La formation du gouvernement à la lumière de la bataille d’Alep

Quel serait éventuellement l'impact sur la formation du gouvernement des développements militaires à Alep, où l'armée syrienne gagne du terrain face aux rebelles ?

Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a dénoncé dans un tweet la destruction d'Alep. Le chef du Rassemblement démocratique, Walid Joumblatt, a pour sa part qualifié la bataille d'Alep de « meurtre, tri démographique, déplacement et destruction de la ville et de ses habitants ». D'autres politiciens, par contre, sont pour la « libération » d'Alep des « terroristes » qui la contrôlaient.
Selon des sources qui feront partie du gouvernement en cours de formation, la « libération » d'Alep entraînera des divisions vives au sein de l'exécutif. À l'ombre des climats militaires tendus à Alep et dans d'autres régions de la Syrie, notamment les raids aériens israéliens près de Damas, l'espoir est maintenu de voir le Liban tenu à l'écart de possibles répercussions.
Il reste à noter que certains politiciens libanais cherchent à impliquer le Liban dans l'affaire des frappes israéliennes à travers le lancement des deux missiles depuis l'espace aérien du Liban. Par ailleurs, la tentative de certaines parties d'entraver la formation du gouvernement au lieu de l'accélérer est surprenante.
C'est ce blocage en particulier qui a poussé un nombre d'ambassadeurs de grands pays au Liban de demander des rendez-vous urgents auprès des chargés de la formation du gouvernement afin de s'informer des obstacles qui entravent la naissance de l'équipe Hariri.
Ces ambassadeurs communiquent les inquiétudes de leurs gouvernements qui attendent la formation du cabinet pour relancer les projets d'aides adressés au Liban, notamment l'aide de l'Arabie saoudite de trois milliards de dollars à l'armée libanaise, qui a été interrompue.
Ils ont également indiqué que l'attachement de certains chefs politiques à un portefeuille ministériel précis nuit à la stabilité politique qui a été ressentie après l'accession de Michel Aoun à la présidence de la République.