Commentant les propos tenus par le vice-président du conseil exécutif du Hezbollah Nabil Kaouk, Antoine Zahra, député Forces libanaises de Batroun, a répondu aux questions de L'Orient-Le Jour.
Qu'est-ce qui a poussé Nabil Kaoukh à déclarer, lundi, jour de l'arrivée de Michel Aoun en Arabie saoudite, qu'il « existe une politique et un financement saoudiens visant à exporter la pensée wahhabite dans le monde entier » ?
Une telle prise de position – même si le Hezbollah veut le nier – n'a qu'un seul but, c'est de faire du parasitage autour de la visite de M. Aoun en Arabie saoudite. Mais cela n'aura pas d'impact négatif sur la visite, car Riyad connaît très bien le jeu et les intentions du Hezbollah ainsi que les raisons qui se cachent derrière ces propos. Le Hezbollah veut garder le Liban sous son giron et celui de l'Iran, mais cela ne marchera pas. De plus, de par son histoire, l'Arabie saoudite a de tout temps soutenu le Liban et elle n'arrêtera pas de le faire actuellement.
Cette déclaration vise-t-elle, selon vous, à poser des limites à la politique étrangère de la présidence de la République en particulier et du Liban en général ?
Sans aucun doute. Cela entre dans la dynamique de la politique traditionnelle du Hezbollah qui ne veut pas que le Liban puisse avoir une politique étrangère propre et indépendante de ses desseins.
Doit-on s'attendre à ce que le Hezbollah mène une nouvelle campagne contre l'Arabie saoudite ?
Bien sûr, le Hezbollah a des comptes à régler avec l'Arabie saoudite. Dans ce cadre, il répond directement de la politique de Téhéran vis-à-vis du royaume wahhabite. C'est un instrument de l'Iran au Liban, le Hezbollah n'est pas un parti libanais. Ses membres crient sur tous les toits qu'il fait partie du wilayet al-faqih. Tant que le conflit irano-saoudien continuera, la campagne du Hezbollah contre l'Arabie saoudite se poursuivra.
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commentaires (6)
Les histoires entre l'Iran et l'Arabie saoudite par Hezbollah interposé, ne m'intéressent pas. Ce qui m'intéresse en priorité c'est la présence de deux millions de réfugiés sur le territoire libanais déjà surpeuplé. Cela devrait être le premier souci de l'Etat dans toutes ses composantes. Le Liban se vide de ses citoyens au profit de ses intrus qui viennent d'ailleurs.
Un Libanais
17 h 27, le 11 janvier 2017