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À La Une - Liban

Hariri à Baabda, mais toujours pas de gouvernement

"Des concertations sont encore nécessaires", déclare le Premier ministre désigné.

Le Premier ministre désigné Saad Hariri (à gauche) reçu par le président Michel Aoun, mercredi 14 décembre 2016 à Baabda. Photo Dalati et Nohra

La naissance du gouvernement présidé par Saad Hariri n'a finalement pas eu lieu ce mercredi, en dépit des pronostics optimistes des dernières heures. Le Premier ministre désigné s'est rendu à 16h au palais présidentiel de Baabda où il s'est entretenu avec le chef de l'Etat, Michel Aoun. Mais dès son arrivée à la résidence d'Etat, le chef du courant du Futur a douché les espoirs des journalistes. "Combien de dossiers avez-vous entre les mains?", lui ont-ils demandé. "Je n'en ai aucun", leur a répondu M. Hariri. Environ une heure plus tard, le Premier ministre désigné a quitté le palais de Baabda en se contentant de déclarer que "des concertations sont encore nécessaires".

Nommé Premier ministre le 3 novembre, M. Hariri avait débuté dès le lendemain ses consultations en vue de former un gouvernement. La formation du cabinet achoppe sur l'attribution des portefeuilles entre les différents pôles politiques. La taille du cabinet fait également l'objet de tractations, mais deux options à 24 ou 30 ministres sont retenues. Amal et le Hezbollah seraient en train d'effectuer un forcing de dernière minute afin d'obtenir la mise en place d'un cabinet élargi "pour que celui-ci puisse représenter toutes les forces politiques en présence", selon les termes employés par le député Ali Hassan Khalil, proche collaborateur du président Berry.

La formation du gouvernement semble suspendue à un bras de fer opposant le chef des Forces libanaises, Samir Geagea et le président libanais Michel Aoun d'une part, au président du Parlement Nabih Berry, négociant au nom du tandem chiite composé du mouvement Amal qu'il dirige et du Hezbollah, d'autre part.

Mais ce qu'il convient aussi de retenir, ce sont les différences apparemment irréconciliables qui opposent le président de la République Michel Aoun au candidat malheureux à la présidentielle, Sleiman Frangié. Des contacts tous azimuts ont actuellement lieu pour tenter de réconcilier les deux hommes, d'autant plus que la manière dont M. Frangié a annoncé, lundi dernier, que le président de la Chambre Nabih Berry se "désistait" en sa faveur du maroquin des Travaux publics et des Transports a envenimé davantage encore ces relations. Pour Baabda, en effet, la forme qu'a prise cette annonce fait ombrage aux prérogatives présidentielles. Selon la Constitution, le chef de l'Etat est, avec le chef du gouvernement, le seul à décider de la composition du cabinet à naître.

 

(Lire aussi : Le nouveau gouvernement, une question d'heures ?)

 

Pas d'opposition FL à la présence de ministres Kataëb
Dans ce contexte, les Forces libanaises ont démenti mercredi dans un communiqué les informations selon lesquelles le parti dirigé par Samir Geagea aurait refusé qu'il y ait des ministres Kataëb au sein du gouvernement. "Les FL n'ont mis de veto contre aucun parti, ni les Kataëb ni un autre. Tout le processus de formation du nouveau gouvernement a prouvé une chose : la volonté de briser la relation entre les FL et ses partenaires, tantôt le Courant patriotique libre, tantôt les Kataëb et toujours le courant du Futur".

Par ailleurs, une délégation du CPL, présidée par le député Alain Aoun, s'est rendue à Bnechii chez le chef des Marada, Sleiman Frangié. Alain Aoun a affirmé à l'issue de la réunion que la page de la présidentielle était tournée. "Le CPL et les Marada sont tous deux en faveur de la loi électorale basée sur la proportionnelle que l'on estime être la plus représentative", a déclaré M. Aoun, qui s'exprimait au nom des autres députés du CPL. "Les Marada et le CPL font partie d'un même bloc (du Changement et de la réforme, ndlr) et ce malgré tout ce qui s'est passé, a-t-il affirmé. Nous devons aujourd'hui tourner la page et passer à autre chose". "Nous espérons que la discussion que nous avons eu aujourd'hui évoluera de manière positive, a ajouté M. Aoun. La page de l'élection présidentielle est tournée, il y aura bientôt un gouvernement et des élections législatives et c'est dans cette direction que nous devons regarder".

 

Tractations autour de la loi électorale
Dans ce cadre, les tractations menées par le CPL se poursuivaient autour de l'élaboration d'une loi électorale pour les législative prévues en mai prochain. Plusieurs formations, notamment le parti aouniste et le Hezbollah, ont déjà déclaré que l'élaboration d'une telle loi devait être indépendante de la formation du gouvernement.

Le président Berry a, lui, déclaré lors de la rencontre hebdomadaire avec les députés, à sa résidence d'Aïn el-Tiné, qu'il était "en accord avec le CPL concernant une loi électorale basée sur la proportionnelle avec une seule ou 13 circonscriptions".

De son côté, Ali Fayad, député du Hezbollah, a appelé Saad Hariri à annoncer son engagement à l'adoption d'une loi électorale basée sur la proportionnelle. "Nous ne voulons pas l'adoption d'une loi de 1960 masquée ou d'une loi de compromis", a-t-il dit.

La loi de 1960, actuellement en vigueur, prévoit un scrutin majoritaire plurinominal. Elle est critiquée, du moins en apparence, par toutes les composantes politiques du pays, lesquelles appellent à adopter une nouvelle loi au Parlement, mais n'ont toujours pas abouti à un accord à ce sujet.

Plus tôt en cours de journée, le député aouniste Ibrahim Kanaan s'est entretenu avec des députés du Parti syrien national social (PSNS, prosyrien) et du Tachnag. "Nous avons pris l'initiative pour qu'une nouvelle loi électorale soit adoptée, a déclaré M. Kanaan. Il ne suffit pas de maudire la loi de 1960". Il a également affirmé que la position de son parti était "unifiée". Celui-ci "défend une représentativité équitable susceptible de mettre fin au déséquilibre touchant les chrétiens", a-t-il dit.

 

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commentaires (2)

CHEF D,ETAT ET PREMIER MINISTRE DEVRAIENT S,IMPOSER ... MAINTENANT C,EST LE TEMPS DES ROSES...

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 43, le 15 décembre 2016

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Commentaires (2)

  • CHEF D,ETAT ET PREMIER MINISTRE DEVRAIENT S,IMPOSER ... MAINTENANT C,EST LE TEMPS DES ROSES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 43, le 15 décembre 2016

  • On nous dit pas pourquoi il s'est rendu à baabda. Qu'est ce qu'il aime se balader notre PM.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 53, le 14 décembre 2016

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