Pour
Romantique certes, mais jamais mielleux
Le film s'ouvre sur une scène de comédie musicale dans un embouteillage monstre. C'est joyeux, énergique, et on esquisse un sourire en la voyant. Cependant, on ne peut s'empêcher de se dire que c'est kitsch, légèrement « too much », très « à l'américaine » en somme.
Et puis, passé les premiers temps, on plonge finalement dans cette atmosphère si particulière au film. Car ce n'est pas tant « la montée de l'escalier » (une expression chère à Hugo) qui nous intéresse, que ce qu'il y a après. Plus que leur rencontre, c'est leur relation en elle-même, leur histoire commune contre celle des autres, qui nous attendrit.
C'est plus qu'un film pour romantiques, rêveurs, passionnés de jazz et de vieux films. En fait, ce n'est même pas cela. C'est l'histoire de deux êtres, amoureux l'un de l'autre, qui vont être forcés, par les aléas de la vie, de faire des choix. C'est l'histoire d'un dilemme vieux comme le monde : le cœur contre la raison.
Mention toute particulière, aussi, pour la musique. Impossible de rester indifférent devant l'époustouflant duo City of stars !
Enfin, quand même, quel plaisir que de voir Ryan Gosling dans un rôle alignant plus de trois mots par phrase !
M.S.
Contre
Beau et mièvre à la fois
Comme son nom l'indique (ou pas), La La Land ressemble à cette planète édulcorée où les couleurs sont douces, le ciel étoilé, l'amour idéalisé, les sentiments bons, l'avenir possible et la musique (signée Justin Hurwitz) prenante. Deux heures 8 minutes d'un vrai spectacle, avec un duo d'acteurs dans des rôles inattendus, surtout en ce qui concerne Ryan Gosling, une caméra qui emporte et fait danser, certes. Mais le film, trop lisse, dans un rythme répétitif, manque de caractère, d'agressivité, de surprises. Répondant parfaitement (un peu trop parfaitement) au registre classique de la comédie musicale (un peu naïve), il se laisse certainement voir mais déçoit par moments, surtout au vu des nombreux prix qu'il a glanés. La tentation de le comparer à d'autres comédies musicales est facile. Beau spectacle, sûrement, mais moins bon qu'un Moulin Rouge à la fois sensuel, drôle, étonnant, qui étonne, séduit, tant par sa mise en scène totalement inattendue, courageuse, nouvelle, que par son atmosphère, son ambiance et les morceaux musicaux revisités et juste magnifiques.
La La Land, à voir, sûrement, avec le sourire. Pour sa tendresse, et cette belle promenade dans un monde enjolivé. Sans plus.
C.H.
Contre
Tout ne peut être très beau sur la terre de La La
La La Land ne peut laisser indifférent, et il est évident que c'est un des meilleurs films vus cette année. Mais il n'est pas près de marquer les esprits (du moins le mien) comme Whiplash, l'œuvre de Chazelle en 2014, et qui représentait un superbe hommage au monde du jazz.
Musique très belle, scène d'ouverture également et mention très bien au montage, à la mise en scène et à Ryan Gosling. Pour Emma Stone, c'est loin d'être son meilleur rôle. On l'a vue dans des prestations plus convaincantes. Par contre, là où le bât blesse, c'est le scénario qui montre certaines faiblesses. Certaines scènes sont aussi un peu longues et répétitives. Il n'était donc pas nécessaire d'allonger tellement le film qui aurait gagné à être plus resséré. À vouloir en faire trop dans l'hommage au jazz et aux comédies musicales, le cinéaste Damien Chazelle pèche un peu par ostentation. Comme s'il cherchait à trop plaire. « Le mieux est l'ennemi du bien », dit-on. N'empêche que c'est un beau moment de cinéma.
Ca.K.
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