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Le Liban en 2016 - rétro 2016

Liban : les événements qui ont fait 2016

Le leader des Forces libanaises Samir Geagea et le chef du Courant patriotique libre Michel Aoun ont scellé le 18 janvier une entente fondée sur un document politique qui a tourné la page d'un lourd contentieux entre les deux grandes formations chrétiennes, remontant à la "guerre d'élimination".

Janvier : Geagea annonce son appui à la candidature de Michel Aoun

 

- Dimanche 3 : décès de l'ancien ministre Fouad Boutros, à l'âge de 98 ans. Tout au long de sa carrière, Fouad Boutros avait assumé plusieurs portefeuilles ministériels. Dans les années 90 et jusqu'en 2005, il avait présidé la commission chargée d'élaborer une nouvelle loi électorale.
- Jeudi 7 : *rejet de la demande d'élargissement de Hannibal Kadhafi présentée par son avocate.
*Rassemblement du collectif « Nous réclamons des comptes » devant le siège de l'Inspection centrale, à Sanayeh, pour dénoncer la « corruption » dans la gestion des déchets.
- Vendredi 8 : intempéries, pluies, vents et importants dégâts dans le Akkar, notamment dans les camps de réfugiés syriens.
- Mercredi 13 : le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, assure que les élections municipales auront lieu en mai.
- Jeudi 14 : remise en liberté, sous caution, de l'ancien ministre Michel Samaha par le Tribunal militaire. M. Samaha avait été arrêté le 9 août 2012, en flagrant délit de transport d'explosifs pour le compte du chef des services de renseignements syriens, le général Ali Mamlouk. Manifestation des jeunes du 14 Mars qui demandent la dissolution du Tribunal militaire.
- Lundi 18 : le leader des Forces libanaises Samir Geagea annonce à Meerab son soutien à la candidature du général Michel Aoun à la présidence de la République, sur base d'une entente définie par un accord politique en 10 points.
- Jeudi 21 : le Parti socialiste progressiste annonce le maintien de son appui à la candidature du député Henri Hélou à la présidence de la République.
- Vendredi 22 : la mère du député Hassan Yaacoub met un terme à sa grève de la faim entamée le 10 janvier pour demander la libération de son fils, arrêté en décembre 2015, dans le cadre de l'enquête sur le rapt de Hannibal Kadhafi.

 

Février : Démission du ministre de la Justice Achraf Rifi ; Riyad gèle son aide à l'armée

 

- Mercredi 3 : opération de l'armée contre l'organisation État islamique à Ersal. Arrestation de 16 miliciens, 6 jihadistes tués, dont un chef local.
- Vendredi 5 : le Premier ministre, Tammam Salam, de retour de Londres où il a assisté à la conférence des donateurs pour les victimes du conflit syrien, affirme que le Liban n'a pris aucune mesure appuyant l'implantation des réfugiés syriens.
- Jeudi 11 : le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, demande le retour « en sécurité » et non pas « volontaire » des réfugiés syriens, lors d'une réunion à Munich du Groupe de soutien international à la Syrie.
- Mardi 16 : le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, annonce dans un discours l'intention de son parti de continuer à s'impliquer dans les combats en Syrie tout en réitérant sa position en faveur d'une solution politique au conflit syrien.
- Vendredi 19 : gel par l'Arabie saoudite d'une aide de 4 milliards de dollars à l'armée libanaise et aux Forces de sécurité intérieure, en signe de protestation contre la position du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, qui s'était abstenu de se solidariser avec l'Arabie saoudite lors du vote par la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique d'une résolution condamnant l'attaque contre l'ambassade saoudienne en Iran.
- Dimanche 21 : démission du ministre de la Justice, Achraf Rifi, qui appelle le gouvernement à présenter des excuses officielles à l'Arabie saoudite et à démissionner.
- Mardi 23 : l'Arabie saoudite et Bahreïn interdisent à leurs ressortissants de se rendre au Liban. Les Émirats arabes unis réduisent le niveau de leur représentation diplomatique à Beyrouth.
- Mercredi 24 : défilé de personnalités politiques à l'ambassade d'Arabie saoudite, en signe de solidarité avec le royaume, dans une volonté de ramener Riyad à de meilleurs sentiments.

