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À La Une - portrait

Manuel Valls, l'ambitieux qui veut "moderniser" la gauche

Le Premier ministre français a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle.

AFP / JOEL SAGET

Le Premier ministre français Manuel Valls, qui s'est lancé dans la course à la présidentielle, est un briseur de tabous à gauche, dont le style autoritaire, le discours pro-entreprises et la défense d'une laïcité stricte hérissent une partie de son camp.

"Il faut en finir avec la gauche passéiste, celle qui s'attache à un passé révolu et nostalgique", lançait en 2014 cet homme né Espagnol et naturalisé Français à 20 ans. Manuel Valls, 54 ans, a toujours joué la transgression: dès 2007, il voulait changer le nom du parti socialiste, jugé dépassé. Il s'est ensuite attaqué à la loi limitant à 35 heures le temps de travail hebdomadaire et à l'impôt sur la fortune, deux totems de la gauche.

Obligé d'en passer par une primaire socialiste avant le scrutin présidentiel, il a commencé à arrondir les angles. Lui qui lançait un "j'aime l'entreprise" devant le patronat ou encore défendait l'interdiction du "burkini" par des maires de droite, appelle désormais son camp à se "rassembler" avant le scrutin de 2017.

Il y a cinq ans, lors de la première primaire de la gauche ouverte à tous, son positionnement à la droite du PS n'avait guère convaincu et il avait été éliminé sans appel avec 5,63% voix au premier tour. Le jeune élu de banlieue parisienne affichait déjà ses ambitions, ne voulant pas observer "la loge présidentielle depuis l'orchestre dans lequel je suis supposé devoir me tenir en attendant mon tour".

Depuis quelques jours, la presse française et ses détracteurs le surnomment "Brutus" en le soupçonnant d'avoir poussé le président François Hollande à renoncer à briguer un second mandat pour avoir le champ libre. En 2012, il s'était pourtant rallié au candidat Hollande, devenant un actif porte-parole pendant sa campagne, ce qui lui a valu d'être nommé ministre de l'Intérieur à son arrivée au pouvoir. A ce poste, il a renforcé son style martial et son image d'homme à poigne, gagnant en popularité - parfois plus à droite qu'à gauche.

 

 

"La gauche à coups de menton"
Son hyperactivité, sa communication très cadrée, ses ambitions lui valent d'ailleurs d'être comparé à l'ancien président de droite Nicolas Sarkozy, ce qui a le don d'agacer cet homme ombrageux. Ses yeux bleu métallique, ses réparties sèches et sa moue fréquente lui confèrent l'image d'un homme crispé. "Valls, c'est la gauche à coups de menton", ironise un socialiste.

Après la débâcle socialiste aux municipales de 2014, il remplace le discret Premier ministre Jean-Marc Ayrault après plusieurs "couacs" entre ministres. "Un chef doit savoir cheffer, alors je cheffe!", dira Manuel Valls peu après.

A son arrivée, les écologistes claquent la porte, dénonçant entre autres ses propos sur les Roms en France, "qui ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie". Lui n'a cure de déplaire et applique fidèlement la nouvelle ligne "pro-business" du président Hollande. D'autres poids-lourds de son équipe quittent le navire.

 

(Lire aussi : Présidentielle en France : cartographie à cinq mois du scrutin)

 

Parallèlement, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, 38 ans, s'installe lui aussi sur le créneau réformiste en économie, avant de démissionner à son tour du gouvernement pour se lancer en solo dans l'aventure présidentielle.

Sur les questions de société, il tente de ringardiser Manuel Valls, à qui il reproche sa "laïcité revancharde". Le Premier ministre fut l'un des rares dans son camp à voter l'interdiction de la burqa dans la rue. Il s'en prend régulièrement au foulard islamique "un ordre religieux, sectaire et totalitaire".

Né à Barcelone le 13 août 1962 d'une mère suisse italophone et d'un artiste peintre catalan, ce père divorcé de quatre enfants a épousé en 2010 la violoniste Anne Gravoin: un atout glamour qui lui a ouvert le tout-Paris de la culture.
Sa vie professionnelle, elle, a complètement épousé la politique: après de brèves études d'histoire, il devient assistant parlementaire à 23 ans, puis jeune conseiller du Premier ministre réformateur Michel Rocard (1988-91) puis pour un autre locataire de Matignon, Lionel Jospin (1997-2001).
Soucieux d'un ancrage, il est élu en 2001 maire d'Evry, une ville populaire et métissée au sud de Paris, puis député du département. C'est de ce fief qu'il a annoncé sa candidature.

 

 

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Le Premier ministre français Manuel Valls, qui s'est lancé dans la course à la présidentielle, est un briseur de tabous à gauche, dont le style autoritaire, le discours pro-entreprises et la défense d'une laïcité stricte hérissent une partie de son camp."Il faut en finir avec la gauche passéiste, celle qui s'attache à un passé révolu et nostalgique", lançait en 2014 cet homme né...

commentaires (1)

Ce n'est pas ,une guignolade socialiste ordinaire comme avant ...c'est une nouveauté en 3D...! ,vu que , le ridicule pour tous ne tue pas ..! disait Vespasien ...

M.V.

20 h 50, le 05 décembre 2016

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Commentaires (1)

  • Ce n'est pas ,une guignolade socialiste ordinaire comme avant ...c'est une nouveauté en 3D...! ,vu que , le ridicule pour tous ne tue pas ..! disait Vespasien ...

    M.V.

    20 h 50, le 05 décembre 2016

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