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À La Une - Diplomatie

Informations contradictoires sur le déblocage de l'aide militaire saoudienne au Liban

Le président libanais s'est entretenu avec le roi saoudien.

Le président libanais, Michel Aoun, en compagnie du roi Salmane d'Arabie, le 10 janvier 2016 à Riyad. Photo Ani.

L'un des grands dossiers de la visite du président de la République libanaise, Michel Aoun à Riyad, devait être celui de l'aide militaire de trois milliards de dollars gelée en février dernier.

Mardi soir, des informations contradictoires circulaient à ce sujet. Selon une information rapportée par l'AFP, un responsable au sein de la délégation du président Aoun qui a rencontré le roi Salmane a affirmé que "le blocage (de l'aide) est levé".  "C'est fini. Il y a un vrai changement. Mais quand et comment, nous devons attendre pour voir", a déclaré la source, parlant d'une "nouvelle page" dans les relations entre les deux pays.

Le fils du roi Salmane, le puissant ministre de la Défense et vice-prince héritier Mohammed ben Salmane, va discuter avec son homologue libanais des façons d'avancer sur cette aide, a encore déclaré le responsable sous couvert de l'anonymat.

Mais selon des sources de la délégation citées par Hoda Chédid, envoyée spéciale de L'Orient-Le Jour en Arabie saoudite, le déblocage de l'aide n'a pas encore été décidé. Selon ces sources, l'Arabie a promis d'étudier tous les dossiers qui ont été évoqués durant les entretiens avec la délégation libanaise.

Après avoir gelé, en février 2016, le financement d'un contrat de 3 milliards de dollars pour la fourniture au Liban d'armes françaises, Riyad avait déclaré, en mars, le Hezbollah "organisation terroriste". Ces décisions visaient à sanctionner la position en retrait du Liban lors d'un Conseil de la Ligue arabe en janvier, qui avait condamné à l'unanimité les attaques contre les représentations saoudiennes en Iran. Ces attaques faisaient suite à l'exécution, en Arabie saoudite, de Nimr Baqer Al-Nimr, prédicateur chiite considéré comme une figure de la contestation.

Selon des propos rapportés en début de soirée par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), M. Aoun, qui a été reçu en début d'après-midi par le roi Salmane d'Arabie, a demandé au cours de sa visite que l'Arabie saoudite "continue de soutenir l'armée libanaise dans son combat contre le terrorisme". Il a aussi demandé au roi d'Arabie de faire le suivi de la question du don saoudien à l'armée. M. Aoun a estimé "qu'une nouvelle page dans les relations libano-saoudiennes a été ouverte" et a invité le roi saoudien à se rendre au Liban, rapporte également l'Ani.

 

 

(Lire aussi : Autour de Aoun, l'image d'un Liban officiel uni arborée à Riyad)

 

Le retour des ressortissants arabes au Liban
La rencontre entre M. Aoun et le roi Salmane d'Arabie s'est déroulée autour d'un déjeuner, a indiqué l'agence officielle saoudienne SPA qui n'a pas précisé la teneur des discussions. Ni le monarque saoudien ni le président libanais n'ont fait de déclarations à la presse à l'issue de leur entretien de 90 minutes. Toutefois, l'Ani avait rapporté que le roi Salmane a demandé à son équipe d'"étudier toutes les demandes de la délégation libanaise concernant les questions économiques, financières, militaires, sécuritaires et touristiques et de les prendre en considération". Les deux responsables se sont accordés à renforcer les relations bilatérales afin qu'elles redeviennent ce qu'elles étaient, toujours selon l'agence. Le roi d'Arabie a également assuré que son pays ne s'ingérait pas dans les affaires libanaises et que se sont les Libanais eux-même qui prennent en main leurs affaires.

Selon la chaîne libanaise LBCI, le roi Salmane a affirmé à son hôte que "les ressortissants arabes (à savoir ceux de l'Arabie saoudite, ou plus généralement des pays du Golfe, ndlr) pourront à nouveau se rendre au Liban. Mardi matin, le ministre saoudien du Commerce et des investissements, Majed Ben Abdallah Kasbi, avait déjà tenu des propos allant dans ce sens. Le royaume wahhabite avait déconseillé il y a plusieurs mois à ses citoyens de se rendre au pays du cèdre en raison des tensions diplomatiques. Mais les relations entre Beyrouth et Riyad se sont améliorées ces derniers temps.

Toujours selon la LBCI, le roi Salmane a insisté auprès de M. Aoun sur "la solidité et le renforcement des relations" entre Riyad et Beyrouth. Les deux dirigeants ont exprimé leur attachement à "la stabilité du Liban et des pays arabes de la région".

 

(Lire aussi : Aoun en terre saoudienne pour tourner la page des malentendus)

 

Les médias libanais
Mardi matin, le ministre libanais de l'Économie, Raëd Khoury, a affirmé que la plupart des questions litigieuses entre le Liban et l'Arabie saoudite ont été résolues, notamment celle relative aux exportations libanaises, rapportent des médias locaux. "La plupart des problèmes en suspens ont été résolus, notamment la question des exportations de produits libanais, et nous sommes convenus de former une commission chargée de traiter les dossiers litigieux qui pourraient éventuellement surgir", a dit M. Khoury, à l'issue d'un entretien avec son homologue saoudien, Adel Fakih.

Le ministre libanais de l'Information, Melhem Riachi, et son homologue saoudien, Adel Ben Zeid al-Tarifi, ont pour leur part abordé la situation des médias libanais en difficulté et les moyens de les soutenir. "Nous avons discuté du soutien à tous les médias qui travaillent de manière professionnelle afin qu'ils puissent à nouveau exercer", a déclaré M. Tarifi, selon la chaîne LBCI. Plusieurs journaux libanais connaissent des difficultés financières depuis plusieurs mois. Certains ont mis la clé sous la porte, tel le quotidien en langue arabe as-Safir.

Enfin, les ministres libanais et saoudien des Finances, respectivement Ali Hassan Khalil et Mohammad Jaadan, ont annoncé un accord pour éliminer la double imposition des ressortissants libanais et saoudiens, affirmant que cet accord sera bientôt signé.

Vers 14h15, le président Aoun a reçu le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adeil Jubeir, en présence de la délégation ministérielle libanaise. Aucune déclaration n'a été faite à l'issue de cet entretien. M. Jubeir a par la suite eu un tête à tête avec son homologue libanais, Gebran Bassil.

 

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commentaires (3)

Chéhhadînes wé m'chârtînes, ces Levantins Orangisto-maronites pseudo-phéniciens !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

22 h 09, le 10 janvier 2017

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Commentaires (3)

  • Chéhhadînes wé m'chârtînes, ces Levantins Orangisto-maronites pseudo-phéniciens !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    22 h 09, le 10 janvier 2017

  • Ouaissss c'est çla. . Comptez y bien. Aboulez le flouss et cassez vous. Y a rien d'autres à tirer d'incompétents de votre espèce.

    FRIK-A-FRAK

    19 h 15, le 10 janvier 2017

  • Fiasco saoudien et déclarations diplomatiques généreuses et chaleureuse ...:

    M.V.

    15 h 38, le 10 janvier 2017

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