 

Mars : Un dénouement controversé de la crise des déchets ; Hariri à Moscou

- Mercredi 2 : à la 36e réunion pour l'élection d'un président de la République, le quorum est presque atteint, même si le principal candidat, Sleiman Frangié, ne se rend pas au Parlement.
- Mardi 8 : le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) annule, en appel, la condamnation de la directrice adjointe de la chaîne libanaise al-Jadeed, Karma Khayat, qui était accusée d'outrage à la Cour.
- Mercredi 9 : relaxe de l'ancien député Hassan Yaacoub, incarcéré dans le cadre de l'affaire Hannibal Kadhafi.
- Jeudi 10 : opération de l'armée dans le jurd de Ras Baalbeck, un soldat et cinq terroristes de l'EI tués.
- Vendredi 11 : la commission ministérielle chargée du dossier des déchets s'accorde sur un plan de sortie de crise, fondé sur la construction de deux décharges, l'une à Costa Brava, l'autre à Bourj Hammoud.
- Dimanche 13 : décès de l'ancien député Auguste Bakhos.
- Samedi 19 : les déchets recommencent à être collectés des rues après huit mois de crise ; la décharge de Naamé rouverte pour deux mois.
- Lundi 21 : le scandale des réseaux illégaux d'internet sur le territoire libanais éclate, à la suite de révélations faites au cours d'une réunion de la commission parlementaire des Télécommunications.
- Mardi 22 : annonce officielle de l'initiative « Beyrouth Madinati », une liste issue de la société civile, en vue des élections municipales dans la capitale.
- Vendredi 25 : en visite au Liban, Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, réaffirme l'engagement onusien envers le pays du Cèdre et effectue une tournée auprès des réfugiés.
- Mercredi 30 : Saad Hariri à Moscou pour soulever le problème de la vacance présidentielle au Liban.

 

Avril : Hollande à Beyrouth ; naissance de listes de la société civile pour les municipales

 

- Vendredi 1er : Saad Hariri reçu par le président russe Vladimir Poutine à Moscou ; au menu des discussions, la vacance présidentielle au Liban et les conflits régionaux.
- Vendredi 8 : l'ancien ministre Michel Samaha, accusé d'avoir préparé des attentats sur le sol libanais avec des complices syriens haut placés, est renvoyé par le tribunal militaire sous les verrous pour 13 ans de travaux forcés ; il avait été relâché le 15 janvier.
- Mardi 12 : l'Australienne Sally Faulkner, qui a voulu reprendre ses enfants vivant avec leur père libanais, est inculpée de « rapt de mineurs » à Beyrouth.
- Jeudi 14 : brève rencontre, mais aucun échange, entre le roi Salmane d'Arabie saoudite et le Premier ministre Tammam Salam à Istanbul, à la séance inaugurale de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), en pleine période de turbulence dans les relations libano-saoudiennes.
- Vendredi 15 : l'OCI condamne « les actes terroristes » du Hezbollah, au cours de son congrès à Istanbul.
- Samedi 16 : visite du président français François Hollande au Liban, en pleine période de vacance présidentielle.
- Vendredi 22 : la campagne « Beyrouth Madinati » dévoile la liste de ses 24 candidats aux élections municipales de la capitale, douze femmes et douze hommes.
- Lundi 25 : le président du Parlement, Nabih Berry, annonce la relance des travaux des commissions parlementaires devant discuter des projets de loi électorale.
- Mardi 26 : la liste parrainée par Saad Hariri pour les municipales de Beyrouth voit le jour, regroupant tous les partis politiques.
- Jeudi 28 : la décision du conseil municipal de Beyrouth de racheter des terrains sur la plage de Ramlet el-Baïda à 120 millions de dollars crée la polémique ; la société civile rétorque que ces terrains sont supposés être publics.
- Vendredi 29 : Saad Hariri est reçu par le président turc à Istanbul ; il se déclare par la même occasion hostile à la proposition d'un mandat présidentiel réduit à deux ans.

