Finira-t-on jamais de cette vieille manie catastrophiste prédisant des cataclysmes aussitôt transformés en pets de lapins ? Faut croire que dans un Liban qui se déglingue à la vitesse grand V, la dégénérescence mentale ratisse large désormais.
Fort heureusement, les médias professionnels sont hors de cause cette fois et traitent avec mesure les dernières intempéries. Qu'à cela ne tienne, les âneries sont venues des réseaux sociaux où, bien calfeutrés derrière un anonymat courageux, des clampins tout à fait inconnus et à qui l'on n'a rien demandé ont activé leurs trompettes alarmistes et transformé la pluie-pluie qui pissoie en tempête qui merdoie. Encore heureux que ces cassandres climatiques, grands pourvoyeurs d'apocalypses à chaque frémissement du thermomètre, n'aient pas encore jugé bon d'affubler ces perturbations d'un nom exotique, façon « Alexa », « Zeina » ou « Violetta », comme c'était le cas l'année dernière. Quelqu'un pourrait-il expliquer à ces microcéphales numériques que ce qu'ils voient s'appelle tout simplement l'hiver ?
Ce qui n'empêche pas la saison froide de dévoiler, comme chaque année, l'incurie des responsables : trombes d'eau noyant les routes et transformant, vu du ciel, les autos en énormes étrons flottants ; sacs poubelles venant boucher les filtres des centrales électriques, venus à point nommé pour justifier un surcroît de rationnement du jus ; élargissement et parfois effondrement à même l'asphalte des crevasses et fondrières, pudiquement qualifiées de nids-de-poule dans les communiqués officiels...
Mais les nababs de la politique sont ailleurs. Trop occupés, semble-t-il, à tirer des plans sur la comète dans la perspective d'un nouveau gouvernement. Condition non négociable : le ministère des Finances, qu'Istiz Nabeuh veut se manger à lui tout seul. Normal, c'est là que se trouvent les cordons de la bourse qui servent à étrangler les autres ministères. Sans compter la brouettée de candidats, prêts à s'écharper pour les portefeuilles tiroirs-caisses, honteusement appelés « ministères de service ». Service personnel, sans doute.
Dans ce climat de tendresse, les Libanais n'ont plus qu'à attendre les fêtes et... les traditionnels sorcières et autres marabouts grincheux qui astiquent leurs boules pour leur prédire à quelle sauce ils seront mangés en 2017.
Fort heureusement, les médias professionnels sont hors de cause cette fois et traitent avec mesure les dernières intempéries. Qu'à cela ne...
commentaires (5)
JE NE SUIS PA -GABY- POUR UTILISER LES VRAIS MOTS... SINON LA CENSURE EST LA...
LA LIBRE EXPRESSION
15 h 42, le 03 décembre 2016