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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Riyad répond à la défiance des candidats à la présidentielle française

De Fillon à Le Pen en passant par Mélenchon, tous prônent une révision des relations avec les monarchies sunnites du Golfe.

Le ministre des Affaires étrangères saoudien, Adel al-Joubeir, en compagnie de son homologue français, Jean-Marc Ayrault. Thomas Samson/POOL/Reuters

Alors que plusieurs candidats à la présidentielle française émettent régulièrement des critiques contre la monarchie wahhabite, le chef de la diplomatie saoudienne, Adel al-Joubeir, les a qualifiées d'infondées lundi soir. François Fillon (Les Républicains), Marine Le Pen (Front national) et Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) prônent dans leurs programmes respectifs une révision des relations diplomatiques de la France avec les monarchies sunnites du Golfe, notamment l'Arabie saoudite et le Qatar.
« Je ne peux pas faire de commentaire sur ce qui est dit lors de campagnes électorales, mais je sais qu'il s'agit d'une mauvaise perception de l'Arabie saoudite », a ainsi souligné M. Joubeir, qui était en France le week-end dernier pour participer à la conférence internationale de Paris sur le conflit israélo-palestinien. « Le problème est bien réel, les gens disent : "l'extrémisme saoudien", "l'intolérance saoudienne", "le financement saoudien d'institutions radicales", et j'ai toujours dit que c'était faux, a-t-il ajouté. Quand les gens disent "l'Arabie saoudite finance ceci", je leur dis " Montrez-le moi !" Personne n'a rien à montrer, mais l'image reste et devient réelle alors qu'elle est fausse. »
Dans un rapport portant sur « l'organisation, la place et le financement de l'islam en France », publié en juillet dernier, le Sénat français faisait état d'un « financement étranger marginal ». Selon l'ambassadeur saoudien en France, Riyad a participé au financement de huit mosquées françaises pour un total de 3 759 400 euros et au salaire d'environ 14 imams exerçant dans des mosquées en France. Trois dons privés ont en outre été versés par l'intermédiaire de l'ambassade pour la construction de mosquées. Tout en reconnaissant que les dons privés étrangers ne pouvaient faire l'objet d'une « collecte statistique exhaustive », le rapport relevait « la mise en place d'une réglementation plus stricte en matière de contrôle et de transparence de ces dons » par l'Arabie saoudite, Bahreïn ou les Émirats arabes unis.

Alliances hypocrites
Premier partenaire commercial de la France dans le Golfe, avec 8,5 milliards d'euros (environ 9 milliards de dollars) d'échanges en 2015, l'Arabie saoudite est également aux côtés de la France au sein de la coalition internationale en lutte contre l'État islamique (EI) en Syrie.
Dans son livre-programme L'avenir en commun, Jean-Luc Mélenchon, cofondateur du Parti de gauche, appelle pour résoudre le conflit syrien à « réviser les alliances hypocrites avec les pétromonarchies du Golfe (Qatar, Arabie saoudite) et tarir les financements des terroristes ». Le candidat de la droite et du centre, François Fillon, souhaite lui aussi revoir les relations de la France avec l'Arabie saoudite et le Qatar, et interdire les financements étrangers des mosquées, les « salafistes, les wahhabites, les Frères musulmans » n'ayant, selon lui, pas « leur place en France ». « Cette obsession du châtiment, de la punition, nourrit le wahhabisme. L'Arabie saoudite nous le rappelle avec une terrible fréquence », écrit-il dans son ouvrage Vaincre le totalitarisme islamique. Quant à la présidente du FN, Marine Le Pen, elle a accusé à plusieurs reprises le Qatar et l'Arabie saoudite de financer le terrorisme et le fondamentalisme, et critiqué un « personnel politique » français « soumis » à ces deux pays.
« Si vous regardez notre rôle dans la lutte contre l'extrémisme, nous en sommes les victimes, a souligné le ministre Joubeir. Ils (les extrémistes) veulent La Mecque et Médine afin d'avoir une plate-forme à partir de laquelle ils peuvent s'adresser à 1,6 milliard de musulmans. » L'Arabie saoudite entretient des relations historiques avec de nombreux pays, dont la France, a-t-il poursuivi : « Nous avons de bonnes relations commerciales, une étroite coopération politique et sécuritaire, et j'aurais imaginé l'inverse, que (les responsables politiques français) veuillent renforcer les relations entre nos deux pays. »

(Source : Reuters)

Alors que plusieurs candidats à la présidentielle française émettent régulièrement des critiques contre la monarchie wahhabite, le chef de la diplomatie saoudienne, Adel al-Joubeir, les a qualifiées d'infondées lundi soir. François Fillon (Les Républicains), Marine Le Pen (Front national) et Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) prônent dans leurs programmes respectifs une...

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