 

Mai : Raï reçu à l'Elysée ; élections municipales fortement politisées

– Lundi 2 : décès de Nouhad Souhaid, ancienne députée de Jbeil, figure iconique du leadership féminin au sein de la vie publique libanaise.
– Mercredi 4 : le conseiller du guide suprême iranien, Ali Akbar Velayati, entame une visite au Liban au cours de laquelle il réitère l'appui de l'Iran au Hezbollah.
– Dimanche 8 : victoire de « la liste des Beyrouthins » appuyée par le leader du courant du Futur Saad Hariri et les partis politiques aux municipales de Beyrouth. La liste de la société civile, Beyrouth Madinati, remporte 40 % des voix. Victoire de la liste appuyée par l'alliance des partis politiques à Zahlé.
– Lundi 9 : le patriarche maronite Béchara Raï discute du dossier de la présidentielle avec le président François Hollande à l'Élysée.
– Jeudi 12 : le Hezbollah se déchaîne pour la première fois contre le secteur bancaire, l'accusant « d'attiser une guerre d'élimination » contre le parti chiite.
– Vendredi 13 : le commandant militaire du Hezbollah, Moustapha Badreddine, est tué dans une « grande explosion » en Syrie. Les funérailles de ce haut responsable militaire du parti chiite, l'un des cinq responsables de la formation accusés du meurtre de Rafic Hariri, ont lieu dans la banlieue sud de Beyrouth.
– Dimanche 15 : victoire de la liste de Juan Hobeiche soutenue par les partis politiques à Jounieh. Le Hezbollah est contesté dans les villages chiites de Jbeil. Michel Murr remporte les villages du Metn.
– Mardi 17 : le chef du courant du Futur, Saad Hariri, est reçu par le président français, François Hollande, à l'Élysée. S'adressant à la presse, M. Hariri déclare qu'il n'a pas de problème à rencontrer le chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, Michel Aoun.
– Mercredi 18 : le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, critique vivement la position du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, exposée dans un rapport publié en mai sur la situation des déplacés et réfugiés dans le monde. Dans ce rapport, Ban évoque une extension du séjour des déplacés syriens et leurs droits à acquérir la nationalité du pays d'accueil. Ces propos susciteront pendant quelques jours une vive polémique au Liban.
– Dimanche 22 : Amal Abou Zeid élu député de Jezzine. La liste appuyée par Bahiya Hariri et Fouad Siniora remporte les municipales de Saïda. Les indépendants et les communistes affrontent le tandem Amal-Hezbollah dans plusieurs localités du Liban-Sud. Victoire de la liste soutenue par le CPL à Jezzine.
– Mardi 24 : Samy Gemayel menace de retirer les ministres Kataëb du gouvernement si le dossier des déchets n'est pas résolu avec transparence.
– Mercredi 25 : Tammam Salam déclare à Télé-Liban que « le Liban est l'État le plus failli en termes de respect de la Constitution ».
– Dimanche 29 : écrasante victoire de la liste soutenue par Achraf Rifi aux municipales de Tripoli. La liste appuyée par le ministre Boutros Harb l'emporte à Tannourine. Victoire de la liste soutenue par le député Hadi Hobeiche à Kobeyate (Akkar).
– Dimanche 29 : le sanctuaire de Saydet el-Mantara (Notre-Dame de l'Attente) de Maghdouché est inscrit sur la carte du tourisme religieux international.
– Lundi 30 : démission du député grec- orthodoxe de Tripoli, Robert Fadel.

