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Le Liban en 2016 - Rétro 2016

Culture : Les 16 qui ont fait 2016

Une pléthore d'événements culturels plus ou moins brillants a eu lieu en 2016. Nous en retiendrons pour cette rétrospective, dans un choix forcément subjectif et non exhaustif, ceux qui ont été pensés, ressentis, modelés, présentés par des artistes libanais défricheurs. Parce qu'en culture, à l'ère du presque tout écrit, tout dit, tout chanté, tout joué, les noms de ceux qui réussissent encore à innover et à bâtir une carrière hors des sentiers battus sont à écrire automatiquement avec des lettres d'or.

Alberto Pizzoli/AFP

Lina Abyad
Pour son But I Love You, et sa mise en scène dépouillée au théâtre Monnot (juin). En entremêlant les récits de quatre femmes, elle explorait l'identité fracturée des femmes violentées.

 

Rabih Alameddine
Prix Femina du roman étranger pour Les Vies de papier (éditions Les Escales, traduit de l'anglais par Nicolas Richard.). «Il est incroyablement gratifiant qu'un roman à propos d'une femme de 72 ans vivant à Beyrouth soit acclamé de la sorte», a réagi l'écrivain libanais.

 

Sahar Assaf
À l'AUB, en octobre 2016, elle a donné la parole à trois actrices (Julia Kassar, Alia Khalidy et Raida Taha) pour lire des textes de May Ziadé, Anbara Salam et Wadad Cortas dans un discours que les trois femmes ont prononcé, il y a un siècle, en ces mêmes lieux...

 

Assadour
À travers cinquante ans de travail exposés au musée Sursock, où tout se structure, se déstructure, se construit et se déconstruit, c'est tout l'esprit de Beyrouth qu'Assadour a donné à voir, à ressentir, en mars 2016.

 

Ayman Baalbaki
Le peintre recordman de vente a offert à la galerie Saleh Barakat, en septembre 2016, un parcours pictural qui secoue par son approche sur les mutations du monde. Un témoignage presque violent de réalisme par un maître de la matière.


Issam Bou Khaled et Fadi Abi Samra
Les deux hommes ont ouvert une page sur les planches du Tournesol en octobre 2016. Une Page 7 chargée de rires, de larmes et d'émotions. Pour le bonheur de tous.

 

Carmen Boustani
Pour son neuvième opus, après essais et romans, l'auteure a choisi d'écrire la biographie d'Andrée Chedid, née au Caire, résidant un certain temps au Liban et vivant définitivement à Paris. Un très beau témoignage.

 

Pierre Geagea
Uno, le spectacle onirique de ce danseur chorégraphe malentendant mêlait danse et théâtre en s'inspirant des œuvres du dramaturge Wajdi Mouawad, a été joué en juin 2016 au théâtre Babel.

 

Laure Ghorayeb
Quatre-vingt-quatre printemps, une énergie, un bouillonnement créatif, des projets et des défis, des expos et des livres, pour cette dévoreuse de vie...

 

Hanane Hajj Ali
En octobre 2016, elle a été une femme pâte à modeler dans son monologue d'une force et d'une évidence saisissantes. Jogging, à défricher comme on épluche un chou: par couches successives jusqu'à en croquer le cœur. Pas tendre du tout.

 

Annabel Kassar
L'installation que cette architecte franco-libanaise a présenté sur le parvis de la Somerset House, dans le cadre de la première Biennale de design de Londres (septembre 2016) exaltant «l'ingéniosité et l'optimisme des Libanais», lui a valu le Prix de la contribution la plus exceptionnelle de cette édition.

 

Aliya Khalidy
À travers une mise en scène en images et en émotions pétrie d'intelligence et de finesse, elle a raconté l'histoire, en mai 2016, au théâtre Babel (malheureusement définitivement fermé aujourd'hui) d'une jeune fille rebelle, pionnière de l'émancipation féminine au Liban: Anbara Salam.

 

Tania el-Khoury
Dans son Gardens Speak, installation audio interactive, elle a donné la parole aux jardins éventrés où nos enfants sont enterrés. Dans le cadre de Spring Festival mai 2016.

 

Mashrou'Leila
Les fils de la nuit ont effectué une tournée à l'échelle mondiale, partant de l'Égypte, puis la Jordanie (après une interdiction déjouée in extremis), en passant par la Tunisie, et après avoir foulé des scènes prestigieuses en Europe et aux États-Unis, comme celles du Exit Festival (Croatie), du Pop Montréal Festival (Canada), du Paléo Festival (Suisse) ou du festival d'Île-de-France (France). Mashrou' Leila a donné un concert mémorable sous la belle étoile de Jbeil.

 

Hannibal Srouji
Prix Jouhayna Baddoura 2016, le peintre a marqué les esprits par son art et son feu. Sacrés.

 

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Ibrahim Maalouf, l'artiste de l'année

Parce que le Franco-Libanais continue sur sa formidable lancée de révolutionner la trompette. En 2014, il était le premier musicien à se voir décerner, en France où il réside, une Victoire de la musique (dans la catégorie meilleur album musiques du monde) pour un opus instrumental. En 2016, à la mi-décembre, il a fêté sept albums et dix ans de scène dans l'arène parisienne de Bercy pleine à craquer (son maître, Miles Davis, 32 ans plus tôt, a été le dernier jazzman à remplir cette salle mythique). Un mois auparavant, il accompagnait Sting pour la réouverture du Bataclan endeuillé, notamment sur un morceau symbolique devenu anthologique: Inchallah. Inchallah donc que ce souffle de liberté diffusé au gré de la musique d'Ibé dure, perdure et capture les rives de sa Méditerranée natale.

 

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Ils nous ont quittés

L'artiste peintre et sculpteur Guvder, John Guvdérelian, 93 ans. Mounir Abou Debs, 88 ans, père du théâtre libanais. Melhem Barakat, 71 ans, chanteur et compositeur. Berge Fazlian, 90 ans, acteur, metteur en scène, chorégraphe. Samir Yazbeck, 77 ans, chanteur à la voix de velours. Ghassan Ghazal, 55 ans, artiste. Mona Meraachli, 58 ans, chanteuse. Leila Alaoui, 33 ans, photographe franco-marocaine, libanaise de cœur.

 

Lina AbyadPour son But I Love You, et sa mise en scène dépouillée au théâtre Monnot (juin). En entremêlant les récits de quatre femmes, elle explorait l'identité fracturée des femmes violentées.
 
Rabih AlameddinePrix Femina du roman étranger pour Les Vies de papier (éditions Les Escales, traduit de l'anglais par Nicolas Richard.). «Il est incroyablement gratifiant qu'un roman à...