La neutralité au centre de l’escale saoudienne

Le président de la République, Michel Aoun, est attendu aujourd'hui à Riyad pour son premier déplacement depuis son élection à la présidence de la République, en réponse à une invitation officielle de 48 heures qui lui a été adressée par le roi Salmane d'Arabie saoudite, suite à quoi il devrait se rendre au Qatar jeudi et vendredi. La délégation du président comprendra les ministres Nouhad Machnouk, Gebran Bassil, Yaacoub Sarraf, Ali Hassan Khalil, Raëd Khoury, Marwan Hamadé, Melhem Riachi et Pierre Raffoul.
La visite devrait en principe servir à rétablir les ponts entre Beyrouth et Riyad, et déboucher sur l'annulation de l'interdiction faite aux ressortissants saoudiens et qataris de se rendre au Liban. Les relations entre les deux pays n'ont pas été de tout repos durant la vacance présidentielle, Riyad rappelant son ambassadeur et réduisant sa présence à Beyrouth à un chargé d'affaires.
Selon notre correspondante au palais de Baabda, Hoda Chedid, cette visite traduirait une nouvelle vision de la part de Riyad vis-à-vis du Liban à la lumière de l'élection de Michel Aoun à la présidence de la République, visant à réduire les tensions. Ce sera l'occasion pour le chef de l'État de ramener la coopération à son statut antérieur sur le plan économique, mais aussi sécuritaire et militaire, avec le dégel du don saoudien à l'armée, pour l'instant bloqué. La visite serait enfin l'occasion pour le général Aoun d'exposer sa vision d'un Liban neutre et de la politique de distanciation vis-à-vis des conflits voisins, conformément à son discours d'investiture.