 

Juin 2016 : Attentats-suicide à Qaa ; les Kataëb se retirent du gouvernement

– Mercredi 1 : dans une décision orale, la chambre de première instance du Tribunal spécial pour le Liban décide la poursuite du procès des assassins présumés de Rafic Hariri, dans l'attente de plus amples informations de la part des autorités libanaises concernant la mort de l'accusé Moustapha Amine Badreddine, responsable militaire du Hezbollah qui aurait été tué en mai en Syrie.
– Jeudi 2 : Amin Maalouf, écrivain et académicien franco-libanais, apparaît dans une interview préenregistrée sur la chaîne israélienne francophone i24. Cette intervention, axée sur la culture, suscite de vifs débats au Liban.
– Dimanche 5 : Walid Joumblatt affirme qu'il n'a plus d'inconvénients à voter Michel Aoun à l'élection présidentielle.
– Vendredi 10 : Mounir Chamoun, père libanais de la psychanalyse, décède à l'âge de 82 ans.
– Dimanche 12 : attentat contre la Blom Bank à Hamra. L'attaque est liée à l'entrée en vigueur des sanctions financières américaines contre le Hezbollah.
– Mardi 14 : les Kataëb démissionnent du gouvernement Salam. Samy Gemayel affirme ne plus tolérer que son parti soit un faux témoin de « marchés douteux ». Le ministre du Travail, Sejaan Azzi, décide de rester au gouvernement.
– Lundi 20 : Sejaan Azzi est radié du parti Kataëb.
– Mardi 21 : vingtième séance du dialogue national à Aïn el-Tiné.
– Lundi 27 : huit attentats-suicide non revendiqués, perpétrés en deux vagues par plusieurs kamikazes, frappent le village chrétien frontalier de Qaa, dans la Békaa. Les attentats font cinq tués et vingt-huit blessés.
– Mercredi 29 : Qaa enterre ses victimes.
– Jeudi 30 : le commandement de l'armée annonce avoir déjoué deux attaques terroristes que les jihadistes du groupe État islamique comptaient mener au Liban. Les attaques devaient viser un grand site touristique ainsi qu'une zone résidentielle densément peuplée.

 

Juillet : le chef du Quai d'Orsay à Beyrouth

– Vendredi 1er : le Comité international de la Croix-Rouge annonce qu'il va procéder à la collecte des échantillons biologiques de référence des membres des familles des disparus au Liban et en Syrie. Cela permettra d'identifier les restes humains, une fois qu'un mécanisme national aura été mis en place sur ce plan par le gouvernement libanais.
– Vendredi 1er : le Courant patriotique libre (CPL) et le mouvement Amal annoncent une entente « totale » sur le dossier du pétrole, à l'issue d'un entretien entre le président de la Chambre, Nabih Berry, et le chef du CPL, Gebran Bassil.
– Vendredi 8 : à la veille de son arrivée à Beyrouth, le lundi 11 juillet, pour prendre en charge ses fonctions en tant qu'ambassadrice des États-Unis au Liban, Elizabeth Richard déclare que l'implication « unilatérale » du Hezbollah en Syrie remet en question l'indépendance du Liban.
– Dimanche 10 : dissensions au sein du Parti syrien national social (PSNS) à la suite de la réélection d'Assaad Hardane à la tête du parti. Cette réélection sera par la suite invalidée par les instances supérieures du PSNS.
– Dimanche 10 : décès d'Élie Salibi, l'un des ténors du monde de la télévision, à l'âge de 75 ans.
– Lundi 11 : le chef du Quai d'Orsay, Jean-Marc Ayrault, entame une visite officielle de 48 heures à Beyrouth, au cours de laquelle il exhorte les responsables libanais au compromis pour régler la crise institutionnelle.
– Vendredi 15 : le juge compétent en matière d'outrage au sein du Tribunal spécial pour le Liban, Nicola Lettieri, déclare coupables le quotidien al-Akhbar et son directeur, Ibrahim el-Amin. Le journaliste et l'organe de presse sont accusés d'avoir entravé le cours de la justice en publiant la liste de prétendus témoins appelés à comparaître devant le tribunal.
– Jeudi 21 : le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, se rend à Qaa, dans la Békaa, pour présenter ses condoléances aux familles des victimes des attentats terroristes survenus dans le village en juin.
– Lundi 25 : Mohammad Chmandar, alias Abou Abdelrahman, frère de Fadl Chaker, ancien crooner devenu salafiste, se rend à l'armée. Tout comme son frère, Mohammad Chmandar était un partisan du cheikh salafiste Ahmad el-Assir et impliqué dans la bataille de Abra survenue en juin 2013 entre les partisans du cheikh Assir et l'armée.
– Lundi 25 : Hassan Yaacoub, détenu depuis décembre 2015 dans le cadre de l'affaire du rapt de Hannibal Kadhafi, fils de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, est remis en liberté, en échange d'une caution de 30 millions de livres libanaises.
– Jeudi 28 : Badoui Abou Dib, pilier du cercle des pénalistes libanais, décède à l'âge de 90 ans.

