Il n'y a pas plus heureux que la classe politique locale depuis qu'elle fait danser le Barbicho-barbu au milieu de ses appétits les plus farfelus. Plus d'un mois et demi déjà que les vieux croûtons se le renvoient comme une chiffe molle dans un terrain de gueux. Entre l'appétit glouton d'Istiz Nabeuh, les obsessions chrétiennes monomaniaques des Fleus à l'Orange, l'ego survitaminé de Sleiman le Franju et les gesticulations des petits partis orphelins de la botte syrienne, sa stratégie tourne à la pantalonnade et se perd au milieu des confettis de portefeuilles jetés en pâture à des neuneus affamés, alignés devant la mangeoire. La période est de circonstance : Saadeddine-ding-dong croit vraiment au père Noël !
Doucement, bouchée après bouchée, le pauvre continue pourtant d'avaler gentiment son chapeau. Il le fait avec une telle application, qu'il force l'admiration même de ses pires ennemis. Il serait d'ailleurs fort injuste de dénoncer sa lenteur dans la formation du gouvernement. À la vitesse à laquelle il rétropédale, il est devenu champion de la reculade toutes catégories.
C'est drôle, pourtant la recette est toujours la même : une pelletée de maronites, une truellée de sunnites, une brouettée de chiites, une pincée de druzes, le tout saupoudré d'un paquet de byzantins et d'un minoritaire pour la touche exotique. Suspense bidon et éculé qui aboutira au même listing de ministres : quelques lumières fugaces, une demi-douzaine d'éteignoirs insignifiants et une tapée de barbons imbuvables.
Et puis, allez caser 128 tronches de cake dans 30 portefeuilles ! C'est la quadrature du cèdre. Ils vont continuer à s'étriper, jusqu'à nous pondre un cabinet branlant, qui, au mieux, accouchera d'une loi électorale quelques minutes avant le début du prochain scrutin, et, au pire, ira se vautrer au Sérail en expédiant les affaires courantes. Refrain connu.
Un gouvernement estampillé « made in Koullouna », qu'ils disaient ! On verra bien ce qui restera de ce slogan hâbleur lorsqu'au bout de six à sept mois de vide ministériel, les guignols locaux iront supplier les Tchétchènes et les Ouïgours de leur refiler la formule magique qui remettra sur pied cette République de rien.
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LA SEULE POSSIBILITÉ C'EST QUE NASRALLAH DONNE LA FORMULE PAR LA BOUCHE DE AOUN ET SAAD HARIRI VIENT SIGNER. SINON ON OUBLIE TOUT ÇA. ON VA TOUT FAIRE POUR ÉCARTER GEAGEA RIEN À FAIRE. JE LANCE UN PARI À CELUI QUI VEUT.
Gebran Eid
20 h 35, le 16 décembre 2016