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Attentat de Berlin : ce que l'on sait de l'enquête et des dysfonctionnements

L'enquête a permis d'établir en partie le scénario de la cavale de l'auteur présumé à travers l'Europe, mais n'a pas identifié jusqu'ici de complices ni de commanditaires.

Des policiers allemands postés devant la Porte de Brandebourg à Berlin, le 27 décembre 2016. Photo REUTERS/Fabrizio Bensch

L'enquête sur l'attentat de Berlin a permis d'établir en partie le scénario de la cavale de l'auteur présumé à travers l'Europe, mais n'a pas identifié jusqu'ici de complices ni de commanditaires. Voici ce que l'on sait des investigations:

 

L'attentat et la fuite
Le lundi 19 décembre vers 20H00, Anis Amri, un Tunisien de 24 ans, tue selon la police 11 personnes avec un camion volé sur un marché de Noël au cœur de Berlin. Il abat juste avant par balle le chauffeur polonais attitré du poids lourd.
La course mortelle du camion a été arrêtée au bout de 70 à 80 mètres grâce à un système anti-collision qui a enclenché un freinage automatique.
Les enquêteurs se sont fourvoyés durant les premières heures des investigations, convaincus d'avoir arrêté l'auteur des faits, un ressortissant pakistanais. La police n'identifie Amri comme le principal suspect que le mardi, après la découverte d'un document d'identité dans le camion.
Ce n'est cependant que dans la nuit du 20 au 21 que l'Allemagne émet un avis de recherche européen. Celui-ci est rendu public le 21 au soir, 48 heures après les faits.

La police allemande n'a donné aucune indication sur la manière dont Amri a pu quitter le territoire allemand.
Différents services de polices européens ont en revanche confirmé qu'il avait pris dans la nuit du 21 au 22 décembre un car depuis la gare routière de Nimègue, ville des Pays-Bas près de la frontière avec l'Allemagne, jusqu'à la gare ferroviaire de Lyon-Part-Dieu en France.

Le 22 décembre, Amri, qui fête ce jour-là ses 24 ans, est filmé par des caméras de vidéo-surveillance à Lyon, d'où il a pris un train pour Chambéry, avant de rejoindre Milan.
Durant les premières heures du 23 décembre, deux policiers milanais repèrent aux abords de la gare un homme au comportement suspect. Lors du contrôle d'identité, il sort son arme, tire et blesse un agent avant d'être tué par le second. Le corps sera identifié comme étant celui d'Amri.


(Lire aussi : Que faisait Anis Amri près de Milan ? L'Italie s'interroge)

 

La question des complices
C'est désormais tout l'objet de l'enquête: Amri a-t-il été aidé pour préparer son attentat ou dans sa fuite ?
Jusqu'à présent, les enquêteurs allemands ne semblent guère avancer. Espérant tenir un complice possible à qui Amri aurait envoyé un message et une photo juste avant l'attentat, le parquet avait annoncé l'interpellation d'un Tunisien de 40 ans mercredi à Berlin. Mis hors de cause, l'homme a été libéré dès jeudi.
Vendredi, la Tunisie avait de son côté annoncé les arrestations de trois proches d'Amri, dont son neveu, pour appartenance à un groupe "terroriste". Le pôle antiterroriste tunisien n'a dans l'immédiat établi aucun lien avec l'attentat de Berlin.

 

(Lire aussi : Attentat de Berlin : le suspect Anis Amri, un islamiste connu mais jamais arrêté)

 

Dysfonctionnements en série ?
Selon des révélations de presse jeudi, le cas d'Amri avait été étudié à plusieurs reprises par le centre allemand de lutte antiterroriste en 2016, le jeune Tunisien étant en contact avec des islamistes radicaux notoires et ayant fait état de projets d'attentats.
Malgré ces indices, le centre antiterroriste a jugé à deux reprises "qu'un acte de violence" de la part d'Amri était "peu probable".
Dans son dernier rapport daté du 14 décembre, soit cinq jours avant l'attentat, le experts notaient qu'Amri disposait d'une "expérience (du fonctionnement) de la police" et de "la conspiration" inhabituelle, même pour un islamiste radical. Néanmoins, les enquêteurs ont perdu la trace d'Amri en novembre.

Il ne s'agit pas là des premiers dysfonctionnements des autorités dans l'affaire Amri. La police berlinoise avait placé sous surveillance le jeune tunisien de mars à septembre 2016, car il était suspecté de préparer un attentat. Finalement l'affaire a été classée, les enquêteurs n'ayant rien trouvé d'autre que des faits de "petit trafic de drogue" et de bagarre.
Cela vaut aujourd'hui aux autorités allemandes d'être accusées de négligence ou de s'être laissé berner par un militant islamiste avéré et qui usait de multiples identités.

Amri, un délinquant condamné en Italie comme en Tunisie, a aussi pu échapper à une expulsion d'Allemagne après le rejet de sa demande d'asile, Tunis ayant refusé des mois durant de reconnaître qu'il était citoyen tunisien.

 

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