 

Août : Dialogue national de trois jours ; Raï et Joumblatt reconduisent le pacte de réconciliation dans la Montagne

– Mardi 2 : coup d'envoi, à Aïn el-Tiné, du dialogue national qui se poursuivra trois jours durant. Les réunions de ces trois jours s'achèvent sans aboutir à des résultats concrets au niveau des thèmes qui figurent à l'ordre du jour, relatifs essentiellement à la crise présidentielle et à la loi électorale. Une nouvelle séance est fixée au 5 septembre.
– Mardi 2 : un nouveau bras de fer surgit à Lassa entre l'Église maronite et les chiites du village autour des biens-fonds chrétiens dans cette localité du jurd de Jbeil.
– Samedi 6 : quinze après la réconciliation de la Montagne, le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, et le leader druze Walid Joumblatt reconduisent le pacte historique de cette réconciliation. Mgr Raï célèbre à cette occasion la messe en l'église fraîchement rénovée de Notre-Dame de Moukhtara.
– Jeudi 11 : le Conseil des ministres approuve enfin le processus de nomination du président et des membres du conseil d'administration de la Commission sur la sécurité sanitaire des aliments.
– Vendredi 12 : décès d'Antoine Béchara, grand leader syndicaliste, qui a été à la tête de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) de 1983 à 1991.
– Mercredi 24 : le ministère des Affaires étrangères lance officiellement sa campagne nationale pour le recouvrement de la nationalité des Libanais de la diaspora.
– Lundi 29 : le Tribunal spécial pour le Liban condamne le rédacteur en chef du quotidien al-Akhbar, Ibrahim el-Amine, à une amende de 20 000 d'euros, et Akbar Beirut, la société éditrice du journal, à une amende de 6 000 euros. M. Amine est reconnu coupable d'outrage pour avoir publié des informations sur des témoins confidentiels dans le cadre des procédures concernant l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.
– Mardi 30 : premier rassemblement, au centre-ville de Beyrouth, de « Liban humaniste », à l'initiative de Chebli Mallat, avocat et juriste, pour l'application de la Loi fondamentale. Le but de ce rassemblement est d'éveiller la société civile à ses droits, et au respect de l'honneur et de la dignité de la Constitution. Ces rassemblements se poursuivront, chaque mardi, jusqu'à l'élection le 31 octobre de Michel Aoun à la présidence de la République.
– Mercredi 31 : une explosion se produit au rond-point de Zahlé, dans la Békaa, tuant une ressortissante syrienne et blessant onze autres personnes.

 

