Une conférence sur la Syrie de dix pays dits « affinitaires » sur la Syrie aura lieu aujourd'hui au Quai d'Orsay sous la présidence de Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, et en présence de neuf autres homologues du chef de la diplomatie française.
Il s'agit de John Kerry (États-Unis), Frank-Walter Steinmeier (Allemagne), Mohammad ben Abdel Rahmane el-Thani (Qatar), Boris Johnson (Grande-Bretagne), Mevlut Cavusoglu (Turquie), des représentants saoudien, italien et jordanien, émirati, ainsi que de Federica Mogherini, haute représentante de l'UE. Riad Hijab et Brita Hajji Hassan, respectivement coordonnateur du Haut Comité de l'opposition syrienne et président du conseil local d'Alep, participeront également à cette réunion. Les deux hommes devraient, parallèlement aux débats de la conférence, rencontrer des représentants des ONG présentes sur le terrain en Syrie.
Cette réunion a été évoquée hier devant un groupe de journalistes par un responsable du Quai d'Orsay, qui a affirmé que face aux développements militaires à Alep, le régime et ses alliés russe et iranien ont de fait gagné une bataille, sans que le conflit syrien n'en soit réglé pour autant. Il a également souligné que la question humanitaire et celle de la conjoncture politique sous l'angle de la reprise des négociations sur l'avenir de la Syrie seraient soulevées. Sur le premier point, deux couloirs humanitaires ont été évoqués, selon le diplomate, qui souligne les nombreuses difficultés d'une évacuation de grande envergure.
(Lire aussi : Comment la Russie a gagné la bataille (diplomatique) à Alep)
Autre enjeu : la reprise des négociations après la modification du rapport des forces sur le terrain, qui montre une opposition affaiblie, certes, sans toutefois une acceptation de la supériorité de la Russie. Il est nécessaire de reprendre les négociations sur la base de la résolution des Nations unies bloquée par les veto russe et chinois, souligne-t-il. De même, il ne faut pas oublier Raqqa, où les États-Unis et la coalition internationale pourraient être appelés à agir, comme ils le font déjà à Mossoul. La présence kurde dans la zone est également à prendre en compte, d'après la même source diplomatique, et l'idée de « récupérer » des forces arabes pour gérer cette zone sera d'ailleurs évoquée aujourd'hui à Paris.
Enfin, la recherche d'une opposition syrienne crédible et représentative devrait être remise sur le tapis. Mais, conclut le diplomate, il faudra s'opposer à la reconquête par la force et la violence de toute la Syrie par le régime ou par ses opposants, tout en donnant la préférence au dialogue et à la diplomatie. Pour le diplomate, la solution au conflit syrien réside dans le fait de négocier avec le régime par l'entremise de l'émissaire onusien, Staffan de Mistura, et avec les autres (Iran, Russie), directement en vue de concrétiser une transition acceptable pour toutes les parties.
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Franchement franchement franchement si j'avais été membre de cette délégation syrienne dite de l'opposition, ce gros mot " d'affinitaire" m'aurait fait tellement peur que j'aurai renoncé à m'y rendre. A moins que ce qu'on me promet comme cadeau est plus important que ma dignité d'homme.
10 h 12, le 10 décembre 2016