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Économie - Liban - Compte-rendu

Industriels et commerçants pressés de relancer la croissance

Les représentants de ces secteurs appellent notamment à diminuer la pression fiscale qui pèse sur des entrepreneurs afin de relancer l'activité économique.

Les participants au débat se sont dit opposés à toute hausse des impôts avant une reprise de l’activité économique. Photo D. R.

La formation d'un gouvernement est attendue depuis de longues semaines par de nombreux acteurs économiques qui espèrent que le nouvel exécutif pourra créer les conditions nécessaires pour permettre une relance de l'activité économique.

Mais si ce vœu n'était toujours pas exaucé à l'issue de la rencontre, hier à Baabda, entre le président de la République, Michel Aoun, et son Premier ministre, Saad Hariri (voir page 2), les commerçants et les industriels invités le même jour à participer à un déjeuner-débat organisé à Beyrouth par le Forum francophone des affaires et le groupe Cavalier avaient déjà une idée précise de l'impact qu'aura cette nouvelle étape dans la vie institutionnelle du pays.

« Il n'y aura pas de reprise effective de l'activité commerciale et économique tant qu'il n'y aura pas de gouvernement », a ainsi martelé le président de l'Association des commerçants de Beyrouth (ACB), Nicolas Chammas, pendant son intervention. Selon lui, le pays pourra afficher « une croissance de 4 % en 2017 », si la nouvelle équipe en place « identifie la relance économique comme l'une de ses priorités ».

Pour le président de l'Association des industriels du Liban (AIL), Fady Gemayel, le pays peut compter sur des atouts solides. « Nous avons des actifs bancaires supérieurs à 199 milliards de dollars, des ressources humaines et entrepreneuriales qualifiées, et une diaspora qu'on nous envie. Mais, pour le moment, notre économie est à la traîne », a-t-il constaté à son tour pendant le débat. Cette année, la Banque mondiale a affirmé tabler sur des prévisions de croissance de 2,2 % en 2017 contre 1,8 % cette année.

 

(Lire aussi : Présidentielle : les acteurs économiques espèrent le changement et les réformes)

 

Baisse de la TVA
Pour l'ACB et l'AIL, la croissance des différents secteurs économiques a été minée durant plusieurs années, en raison de la dégradation de la situation politico-sécuritaire au double plan local et régional, qui a conduit à une réduction drastique de la demande. « Si le secteur commercial représente un tiers de l'économie et emploie plus de 27 % de la population active, il repose considérablement sur les expatriés et les touristes. Or, les premiers privilégient de plus en plus d'autres destinations, tandis que les touristes (du Golfe) ont reçu l'interdiction formelle de visiter le pays », constate M. Chammas. Pour rappel, en février dernier, les gouvernements de cinq des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) – l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar, le Koweït et Bahreïn – ont appelé leurs ressortissants à ne pas se rendre au Liban ou à quitter le pays.

Les industriels ont été principalement pénalisés par la chute de leurs exportations, notamment en raison de la fermeture de la frontière syro-jordanienne en avril 2015. Après avoir reculé de 6,2 % entre 2014 et 2015, à 3 milliards de dollars, les exportations industrielles ont reculé de 15,7 % (à 1,9 milliard de dollars) à fin septembre.

Face à ces difficultés, MM. Chammas et Gemayel appellent à soutenir les acteurs locaux en votant la loi sur le partenariat public-privé et en évitant toute hausse du salaire minimum avant la reprise. Ils s'opposent également à toute hausse des impôts, une mesure avancée dans l'avant-projet de budget pour l'exercice 2017, qui n'a pas été discuté par le gouvernement sortant de Tammam Salam. Sur le plan fiscal en particulier, M. Chammas suggère de son côté de voter une loi incitant à la consolidation des entreprises, à travers un allégement des charges relatives à ce processus, afin de donner de l'air à des commerçants qui ont investi « 1 milliard de dollars » après les accords de Doha le 21 mai 2008 (qui ont mis fin à une période sans gouvernement qui durait depuis novembre 2007) pour satisfaire une demande qui s'est progressivement effondrée à partir de 2011 avec le début du conflit syrien.

M. Gemayel propose de son côté de « réduire la TVA (actuellement de 10 %) sur les biens (à utilité) durables pour une durée d'un an afin de stimuler la consommation ». « Nous devons aussi créer au moins 30 000 emplois par an », ajoute-t-il, appelant par exemple à mettre en place « un contrat premier emploi » pour faciliter l'insertion des jeunes diplômés sur le marché du travail.

 

 

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