Septembre : Série de concertations pour Tammam Salam à New York

- Vendredi 2 : * le juge Alaa Khatib publie l'acte d'accusation dans l'affaire du double attentat contre les mosquées as-Salam et al-Takwa de Tripoli, perpétré en août 2013. L'acte d'accusation met en cause deux officiers des services de renseignements syriens. À la suite de cette mise en cause des SR syriens, le ministre démissionnaire de la Justice, Achraf Rifi, demandera au gouvernement de porter plainte contre la Syrie devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Le député Marwan Hamadé réclamera, le 5 septembre, l'expulsion de l'ambassadeur syrien à Beyrouth.
Un enfant de 12 ans déjoue la sécurité de l'aéroport international Rafic Hariri et se rend... en Turquie.
- Samedi 4 : à l'occasion de la messe annuelle à la mémoire des martyrs de la résistance libanaise, le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, met l'accent sur le terrorisme pratiqué par le régime Assad et souligne que face au blocage institutionnel, la seule issue possible est l'élection de Michel Aoun à la présidence de la République et la désignation de Saad Hariri au poste de Premier ministre. Aux « ennemis du Liban », Samir Geagea déclare : « N'essayez pas de nous mettre à l'épreuve une nouvelle fois. »
- Dimanche 11 : les Kataëb lèvent le sit-in organisé par le parti devant la décharge de Bourj Hammoud pour protester contre le projet gouvernemental de gestion des déchets.
- Samedi 17 : le Premier ministre Tammam Salam se rend à New York pour participer à la 71e session de l'Assemblée générale de l'ONU ainsi qu'aux deux sommets sur les réfugiés et les migrants, organisés l'un par l'ONU et l'autre par le président américain Barack Obama. M. Salam sera reçu le 20 septembre, à N.Y., par le président français François Hollande et le 21 par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
- Lundi 19 : * dans un discours prononcé devant l'assemblée générale de l'ONU, le Premier ministre Tammam Salam lance un cri d'alarme, soulignant que « le Liban est menacé d'effondrement ».
*le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, affirme que le Hezbollah n'est pas sérieux au sujet de son soutien à la candidature de Michel Aoun à la présidence de la République, soulignant que le parti chiite ne veut pas d'une République forte.
- Mardi 20 : au cours d'une conférence de presse tenue à New York en marge de l'assemblée générale de l'ONU, le président François Hollande souligne que « nous avons le devoir d'aider le Liban à assurer sa sécurité ».
- Lundi 26 : le leader du courant du Futur, Saad Hariri, rend visite au chef des Marada, Sleiman Frangié, pour l'informer qu'il soutient toujours sa candidature, mais qu'il existe désormais une autre option, celle de la candidature de Michel Aoun.
- Mercredi 28 : le chef des Marada Sleiman Frangié s'en prend au général Michel Aoun.

 

