamique et les autres "groupes terroristes islamiques radicaux".



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