Geagea : L’entente de Meerab a redoré le blason de la présidence de la République

Le président des Forces libanaises Samir Geagea a tenu hier une conférence de presse à l'occasion du premier anniversaire de l'entente de Meerab signée le 18 janvier de l'année dernière entre les Forces libanaises et le Courant patriotique libre. C'est sur base de cette entente que les FL avaient proclamé, le 18 janvier 2016, leur appui à la candidature de Michel Aoun à la présidence de la République. Cette position avait tourné la page d'un conflit vieux de près de 30 ans entre les deux formations. L'entente de Meerab avait été concrétisée par un accord politique de principe en dix points portant sur les grands dossiers politiques qui marquent l'actualité locale.
Au cours de la conférence de presse tenue hier, M. Geagea a souligné que cette entente a pu paraître pour certains comme spontanée et le fruit d'un contexte politique particulier. « Il n'en est rien, a souligné le leader des FL, puisqu'une telle décision historique a nécessité un travail de préparation difficile et soutenu au sein du parti. Il n'est pas facile pour les Forces libanaises de retirer la candidature de leur chef à la présidence de la République pour soutenir celle de leur adversaire "historique", de même qu'il n'était pas facile de passer du stade d'une réconciliation qui a tourné la page du passé au stade d'une initiative présidentielle qui ouvre une fenêtre sur l'avenir. »
Et d'ajouter : « Avec le Courant patriotique libre, nous avons dû œuvrer pour que cette décision soit fondée sur des principes politiques incontournables et clairs, et qui ont constitué les dix points fondamentaux » de l'entente.
M. Geagea a ensuite exposé les motifs qui ont poussé les FL à prendre une telle décision. Il a souligné dans ce cadre que l'initiative prise par les FL a été motivée par la crainte de voir le vide institutionnel s'installer indéfiniment et la peur de voir le pays s'engouffrer dans l'inconnu « en offrant une occasion en or à ceux qui avaient pour objectif de faire chuter l'accord de Taëf, puisqu'ils auraient pu se targuer du fait que le système s'est effondré de lui-même ». C'est donc forts de ce constat et mus par la volonté de préserver la stabilité du pays et la structure étatique ainsi que la Constitution et l'accord de Taëf que « nous nous sommes décidés à avaliser la candidature du général Michel Aoun » à la présidence.
M. Geagea a poursuivi en affirmant que tant l'élection de M. Aoun que son discours d'investiture, ou la formation du gouvernement et la tournée effectuée dans le Golfe « ont démontré que les FL ont eu raison de faire ce choix ». Et de rappeler dans ce contexte que « ce n'est pas la première fois que le parti des Forces libanaises prend des décisions difficiles », rappelant ainsi le soutien du parti à l'accord de Taëf, puis la participation au lancement de la révolution du Cèdre alors que le chef des FL se trouvait encore en prison. « Nous célébrons aujourd'hui un événement qui a permis d'ôter les obstacles semés sur le chemin menant au palais présidentiel, des obstacles minutieusement installés afin de maintenir la vacance présidentielle, de la généraliser et de pousser les Libanais malgré eux à un changement de système sous la pression, et dans le but de les inciter à faire des choix qu'il nous est impossible d'accepter », a également souligné M. Geagea.
Et d'ajouter que l'entente de Meerab a aussi permis de démontrer que les composantes politiques libanaises sont bel et bien capables de produire un consensus purement local, loin des considérations d'ordre régional. Cela a pour effet de produire un regain de confiance au sein de la population, après « des années de défiance ». « Le pacte a été ravivé, puisqu'un véritable partenariat national a vu le jour », a-t-il noté, avant d'indiquer que la suite de ce processus doit se matérialiser par une loi électorale « nouvelle, qui traduit ce partenariat et assure la juste représentation » des électeurs.
Le leader des FL a par ailleurs souligné que l'entente de Meerab est aussi l'accord qui a redoré le blason de la présidence de la République, consolidé l'accord de Taëf et redonné le pouvoir de décision aux Libanais. M. Geagea a indiqué sur ce plan que l'objectif au stade actuel est de « consolider et d'approfondir l'entente de Meerab ». Le chef des FL a conclu son intervention en qualifiant le 18 janvier 2016 de « journée nationale glorieuse ».