Octobre : Michel Aoun accède à la magistrature suprême

- Mardi 4 : * les Forces libanaises et le Courant patriotique libre appuient Bkerké dans son refus du package deal politique suggéré quelques jours auparavant par le président de la Chambre et leader du mouvement Amal, Nabih Berry, pour faciliter l'élection présidentielle.
*Le chef du bloc du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, souligne, dans une interview télévisée, qu'il pourrait y avoir un accord entre lui et le leader du courant du Futur, Saad Hariri, au sujet de la présidentielle, précisant qu'il est « naturel » que M. Hariri brigue le poste de Premier ministre. M. Aoun refuse, en outre, que la présidentielle soit soumise à des conditions préalables, tel que stipulé dans le package deal proposé par le président de la Chambre, Nabih Berry.
- Mercredi 5 : * Bkerké appelle les forces politiques à réactiver le « compromis politique » de Taëf.
* À l'issue d'une réunion avec le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, à Meerab, le député Ibrahim Kanaan, membre du bloc du Changement et de la Réforme, réaffirme le refus du Courant patriotique libre de Michel Aoun de soumettre l'élection d'un président à des conditions préalables.
- Dimanche 9 : à la veille de la cérémonie au cours de laquelle l'ambassadeur de France, Emmanuel Bonne, lui décerne la Légion d'honneur, Samir Frangié déclare à L'Orient-Le Jour : « Il est temps de jeter les bases d'un autre Liban, un Liban de paix. »
- Vendredi 14 : le général Michel Aoun sous le feu de ses alliés du 8 Mars : le chef des Marada, Sleiman Frangié, s'en prend sur un ton sarcastique au fondateur du Courant patriotique libre, tandis qu'un haut responsable du mouvement Amal l'accuse de « tromper l'opinion publique ».
- Lundi 17 : le leader du courant du Futur, Saad Hariri, effectue une visite en Arabie saoudite, venant de Paris, afin d'examiner avec les dirigeants saoudiens le dossier de la présidentielle. Les informations sur un appui de M. Hariri à la candidature de Michel Aoun à la présidence de la République se confirment de diverses sources.
- Mardi 18 : le ministre Ali Hassan Khalil, membre du bloc Berry, déclare que le mouvement Amal votera contre Michel Aoun lors du scrutin présidentiel, prévu le 31 octobre. Il rejette par la même occasion, tout retour au tandem maronito-sunnite, à l'instar du pacte de 1943.
- Mercredi 19 : le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, affirme que le Hezbollah « ne quittera pas la Syrie ».
- Jeudi 20 : Saad Hariri annonce solennellement au cours d'une rencontre élargie à la Maison du Centre, en présence des hauts responsables et cadres du courant du Futur, son appui à la candidature de Michel Aoun à la présidence de la République. À la suite de cette annonce, Saad Hariri recevra Michel Aoun à la Maison du Centre. M. Aoun se rendra dans la foulée à Aïn el-Tiné où il recevra un accueil qualifié de « glacial » de la part de Nabih Berry.
- Vendredi 21 : le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, se rend à la Maison du Centre pour discuter avec Saad Hariri des derniers développements de l'échéance présidentielle. M. Geagea se rendra également à Rabieh pour un entretien avec Michel Aoun.
- Dimanche 23 : le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, affirme que le Hezbollah votera pour Michel Aoun lors de l'élection présidentielle, mais il qualifie de « sacrifice » le fait d'accepter l'arrivée de Saad Hariri à la présidence du Conseil. À Tripoli, le ministre démissionnaire de la Justice réaffirme son rejet de la candidature de Aoun et annonce son intention de lancer une
« résistance pacifique » pour faire face à l'accession de Michel Aoun à la magistrature suprême.
- Lundi 24 : alors que le chef du courant des Marada, Sleiman Frangié, réaffirme qu'il est déterminé à affronter Michel Aoun, le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, souligne que
« le choix était Aoun ou la désintégration de la République ».
- Mercredi 26 : « C'est la première fois depuis longtemps que nous avons un président fabriqué à 100 % au Liban », déclare le leader des Forces libanaises, Samir Geagea.
- Jeudi 27 : * décès de René Chamussy s.j., recteur émérite de l'Université Saint-Joseph.
* Le leader des Kataëb Samy Gemayel annonce que son parti ne votera pas pour Michel Aoun.
- Vendredi 28 : * Un émissaire saoudien effectue une visite à Beyrouth et s'entretient avec Michel Aoun, marquant ainsi un come-back saoudien sur la scène libanaise et un appui de Riyad au tandem Michel Aoun-Saad Hariri.
* Décès du chanteur populaire libanais Melhem Barakat.
- Dimanche 30 : le chef des Marada Sleiman Frangié appelle les députés qui appuient sa candidature à voter blanc lors du scrutin présidentiel prévu le 31 octobre.
- Lundi 31 : le général Michel Aoun est élu président de la République au second tour du scrutin. Il obtient 84 voix au premier tour (avec 36 bulletins blancs, et six annulés) et 83 voix au second tour (avec 36 bulletins blancs et sept annulés). Deux tours de scrutin (après le 1er tour) seront invalidés du fait de la présence dans l'urne d'une enveloppe de trop.

 

Novembre : Saad Hariri désigné Premier ministre

- Jeudi 3 : le leader du courant du Futur, Saad Hariri, est désigné Premier ministre après avoir obtenu l'appui de 112 députés sur les 126 consultés par le président Michel Aoun. M. Hariri entamera le lendemain ses consultations pour la formation du nouveau gouvernement.
- Dimanche 6 : les aounistes organisent un grand rassemblement au palais de Baabda pour célébrer l'élection de Michel Aoun à la présidence de la République. Le nouveau chef de l'État déclare à cette occasion que « personne ne sera plus au-dessus de la Constitution ».
- Lundi 7 : visite du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Jawad Zarif, à Beyrouth.
- Mardi 15 : remous dans les milieux politiques locaux après la diffusion, au cours du week-end du 5-6 novembre, de photos montrant des blindés américains M 113 lors d'un défilé militaire du Hezbollah organisé dans la localité syrienne de Qousseir, près de la frontière avec le Liban. Washington ouvre une enquête sur l'affaire.
- Mercredi 16 : décès de Ghazi Aad, l'un des principaux militants des droits de l'homme et défenseur de la cause des Libanais disparus et détenus dans les geôles syriennes.
- Vendredi 25 : * « Les relations avec le pays du Golfe sont sur la bonne voie », déclare le président Michel Aoun.
*Opération coup de poing de l'armée dans la Békaa ; l'émir de l'organisation État islamique à Ersal et dix de ses hommes appréhendés par la troupe.
* Trente-quatre ans après l'assassinat du président Bachir Gemayel, le procès des personnes impliquées dans cet attentat s'ouvre devant la Cour de justice.
- Dimanche 27 : * Saad Hariri reconduit d'office à la tête du courant du Futur.
* Le Hezbollah critique la politique de distanciation à l'égard des conflits régionaux, dont notamment la guerre syrienne, et prône la relance des relations syro-libanaises.

 

Décembre : Formation du cabinet Hariri

- Mercredi 7 : *au terme d'un entretien au palais de Baabda avec le président Michel Aoun, le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, souligne que « ce sont le président de la République et le Premier ministre qui forment le gouvernement, point barre ».
*Visite du grand mufti de Syrie, cheikh Ahmad Badreddine Hassoun (pro-Assad), au palais de Baabda et à Bkerké. Cette visite suscitera une controverse et une vague d'indignation dans les milieux locaux.
* Le Premier ministre désigné Saad Hariri et le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, condamnent « l'extermination » en cours à Alep par les forces pro-Assad contre l'opposition syrienne.
- Lundi 12 : le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, dénonce la collusion entre l'organisation État islamique et l'axe Moscou-Téhéran-Damas.
- Dimanche 18 : le gouvernement présidé par Saad Hariri voit le jour. Il est formé de trente membres et regroupe les principales formations politiques, à l'exception des Kataëb qui rejettent l'offre qui leur avait été faite d'être représentés par un ministre d'État. Le nouveau gouvernement compte seize nouvelles figures, et un ministre d'État aux Droits de la femme.
- Mercredi 21 : le chef du Quai d'Orsay, Jean-Marc Ayrault, effectue une visite éclair à Beyrouth et transmet au président Michel Aoun une invitation du président François Hollande à se rendre à Paris.
- Mardi 27 : à l'occasion de la commémoration de l'assassinat de Mohammad Chatah, le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, souligne que « personne ne pourra arrêter la révolution du Cèdre ».
– Mercredi 28 : * le gouvernement Hariri obtient la confiance de la Chambre, recueillant 87 voix favorables sur 92 députés présents.
*Une nouvelle vague de licenciements touche la rédaction du quotidien an-Nahar.
- Jeudi 29 : au terme d'une visite à Bkerké à la tête d'une délégation du Hezbollah, le chef du bureau politique du parti chiite, Ibrahim Amine Sayyed, n'exclut pas un dialogue avec les Forces libanaises au sujet de la loi électorale.
- Samedi 31 : * Trois jeunes Libanais tués et six autres blessés lors d'une attaque terroriste contre un night-club d'Istanbul le soir du réveillon du Nouvel An.
* Le quotidien as-Safir édite son dernier numéro, mettant fin ainsi à 43 ans de présence sur la scène médiatique locale.

 

Janvier : Geagea annonce son appui à la candidature de Michel Aoun
 
- Dimanche 3 : décès de l'ancien ministre Fouad Boutros, à l'âge de 98 ans. Tout au long de sa carrière, Fouad Boutros avait assumé plusieurs portefeuilles ministériels. Dans les années 90 et jusqu'en 2005, il avait présidé la commission chargée d'élaborer une nouvelle loi électorale.- Jeudi 7 : *rejet de la...